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Le solaire algérien souffre de la concurrence

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  • Le solaire algérien souffre de la concurrence

    Le marché de l’énergie solaire n’arrivait pas à décoller en Algérie. Les pressions extérieures pour sortir du carbone ont donné une impulsion à un pays au potentiel solaire exceptionnel.

    « Nous avons perdu énormément de temps et d’argent, nous avons beaucoup pollué. Maintenant, il n’est plus possible de fonctionner sur une politique énergétique basée à 100% sur les hydrocarbures. » Pour Selim Kehal, directeur adjoint du Centre de développement des énergies renouvelables, l’Algérie n’a plus le choix. « Le gouvernement doit prendre des mesures concrètes pour soutenir le marché des énergies alternatives. » A commencer par celui de l’énergie solaire, le plus facile et le moins coûteux à développer, encore trop timide et très en retard par rapport à celui des voisins tunisiens et marocains (voir encadré).

    En cause : les prix subventionnés du gaz et de l’électricité. « Le marché du solaire est victime d’une concurrence déloyale, résume un entrepreneur algérien spécialisé dans cette technologie. Economiquement, les entreprises et les particuliers n’ont pas le choix : pourquoi iraient-ils dépenser des sommes importantes pour des équipements qu’ils amortiront sur plusieurs années, alors que les énergies conventionnelles ne leur coûtent quasiment rien ? »

    De l’or pour le sud de la Méditerranée qui, dans les vingt prochaines années, devrait voir sa population passer de 200 à 400 millions d’habitants et sa consommation d’énergie tripler.

    Potentiellement 6 kWh au m2 au sud !

    Mais le vent du changement semble se lever. Trois facteurs pourraient permettre à un marché des énergies propres de réellement émerger. D’abord, l’Algérie (qui a ratifié le protocole de Kyoto) est sensibilisée comme tout le monde à l’épuisement des ressources fossiles et à la responsabilité des gaz à effets de serre dans les changements climatiques. « Nous aussi, nous allons être obligés de changer nos habitudes et de penser “économies”, car les prix du gaz et du pétrole vont continuer à augmenter », poursuit un responsable du développement des énergies renouvelables. Selim Kehal va plus loin : « La courbe ascendante du prix du baril va croiser celle du prix du kilowatt-heure solaire, qui lui est de moins en moins cher. On estime qu’en 2020 ce dernier sera plus compétitif. »
    Ce changement pourrait être accéléré par l’extraordinaire potentiel solaire algérien – premier gisement du bassin méditerranéen avec 3000 heures d’ensoleillement par an – encore inexploité, capable de produire 6 kWh d’électricité par mètre carré au sud et 4 kWh au nord. De l’or pour le sud de la Méditerranée qui, dans les vingt prochaines années, devrait voir sa population passer de 200 à 400 millions d’habitants et sa consommation d’énergie tripler.


    Les Européens l’ont bien compris et – c’est le troisième facteur – incitent de plus en plus les pays du Maghreb à créer un marché susceptible de leur fournir ce dont ils ont besoin pour réduire leurs émissions de gaz à effets de serre. Car grâce aux mécanismes du protocole de Kyoto, l’achat d’énergies propres à des pays non pollueurs permet de faire baisser les émissions. « Ne nous y trompons pas, nuance l’entrepreneur algérien qui attend depuis trois ans une ouverture du marché, si les choses sont en train d’évoluer, on ne le doit pas à une subite volonté politique de valoriser les énergies propres, mais à des pressions extérieures. »

    Investir ? Oui, mais pour quel marché ?

    Les entreprises désireuses d’investir se heurtent quant à elles aux mêmes blocages depuis des années. « Il n’existe toujours pas de cadre juridique favorable », relève Andrea Hergenröther, directeur général de la Chambre algéro-allemande de commerce et d’industrie. « Le coût des énergies renouvelables est très élevé. Nous voulons bien investir pour produire des panneaux solaires, par exemple, à condition de savoir pour quel marché ? Or la demande actuelle ne justifie pas de tels investissements. Par ailleurs, la nouvelle directive du Premier ministre selon laquelle les sociétés importatrices étrangères devront ouvrir 30% de leur capital à des firmes algériennes ne contribue pas à rassurer les investisseurs. » Les professionnels algériens réclament de leur côté des textes d’accompagnement à la loi 2004 du Ministère de l’environnement relative à la promotion des énergies renouvelables, arguant que l’idée de départ doit maintenant s’accompagner de réelles mesures incitatives pour le particulier et l’entrepreneur. « Car pour l’instant, on ne fabrique rien, note un responsable du secteur de l’énergie. Alors c’est vrai, seuls quelques pays maîtrisent la technologie de pointe du photovoltaïque, mais nous, nous ne savons même pas fabriquer un chauffe-eau solaire ! Pourtant, ce n’est pas compliqué. Au lieu de cela, on préfère importer – sans contrôle – des modèles bon marché et dangereux. »

