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Passeports comoriens en vente libre pour les sans-papiers du Golfe

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  • Passeports comoriens en vente libre pour les sans-papiers du Golfe

    Le Monde 14/3/09

    Pour renflouer les caisses de l'Etat, les autorités comoriennes ont trouvé une solution : vendre au prix fort des passeports aux étrangers en quête d'une nationalité.

    La recette est prometteuse, car elle rejoint une préoccupation des pétromonarchies du Golfe : trouver une terre d'accueil - sur le plan administratif - pour des dizaines de milliers de " bidouns", des Bédouins considérés comme des citoyens de seconde zone dans leur patrie, où ils sont privés de documents d'identité.

    Fin 2008, le président de l'Union des Comores, Ahmed Abdallah Sambi, a donc fait voter par le Parlement une loi qui ouvre la voie à une "citoyenneté économique" dont devraient bénéficier des "bidouns".

    Les conditions d'octroi seront solidement encadrées même si, reconnaît le ministre, les futurs citoyens comoriens pourront ne jamais mettre les pieds dans leur patrie d'adoption. "Il faut que les pays demandeurs présentent un programme d'investissement aux Comores. En outre, chaque candidat à un passeport devra verser l'équivalent de 2 000 euros et s'engager à développer l'économie locale", dit le ministre. Les candidats douteux seront éliminés. "Ils ne devront pas avoir d'antécédents judiciaires, qu'il s'agisse de terrorisme ou de blanchiment d'argent", prévient M. Hamadi.

    Un premier accord a été conclu par les Comores avec les Emirats arabes unis qui ont promis, selon le ministre, de verser "à très court terme" 200 millions de dollars (155 millions d'euros), l'équivalent de 40 % du produit intérieur brut des Comores. Le Koweït suivra prochainement, assure le ministre.

    FINANCEMENT DE CAMPAGNE

    En revanche, le nombre de bénéficiaires des passeports économiques reste un mystère. L'opposition assure que 4 000 familles sont concernées pour le seul Koweït. "Le citoyen de n'importe quel pays pourra demander à bénéficier de la citoyenneté économique. Aucune estimation ne peut exister", rétorque le ministre.

    Les conditions de vote de la loi sont également obscures. Selon les adversaires du président Sambi, elle n'a en réalité jamais été votée. "Le chef de l'Etat l'a promulguée malgré tout sous un faux numéro, celui de la loi des finances rectificative 2008", accuse Hadji Hassanali, le directeur de La Tribune des Comores, principal journal d'opposition.

    L'affaire a été portée devant la Cour constitutionnelle. "L'opposition n'a fourni aucune pièce, aucun témoignage accréditant l'hypothèse que la loi n'est pas constitutionnelle", fait valoir l'avocate du gouvernement, Me Harmia Ahmed.

    Pour ajouter à la confusion, au moment où l'argent du Golfe va peut-être se déverser sur les Comores (l'un des pays les plus pauvres au monde), une banque vient d'être créée à Moroni, la Banque fédérale du commerce (BFC), par un groupe financier inconnu, Comoro Gulf Holding. Les bureaux de la banque, implantés dans le centre de la capitale, Moroni, ont été inaugurés en début d'année en présence du chef de l'Etat, mais en l'absence des représentants de la banque centrale (où la France siège, car les Comores appartiennent à la zone franc). Faute de connaître l'origine des fonds mis à la disposition de la BFC, la banque centrale a refusé de donner son agrément au nouvel établissement.

    "Derrière Comoro Gulf Holding, il y a de l'argent islamiste", avance un banquier, sous couvert d'anonymat. L'opposition soupçonne que l'argent de la banque servira surtout à financer la campagne du président Sambi pour obtenir la prolongation de son mandat à la tête des Comores qui s'achève en principe en 2010.

  • #2
    Génial !...
    J'espère que ces passeports seront à la portée de la bourse des bidouns.

    Qu'un pays Européen prenne l'exemple et fasse autant pour les bidouns de L'Europe.

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    • #3
      C'est plutôt hallucinant et franchement inquiétant...

      Les conditions d'octroi seront solidement encadrées même si, reconnaît le ministre, les futurs citoyens comoriens pourront ne jamais mettre les pieds dans leur patrie d'adoption. "Il faut que les pays demandeurs présentent un programme d'investissement aux Comores. En outre, chaque candidat à un passeport devra verser l'équivalent de 2 000 euros et s'engager à développer l'économie locale", dit le ministre. Les candidats douteux seront éliminés. "Ils ne devront pas avoir d'antécédents judiciaires, qu'il s'agisse de terrorisme ou de blanchiment d'argent", prévient M. Hamadi.
      Sans commentaires...
      « N’attribuez jamais à la malveillance ce qui s’explique très bien par l’incompétence. » - Napoléon Bonaparte

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      • #4
        Mais qui sont ces bédouins "bidoun" ? Pourquoi n'ont ils pas de papier d'identité ?

