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En Autriche, Josef Fritzl plaide coupable d'inceste mais pas de meurtre

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  • En Autriche, Josef Fritzl plaide coupable d'inceste mais pas de meurtre

    Le procès de Josef Fritzl – un Autrichien qui a séquestré et violé sa fille Elisabeth durant vingt-quatre ans dans sa cave, au cours desquels elle a eu sept enfants – s'est ouvert à huis clos et pour cinq jours, lundi 16 mars, devant la cour d'assises de Sankt Pölten, en Autriche.

    Accusé d'homicide par non-assistance et d'esclavagisme, ce qu'il conteste, de viol, de séquestration, de menaces aggravées et d'inceste, chefs pour lesquels il compte plaider coupable, l'ingénieur-électricien à la retraite, âgé de 73 ans, encourt la réclusion criminelle à perpétuité s'il est reconnu responsable de la mort d'un des nourrissons nés de sa relation avec Elisabeth. Souffrant d'insuffisance respiratoire, le bébé était décédé peu après sa naissance dans le cachot. A son arrestation, Josef Fritzl avait reconnu avoir brûlé le petit corps dans une chaudière, avant de se rétracter.

    Révélé le 26 avril 2008 à la faveur de l'hospitalisation de l'aînée des enfants nés de cet inceste et tombée dans le coma à la suite d'une sérieuse anémie, ce drame avait forcé l'Autriche – sous le coup de l'affaire Natascha Kampusch, libérée deux ans plus tôt après huit ans de séquestration – à l'introspection.

    LE "MONSTRE D'AMSTETTEN" SONGERAIT À MONNAYER SES MÉMOIRES

    Entre la cave et le rez-de-chaussée du 40 Ybbstrasse, à Amstetten, une ville de 23 000 habitants à l'ouest de Vienne, Josef Fritzl a mené, pendant près d'un demi-siècle, une double vie peu ordinaire à l'insu de son épouse comme de la centaine de locataires qui ont défilé dans l'immeuble.

    Décrit comme courtois et bon vivant, ce grand-père, qui possède un coquet parc immobilier, justifiait par une passion immodérée pour le bricolage les nuits entières passées dans son "atelier souterrain". Dans cette cave suintante d'une quarantaine de mètres carrés construite illégalement, privée de ventilation et de lumière naturelle et infestée de rats, il retenait, au moment de la découverte, sa fille Elisabeth, âgée de 42 ans, ainsi que trois des leurs sept enfants âgés de 19, 18 et 5 ans.

    L'aménagement du bunker souterrain remontait à 1978, alors qu'Elisabeth – dont il abusait déjà – n'avait que 12 ans. Six ans plus tard, Fritzl l'y avait recluse afin de bâtir, en la violant, une seconde famille captive et dépendante qu'il habillait, ravitaillait et gâtait pour les fêtes et anniversaires.

    Pour Rosemarie, comme pour les autorités, Elisabeth avait rallié une secte. Dans un courrier écrit sous la contrainte et commodément adressé à ses parents à la fin de l'été 1984, la jeune fille confirmait d'ailleurs cette version. Entre 1993 et 1995, deux filles et un garçon de la fratrie de sept née dans le cachot étaient déposés devant la porte de M. et Mme Fritzl, accompagnés de prétendus messages d'Elisabeth enjoignant les "grands-parents" d'élever cette progéniture qu'elle n'était pas en mesure d'assumer. Les autorités municipales avaient avalisé la tutelle.

    Les naissances successives ont poussé Fritzl à quelques aménagements. Parti d'un réduit de 20 m2, le cachot est devenu un trois pièces-cuisine équipé d'un téléviseur et d'une salle de douche avec un mètre soixante-dix de hauteur sous plafond et des boyaux de circulation de 60 cm de large. Au bout, une série de huit portes dont les trois dernières équipées de dispositifs de verrouillage électronique dont seul Fritzl possédait les codes. Les prisonniers étaient prévenus : toute tentative d'évasion serait punie par un "gazage".

    Le temps des débats, où Fritzl ne semble pas décidé à plaider l'irresponsabilité pénale, Elisabeth et ses enfants ont à nouveau trouvé refuge dans l'hôpital psychiatrique d'Amstetten qu'ils avaient quitté fin 2008. Leurs dépositions enregistrées par vidéo seront diffusées au tribunal.

    Débarquée en masse dans la tranquille bourgade de Sankt Pölten, la presse internationale ne bénéficie d'aucune des 95 accréditations accordées aux médias pour assister à la seule ouverture du procès. Le quartier du palais de justice est bouclé, son survol temporairement interdit, et une vingtaine de policiers surveillent les abords de la maison d'arrêt dans laquelle Josef Fritzl se trouve en détention provisoire depuis onze mois.

    En prévision de l'indemnisation de plusieurs centaines de milliers d'euros qu'il devra probablement acquitter à sa fille, il songerait à monnayer ses Mémoires, ainsi que les droits exclusifs de tournage dans l'antre d'Amstetten. Le verdict est attendu vendredi 20 avril.

    Patricia Jolly et Laurence Monnot (à Vienne)

    http://www.spiegel.de/panorama/justi...613649,00.html
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