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Le G20 divisé sur les plans de relance

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  • Le G20 divisé sur les plans de relance

    Le succès soudain obtenu par le G20 sur les paradis fiscaux, avec une levée partielle du secret bancaire en Europe, n'a pas suffi à éteindre la polémique transatlantique sur les plans de relance. Les États-Unis qui consacrent 5,6 % de leur PIB à la relance accusent l'Europe de ne pas en faire assez. «Les plans de relance sont en deçà de l'objectif du FMI, à 2 % du PIB» a regretté, vendredi, Robert Zoellick, le patron de la Banque mondiale, en arrivant à Londres.

    Comme le FMI, la Banque mondiale pronostique une récession mondiale pour 2009. Jeune vedette du G20, Tim Geithner, le nouveau secrétaire au Trésor va plaider pour une relance mondiale à 2 % de PIB. «L'action du gouvernement américain commence à payer» , se félicite Larry Summers, conseiller économique de la Maison-Blanche, citant les derniers chiffres des ventes de détails qui semblent stabilisées.

    Les Américains font un «faux procès» aux Européens, pour éluder la question de la régulation financière, rétorque-t-on à Paris, Berlin et Bruxelles. L'Union européenne dans son ensemble consacre 400 milliards d'euros à sa relance, soit 3,3 % de son PIB, si l'on prend en compte les «stabilisateurs automatiques» , notamment les indemnités chômage plus généreuses en Europe qu'aux États-Unis.

    Craignant que les tensions sur les comptes publics mettent en danger la zone euro, l'Europe refuse de dépenser plus. «Nous ne pensons rien de bon de l'idée d'un nouveau paquet de mesures» , a répété vendredi Angela Merkel.

    Sans le dire, les Européens endossent le costume de «passagers clandestins» de la relance mondiale. Riche en réserves de change, l'Asie promet de nouvelles dépenses publiques pour contrer les effets de la crise. Tokyo a annoncé vendredi un troisième plan de relance de 160 à 240 milliards d'euros. «Nous sommes tous d'accord sur la nécessité d'une meilleure régulation du secteur financier», a déclaré le ministre des Finances japonais, «mais ces actions sont-elles nécessaires en période de crise ?» s'interroge Kaoro Yosano, dans le Financial Times .«Ce que nous voulons à ce stade, c'est sauver la vie de l'économie mondiale, et non discuter de l'état de sa barbe !»

    En Chine, le premier ministre, Wen Jiabao, n'a pas exclu vendredi de voler à nouveau au secours de son économie, en doublant, s'il le faut, son plan de relance de 455 milliards d'euros pour tenir son objectif de 8 % de croissance. Premier créancier des États-Unis, la Chine s'inquiète, en revanche, de l'impact possible du dérapage des finances publiques américaines sur ses avoirs en dollars. «Nous serons des gestionnaires avisés de l'argent que nous investissons», a assuré vendredi Larry Summers.

    Hôte de la réunion du G20, le ministre britannique des Finances, Alistair Darling, s'efforce de calmer le jeu entre Européens et Américains. «Il n'y a pas de clivage sur la manière de combattre la crise financière mondiale», assure le chancelier de l'Échiquier.

    Actifs «toxiques»

    Officiellement Alistair Darling soutient la position américaine d'aides massives en faveur de la relance de l'économie. Mais avec un déficit public à 10 % du PIB, aucune nouvelle mesure fiscale n'est à attendre de son prochain budget. Pour tenter de concilier les deux rives de l'Atlantique, Londres met l'accent sur la nécessité de relancer le crédit, en nettoyant le bilan des banques de leurs actifs «toxiques» pour redonner de l'air à l'économie. Les Britanniques sont pionniers dans le sauvetage des banques. Ils ont nationalisé et garanti plus de 500 milliards de livres d'actifs à risques. Une solution saluée par le G20, même si certains pays, comme la France, s'inquiètent de possibles distorsions de concurrence.

    Les chances pour Gordon Brown d'arracher un succès au sommet du 2 avril ont été douchées par une déclaration de Washington. Barack Obama n'a pas l'intention de «négocier des engagements spécifiques » au G20, a fait savoir son porte-parole.

    Par le Figaro
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