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        • #5
          bidoun = sans...
          Des sans papiers...
          Il y a partout des bédouins sans papiers même si leur lieu de nomadisme est leur patrie.

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          • #6
            Oui j'avais vu sur Internet. Mais pourquoi n'ont ils pas de papier ? Il n'ont pas de Nation d'attache ? C'est quand même bizarre de les rendre citoyens (économiques !) d'une île près de Madagascar ...

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            • #7
              Ils jettent leurs papiers pour ne pas être expulsés.
              La guerre, c'est la guerre des hommes ; la paix, c'est la guerre des idées. V. Hugo

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              • #8
                International : La nationalité pour les "Bidoun" pose problème aux Emirats

                Les Émirats arabes unis ont entrepris de recenser la dizaine de milliers d'apatrides qui vivent dans cette monarchie pétrolière, dans le but de trouver une "solution définitive" au statut de ces personnes, communément appelées "bidoun" dans les pays arabes du Golfe. Un "bidoun" (mot arabe signifiant "sans") est une personne vivant dans un pays du Golfe depuis des années, mais ne pouvant prouver son origine, ce qui le prive des droits dont bénéficient les citoyens de ces pays, au premier rang desquels celui de la nationalité. La majorité de ces "bidoun" sont originaires d'Iran, d'Asie ou de Zanzibar (Tanzanie).

                L'octroi de la nationalité est un sujet très délicat dans les monarchies arabes du Golfe, la plupart ayant des populations autochtones très faibles. Sur une population totale estimée fin 2006 à quelque 5,6 millions de personnes, les Émiratis étaient ainsi moins de 870 000. Au Koweït, où les autochtones n'étaient que 1,055 million fin 2007 sur une population totale de 3,4 millions, le nombre des "bidoun" pourrait y atteindre 90 000, selon de récentes estimations.

                La question des "bidoun" est d'ailleurs sortie du cadre du Golfe, puisque le gouvernement des Comores a tenté récemment de naturaliser 4 000 familles d'apatrides résidant en Arabie, dans les Émirats et au Koweït. Le projet de loi a toutefois été rejeté par le Parlement, l'opposition dénonçant "une mise aux enchères de (la) nationalité" comorienne. Le ministre émirati de l'Intérieur, cheikh Seïf ben Zayed Al-Nahyane, avait promis enoctobre 2006 la nationalité à tout "bidoun" qui parviendrait à prouver qu'il vivait dans le pays avant l'indépendance des Émirats, en décembre 1971.

                En 2007, les autorités ont accordé la nationalité à 1 294 apatrides. Mais jusqu'à la récente campagne de recensement, aucune mesure n'avait été prise pour régler le problème dans son ensemble. Dès l'ouverture de cette campagne, le 7 septembre, les quatre centres d'enregistrement ont connu une forte affluence, qui n'a jamais diminué. À Dubaï, des dizaines de femmes en "abaya", la tunique noire traditionnelle des femmes des pays du Golfe, se massent chaque jour dans le centre de recensement. La partie réservée aux hommes est également bondée.

                "L'objectif est de trouver une solution globale et définitive au problème", déclare à l'AFP le général Nasser Minhali, directeur général par intérim du service de la nationalité et des étrangers au ministère de l'Intérieur. Il estime toutefois qu' "une bonne partie des bidoun sont en fait des étrangers entrés clandestinement dans le pays et des contrevenants aux lois régissant le travail et la résidence". "Je suis né dans ce pays, mais je n'ai aucune nationalité", déclare Ali Mohammed, la cinquantaine, qui attend de se faire recenser.

                Comme tous, il dit espérer décrocher enfin la nationalité émiratie. "J'ai tenté à plusieurs reprises, mais en vain. Puisqu'on dit cette fois que la question sera réglée de manière définitive, j'espère que mes épreuves prendront fin, car je n'ai pas d'autre pays que celui-ci", ajoute-t-il. Pour le général Minhali, le recensement doit permettre aux autorités d'avoir enfin "une idée sur l'ampleur réelle de la question des bidoun". "Le nombre de 10 000 est le plus proche de la réalité, mais cela ne veut pas dire qu'ils répondent tous aux critères", ajoute-t-il. Après la phase d'enregistrement, qui a duré une semaine, les candidats ont maintenant 60 jours pour présenter un dossier. Si celui-ci est jugé crédible, ils seront reçus individuellement au ministère de l'Intérieur pour vérification des documents présentés.

                Source:AFP

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                • #9
                  Des apatrides qui n'ont pas de papiers mais qui ont de l'argent, pas facile de refuser pour un pays pauvre ces 4000 familles du Koweït.
                  Si vous ne trouvez pas une prière qui vous convienne, inventez-la.” Saint Augustin

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