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Un rapport de l’IISS tire les enseignements de l’échec des guerres américaines.

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  • Un rapport de l’IISS tire les enseignements de l’échec des guerres américaines.

    En analysant l’expérience irakienne, afghane et tchétchène..., Le rapport annuel de l’institut International des Etudes Stratégiques sur l’équilibre militaire dans le monde l’IISS, rendu public en ce mois d’octobre, a aboutit a une conclusion: l’inefficacité des armées classiques face aux guérillas. Cette dernière s’est adaptée aux innovations technologiques de la force occupante, car en plus de l’asymétrie des moyens et la supériorité militaire de l’ennemi, elle ne se limite pas à l’action militaire mais englobe aussi les aspects politiques et médiatiques… manipulation des l’opinions, pré jugements a l’encontre du moins fort ..Tout est au service et du cote du plus fort pour alourdir balance de son coté.
    Le rapport annuel de l’institut International des Etudes Stratégiques sur l’équilibre militaire dans le monde, rendu public le 25 octobre, aboutit, en analysant l’expérience irakienne, afghane et tchétchène, à la conclusion de l’inefficacité des armées classiques face aux guérillas. L’institut remet au goût du jour une vieille vérité largement établie au cours de la seconde moitié du 20ème siècle par les mouvements de libération nationale.

    Face à la disproportion des forces, il est vain de livrer à un occupant une guerre de type classique où il est sûr de l’emporter. Avant que l’on utilise aujourd’hui le terme de «guerre asymétrique», les mouvements de libération - déjà accusés à l’époque de terrorisme - ont mis en oeuvre l’arme de la guérilla. Face à l’asymétrie des moyens et à la supériorité militaire de l’ennemi, on met en branle un mouvement de guérilla à l’objectif politique clairement défini. On connaît le résultat au Vietnam, en Algérie, voire même en Afghanistan sous contrôle soviétique. Dans certains think tanks occidentaux, on se répand encore sur la prétendue «immoralité» de la guérilla qui ne respecterait pas les «lois» de la guerre. Pourtant, Larbi Benm’hidi avait déjà répondu et de manière très claire: donnez-nous vos chars et l’on vous cédera nos couffins.

    Pourquoi l’IISS, pourvoyeur de conseils aux armées occidentales face à un «ennemi» dont on devine clairement l’identité arabo-musulmane, revient-il sur ces notions ? Sans doute pour tirer une leçon sur l’illusion technologique en oeuvre, notamment aux Etats-Unis: celle d’une guerre électronique où «l’ennemi» est étripé de loin et contraint à la soumission par une puissance de feu phénoménale. Ce fut d’ailleurs le cas de l’armée irakienne quasiment détruite, en 2003, par des frappes aériennes meurtrières. Deux ans après, l’armée américaine est toujours en Irak, elle perd des hommes (plus de 2.000 désormais), le chef des armées, George W. Bush ne parvient pas à convaincre la majorité de son peuple que cette guerre est «juste». Que découvre-t-on ? Que la guérilla est encore une réponse et qu’elle sait s’adapter aux innovations technologiques de la force occupante. Qu’elle sait même utiliser les «moyens de l’ennemi» comme l’Internet et qu’elle contraint les forces d’occupation à livrer une guerre sale qui les rend inaptes à créer les conditions d’une occupation «douce» et à conquérir les «coeurs et les âmes». Il suffit pourtant de changer les dates et les acteurs en remontant dans le temps pour constater que cela n’a rien de nouveau.

    L’hyperpuissance a les moyens militaires de détruire n’importe quelle armée. La guérilla, qui ne se limite pas à l’action militaire mais englobe aussi les aspects politiques et médiatiques, a pour effet d’atténuer cette disproportion gigantesque des forces. L’Irak avec ses guérillas, ses terrorismes et ses ripostes US meurtrières de «pacification», n’est en fait qu’un remake du vieux schéma. Il est d’autant plus intéressant que le territoire où se déroule la guerre n’est pas montagneux et n’est pas propice à la guérilla. Cela montre que la guérilla est une réponse naturelle face à l’asymétrie des moyens de guerre et cela devrait inciter nos pays à en faire une pièce maîtresse des politiques de défense. Les armées sont utiles mais elles sont facilement destructibles. Une politique de défense de la souveraineté devrait d’emblée s’asseoir sur le principe qu’une occupation militaire ne pouvant être que le fait d’une superpuissance et que la riposte ne peut être que celle de la guerre populaire. Ce n’est sans doute pas l’objectif du rapport de l’IISS mais c’est bien l’enseignement que l’on peut en tirer. Car ce rapport est une confirmation: face à un hyperpuissance agressive, non astreinte aux règles du droit international, la seule riposte possible est de se préparer d’emblée à livrer une guerre «asymétrique». Certes, le rapport de l’IISS, fondé sur une idée implicite préétablie que l’Occident c’est le «bien» et les autres sont le «mal», comporte beaucoup de conseils aux armées occidentales et les incite à s’adapter à cette guerre livrée par des «réseaux humains mobiles et changeants». Mais cela doit donner à réfléchir à ceux qui dans le monde arabe ou dans le tiers-monde s’occupent des questions de sécurité nationale.

    Faire la lèche aux Américains et céder à toutes leurs exigences, c’est le choix «réaliste» qui est en oeuvre un peu partout dans le monde arabe. Une autre lecture du rapport de l’IISS devrait inciter à penser que l’esprit de défaite n’est pas inéluctable et que la bonne vieille guerre populaire peut bien être un antidote. Il reste qu’asseoir une défense nationale sur le principe de la riposte par la guerre populaire suppose des liens puissants et forts entre l’Etat et la population. Cela s’appelle aussi démocratie.
    M.Saâdoune, Quotidien d'Oran.
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