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Gamal Moubarak sur les traces de son père

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  • Gamal Moubarak sur les traces de son père

    Gamal Moubarak, comme son nom l’indique, est un fils à papa.
    Le sien s’appelle Hosni et dirige depuis 1981 le plus grand des pays arabes, l’Egypte. Moubarak Senior n’est pas exactement un perdreau de l’année. Il a 80 ans passés, et une longue habitude des chausse-trappes du pouvoir.
    Contrairement à ses prédécesseurs, le Raïs s’est donc toujours bien gardé de désigner un successeur, gardant en tête qu’il vaut mieux diviser pour régner.
    Il a aussi habilement su écarter tous ceux dont la popularité pouvait lui faire de l'ombre. D’ordinaire ici, le rôle de dauphin est dévolu au vice-président.
    Mais depuis les premières heures de l’ère Moubarak (lui-même vice-président de Sadate, vous suivez l’enchaînement ?), le fauteuil est resté vide, laissant place à toutes les spéculations.
    Depuis quelques années pourtant, la-petite-bète-qui-monte-qui-monte s’appelle Gamal Moubarak. Oui, Moubarak Junior. Certes, l’Egypte avait bien ricané quand en Syrie, Bashar el-Assad avait succédé à son père Hafez, moquant ce genre de pratique dynastique.
    Mais on oublie vite… L’ascension de Gamal commence peu après la prise en main de Bashar el-Assad, dès le début des années 2000. (Le sujet avait fait l’objet d’un Grand Angle de Libération. A défaut de la retrouver dans les archives du journal, je l’ai googlelisée ).
    C’est pas du tout récent, mais ça reste d’actualité.
    Depuis, le discours n’a pas changé. Jimmy (c’est le petit nom que les intimes donnent à Gamal) n’est toujours pas candidat. Enfin, officiellement, je veux dire. Quand bien même, on a un rien aménagé la Constitution à cet effet.

    Ces derniers jours, les Egyptiens ont été un chouïa énervés par le battage médiatique lié à la visite de Gamal aux Etats-Unis. Parti en missi dominici préparer la prochaine visite du Raïs à Washington (où Hosni Moubarak n'était plus invité depuis plusieurs années, suite à son opposition à la guerre d'Irak), Gamal a vu à peu près tout ce qui compte aux Etats-Unis, politiciens et analystes, hommes d’affaires, etc.
    Ses rencontres avec les membres des think-tanks du Centre d’Etudes stratégiques et internationales ou celle avec le Centre du Progrès Américain (proche d'Obama), ont été soumises à un black-out qui a très franchement énervé les journalistes égyptiens. Ces derniers ont été encore plus exaspérés par l’interview donné par Gamal à CNN, dans laquelle la question de l’héritage du pouvoir en Egypte n’a pas été abordée.

    Pour Madgi Al Gallad, l’éditorialiste d’Al-Masry al-Youm, premier journal indépendant en Egypte, «il est inconcevable qu'un journaliste interviewant Gamal Moubarak, chef de la commission des politiques du PND et éventuel futur président de l'Égypte, oublie de lui poser une question sur les affaires intérieures égyptiennes, notamment la succession au pouvoir. L'interview (…) était orchestrée de A à Z et toutes les lignes rouges imposées par M. Gamal ont été respectées.».
    Coincée par les desiderata des Moubarak, CNN? La chaîne tout-info a évacué le dilemme, avant de lancer son sujet, en présentant Gamal comme "fils d'Hosni Moubarak et la personne que beaucoup jugent susceptible de lui succéder". Comme c'est joliment dit.

    PS - Au passage: les mêmes règles valent quand Hosni Moubarak accorde des interviews à la presse européenne. Tsss, tsss, on ne parle pas des choses qui fâchent.

    C. Guibarre-libération- correspondante au caire.
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