Le succés grandissant d'Al-Jazira a inspiré la BBC qui a annoncé la création de BBC Arabic TV qui sera opérationnelle dès 2007. Alors que de son coté Al Jazira va lancer en mars une chaine en Anglais rivale de la BBC. Alors nouveau duel au soleil?
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Le Tout-Londres médiatique évoque déjà "la guerre des soeurs" * shakespearienne * qui déchire deux célèbres institutions : la BBC (British Broadcasting Corporation) et Al-Jazira. En annonçant, le 25 octobre, la création de BBC Arabic TV, une chaîne de télévision en arabe qui doit être opérationnelle à partir de 2007, le service public britannique lance un formidable défi à Al-Jazira, le bouquet d'information propriété de l'émir du Qatar.
Suscité par la multiplication des satellites, l'enjeu est formidable : gagner la bataille stratégique de l'influence dans un "village" proche oriental en pleine restructuration où la presse écrite et audiovisuelle est trop souvent proche des pouvoirs en place.
"Les téléspectateurs reconnaissent que la BBC a quelque chose en dehors du commun : l'accès à un formidable réseau journalistique mondial, le meilleur au monde en termes de bureaux et de correspondants, et aussi une réputation assise sur plus de soixante ans de radiodiffusion de qualité en arabe", affirme Nigel Chapman, directeur du BBC World Service, les services extérieurs, à propos du financement par fonds publics de la future chaîne qui sera basée à Londres et au Caire. La BBC se donne cinq ans pour prendre une part substantielle du marché régional du tout-info aujourd'hui largement dominé par Al-Jazira.
En cette ère de vaches maigres pour celle qu'on appelle familièrement la "Beeb", la nouvelle chaîne d'info en arabe sera financée grâce à la suppression de dix services de radio en langues étrangères, dont huit en Europe de l'Est et dans les Balkans.
"Pour les gouvernements britannique et américain, contrer la propagande jugée hostile à leur encontre de la chaîne Al-Jazira est une priorité. A cause de la guerre en Irak, Blair et Bush sont conscients d'avoir perdu le soutien de toute une génération d'Arabes" : à l'instar d'Ed O'Sullivan, directeur du Middle East Economic Digest, hebdomadaire économique londonien couvrant le Proche-Orient, cette initiative a ses détracteurs. Le Foreign Office est en effet le bailleur de fonds principal du BBC World Service.
SÉRIEUX ET IMPARTIALITÉ
D'autres soulignent que la BBC se frotte non sans risque à la formidable puissance de frappe d'Al-Jazira, dont l'audience hebdomadaire est estimée par la chaîne à plus de 50 millions de téléspectateurs. Le mastodonte qatariote, qui se présente comme la CNN arabe, ne s'endort pas sur ses lauriers : une chaîne en anglais, rivale de la BBC, doit voir le jour en mars.
Selon Abdel Bari Atwan, directeur de la rédaction du journal arabe publié à Londres Al-Quds Al-Arabi, la BBC peut s'imposer grâce à une ligne éditoriale qui n'a de comptes à rendre à personne. A l'écouter, la "vieille dame", qui a su faire ses preuves de sérieux et d'impartialité dans les deux guerres du Golfe, en Afghanistan ou encore dans le conflit israélo-palestinien, peut offrir à la région une ouverture vitale sur le reste du monde.
BBC Arabic TV est la seconde tentative de la "Beeb" sur le marché arabe après l'échec en 1996 de son partenariat avec la chaîne cryptée Orbit TV, appartenant à un prince saoudien, à la suite de la diffusion d'émissions critiquant des membres de la famille royale.
Source: Lemonde
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Le Tout-Londres médiatique évoque déjà "la guerre des soeurs" * shakespearienne * qui déchire deux célèbres institutions : la BBC (British Broadcasting Corporation) et Al-Jazira. En annonçant, le 25 octobre, la création de BBC Arabic TV, une chaîne de télévision en arabe qui doit être opérationnelle à partir de 2007, le service public britannique lance un formidable défi à Al-Jazira, le bouquet d'information propriété de l'émir du Qatar.
Suscité par la multiplication des satellites, l'enjeu est formidable : gagner la bataille stratégique de l'influence dans un "village" proche oriental en pleine restructuration où la presse écrite et audiovisuelle est trop souvent proche des pouvoirs en place.
"Les téléspectateurs reconnaissent que la BBC a quelque chose en dehors du commun : l'accès à un formidable réseau journalistique mondial, le meilleur au monde en termes de bureaux et de correspondants, et aussi une réputation assise sur plus de soixante ans de radiodiffusion de qualité en arabe", affirme Nigel Chapman, directeur du BBC World Service, les services extérieurs, à propos du financement par fonds publics de la future chaîne qui sera basée à Londres et au Caire. La BBC se donne cinq ans pour prendre une part substantielle du marché régional du tout-info aujourd'hui largement dominé par Al-Jazira.
En cette ère de vaches maigres pour celle qu'on appelle familièrement la "Beeb", la nouvelle chaîne d'info en arabe sera financée grâce à la suppression de dix services de radio en langues étrangères, dont huit en Europe de l'Est et dans les Balkans.
"Pour les gouvernements britannique et américain, contrer la propagande jugée hostile à leur encontre de la chaîne Al-Jazira est une priorité. A cause de la guerre en Irak, Blair et Bush sont conscients d'avoir perdu le soutien de toute une génération d'Arabes" : à l'instar d'Ed O'Sullivan, directeur du Middle East Economic Digest, hebdomadaire économique londonien couvrant le Proche-Orient, cette initiative a ses détracteurs. Le Foreign Office est en effet le bailleur de fonds principal du BBC World Service.
SÉRIEUX ET IMPARTIALITÉ
D'autres soulignent que la BBC se frotte non sans risque à la formidable puissance de frappe d'Al-Jazira, dont l'audience hebdomadaire est estimée par la chaîne à plus de 50 millions de téléspectateurs. Le mastodonte qatariote, qui se présente comme la CNN arabe, ne s'endort pas sur ses lauriers : une chaîne en anglais, rivale de la BBC, doit voir le jour en mars.
Selon Abdel Bari Atwan, directeur de la rédaction du journal arabe publié à Londres Al-Quds Al-Arabi, la BBC peut s'imposer grâce à une ligne éditoriale qui n'a de comptes à rendre à personne. A l'écouter, la "vieille dame", qui a su faire ses preuves de sérieux et d'impartialité dans les deux guerres du Golfe, en Afghanistan ou encore dans le conflit israélo-palestinien, peut offrir à la région une ouverture vitale sur le reste du monde.
BBC Arabic TV est la seconde tentative de la "Beeb" sur le marché arabe après l'échec en 1996 de son partenariat avec la chaîne cryptée Orbit TV, appartenant à un prince saoudien, à la suite de la diffusion d'émissions critiquant des membres de la famille royale.
Source: Lemonde
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