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L’éternel Fouroulou

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  • L’éternel Fouroulou

    Fouroulou est revenu cette semaine dans sa ville natale, Tizi Ouzou, où il a été ressuscité durant une rencontre organisée dimanche dernier en son hommage, à l’initiative de la direction de la culture. Durant ce rendez-vous, il a été notamment annoncé la publication des Actes du colloque tenu en 2008 à Tizi Ouzou en hommage à Feraoun et la traduction dans 25 langues de l’ouvrage phare de l’auteur Le Fils du pauvre. L’étude de la vie et de l’oeuvre de Mouloud Feraoun conduit à des réflexions ancrées dans le présent. Sur la question identitaire, il incarne la possibilité d’une identité algérienne plurielle. Par ailleurs, la leçon qu’il donne est toute de nuance et de subtilité puisqu’il ne se laisse pas enfermer dans les catégories simples, voire simplificatrices, que la guerre a formées. Selon le secrétaire général du Haut commissariat à l’amazighité, M.Youcef Merahi, l’ouvrage en question a été traduit même dans la langue amazighe par M.Ould Moussa. Cet hommage a été rendu à l’occasion de la date anniversaire de la mort de Mouloud Feraoun, le 15 mars 1962, quatre jours avant la signature des Accords d’Evian. Destin tragique que celui de Mouloud Feraoun et de ses collègues assassinés: Ali Hamoutène, Salah Aoudia, Etienne Basset, Robert Aymar et Max Marchand.
    Tous inspecteurs de l’enseignement, ils ont été mortellement criblés de balles par une horde sanguinaire de l’OAS, qui fit irruption dans une salle du Château-Royal de Ben Aknoun, sur les hauteurs d’Alger où ils tenaient une réunion de travail. En fait, ces assassinats s’inscrivent dans une vague de violence terrible de l’OAS qui a commis plus de 600 attentats durant le seul mois de mars 1962, dans le but de torpiller toute tentative de paix sur le territoire algérien. A la veille de son assassinat, Mouloud Feraoun écrivait à ses camarades: «Si mon ordre de mission n’est pas annulé, je dois être avec vous le 20 mars», propos transcrits dans son journal qu’il tenait quotidiennement. Mais il est dit qu’«il n’écrira point la page du jeudi 15 mars 1962 à
    ...
    » Dans l’ensemble, ces romans dressent un tableau des moeurs villageoises et familiales kabyles, faites d’honneur, de rivalités, de conflits...Cet aspect est encore plus flagrant dans Jours de Kabylie, recueil de textes décrivant successivement le village, le marché, la fontaine, la récolte des figues.. La terre et le sang, Le fils du pauvre, Les chemins qui montent, et Le journal, sont les oeuvres majeures de grand romancier qui considérait que «les Fouroulou indigènes de tous les temps n’ont que l’instruction comme alternative pour échapper à la dure condition de leur père d’être fellah ou immigré». Ainsi, la déclaration de l’écrivain Albert Camus disant: «Si j’ai à choisir entre la justice et ma mère, je choisirais ma mère...», faite en pleine guerre de Libération nationale, a donné lieu à de vifs échanges épistolaires entre Feraoun et le prix Nobel de littérature. Feraoun est né le 8 mars 1913 à Tizi Hibel. Il a fréquenté l’école primaire de Tizi Ouzou en 1928. Quatre ans plus tard, il rejoindra l’Ecole normale de Bouzaréah. En 1935, il deviendra instituteur. Après avoir exercé plusieurs années dans l’enseignement en Haute-Kabylie, Feraoun occupera, en 1960, le poste d’inspecteur des Centres sociaux à Ben Aknoun. En 1962, avant le cessez-le-feu, il sera assassiné par l’OAS à Alger. Aujourd’hui, quarante-sept ans, se sont écoulés depuis la disparition du fils du pauvre, mais ses romans restent inéluctablement des supports didactiques parmi les plus conseillés pour se réconcilier avec soi-même, car il y va de notre vécu, nos repères et notre identité.
    .................................................. .....l'expression
    عيناك نهر من جنون... عيناك أرض لا تخون
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