    Se baser sur le prix du gaz « ne donne rien de bon »
    Restera enfin à résoudre le problème des appels d’offres, comme le suggèrent les patrons. « Il faudrait qu’ils soient correctement rédigés, commente un entrepreneur. Quand on ne connaît pas les prix du marché de l’énergie solaire et qu’on se base sur les prix du gaz et de l’électricité, ça ne donne rien de bon. »
    A l’exception de l’Agence nationale pour la promotion et la rationalisation de l’énergie, qui nous a assuré de « la sincère implication du ministre de l’Energie dans le développement des énergies renouvelables », le programme gouvernemental de 5% d’énergies vertes d’ici 2017 en laisse plus d’un circonspect. Pourtant, c’est de l’Etat, et de l’Etat seulement, que viendra le salut. « C’est tout le problème, résume Stéphane Meunier, directeur associé en charge du pôle énergie & utilities au cabinet Sia Conseil, qui a ouvert un bureau au Maroc. Les filières des énergies vertes ne sont pas rentables en elles-mêmes et ne fonctionnent que si elles sont fortement subventionnées, car elles sont liées au prix et à la rareté des énergies conventionnelles. C’est donc bien à l’Etat, dont le rôle est de penser le long terme, de prendre des décisions pour ce qui se passera dans vingt ans. »


    ------------------------------------------
    Encadré

    La Tunisie et le Maroc en sherpas

    « Si, comparée à ses voisins, l’Algérie est à la traîne dans le développement des énergies renouvelables, c’est en grande partie parce que les Marocains et les Tunisiens n’ont pas de pétrole et sont importateurs d’énergie », explique un responsable du secteur à Alger.

    « Mais leur volonté politique les a amenés à conclure des partenariats avec les Européens.
    Résultat : les Marocains, par exemple, savent produire des chauffe-eau solaires. Nous, non. » Le Maroc, qui s’est fixé 10% d’énergies renouvelables d’ici 2012 (4% actuellement), a notamment misé sur le solaire pour électrifier ses zones rurales.

    Les Tunisiens, plus modestes, aimeraient passer à 6,5% en 2030 (contre moins de 1% actuellement). Ils proposent, depuis les années 90, une aide financière aux particuliers qui souhaiteraient acheter un chauffe-eau solaire (ils ont installé 40 000 mètres carrés de chauffe-eau solaires en 2008), et une nouvelle loi sur la maîtrise des énergies prévoit pour bientôt des subventions aux investisseurs producteurs d’énergie solaire. Des grands projets en pointillé en Algérie

    Les grands chantiers « énergies renouvelables » en Algérie sont pour la plupart encore… à l’état de projets. Parmi les centrales hybrides gaz-solaire programmées (notamment à El Bayedh et Naâma), seule celle de Hassi R’Mel (wilaya de Laghouat) est en construction. Les Espagnols (Abener) ont remporté le marché de cette première centrale 70% gaz et 30% solaire d’une capacité de 150 mégawatts. Les Allemands, qui fourniront la technologie via Solar Millenium (qui a réalisé la plus grande centrale à Almeria en Espagne) et Shott (fournisseur en composants), ont, par ailleurs, un projet de tour solaire avec l’institut solaire allemand Jülich. Des négociations se poursuivent sur des projets de photovoltaïque, toujours avec les Allemands, comme Solar 23, Phaesun ou Sonnergy, qui a signé un protocole d’accord avec l’Unité de développement de la technologie du silicium pour créer une société commune de développement de la chaîne solaire.

    LesAfriques
    Dernière modification par Alloudi, 14 mars 2009, 00h14.

  • #2
    deja envoyé hier je crois

    t'inquiete pas on l'a vu

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    • #3
      « Si, comparée à ses voisins, l’Algérie est à la traîne dans le développement des énergies renouvelables, c’est en grande partie parce que les Marocains et les Tunisiens n’ont pas de pétrole et sont importateurs d’énergie »
      C'est une excuses bidon..
      « Mais leur volonté politique les a amenés à conclure des partenariats avec les Européens.
      Voila la vrai raison de l'incompétence algérienne dans ce domaine, faut eviter d'essayer de tout justifier.

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      • #4
        C'est une excuses bidon..
        c surtout vrai

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        • #5
          c'est surtout un manque d'ambition de nos politiciens que les choses ne bougent pas et puis après tout sans rien faire l'argent rentre dans les caisses (lire dans les poches).

          alors pourquoi se bouger!
          Mr NOUBAT

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          • #6
            pour préparer l'après pétrole, pour ne plus avoir 20% de pauvres et la moitié dans la prostitution
            enfin, les arguments ne manquent pas, il faut un projet de société et un réel changement dans la racine
            quand on voit que le seul souci de cette racine est le différend du sahara marocain, on comprend mieux la situation en interne :22:

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