"Effectivement, le chiffre, un million et demi de martyrs, n’est pas réel" déclare Mohamed Harbi il y a quelques jours dans une conférence donnée à Constantine. La révélation a tout son poids lorsqu'elle vient de l'illustre historien et acteur du combat pour l'indépendance du pays. Une autre personnalité du combat libérateur, en l'occurrence Mohamed Teguia dans son excellent ouvrage (une these de doctorat si je m'abuse) très documenté et tres chiffré, "L'Algérie en Guerre" estime ce chiffre si ma memoire est bonne entre 400 et 600 mille victimes.
La requete d'un député de l'opposition (RCD) demandant la divulgation des chiffres réels concernant le nombre de victimes de la guerre de libération continue à suciter le débat.
Il s'agit plus de savoir pourquoi une telle exagération? Y a t il volonté de la part de ceux qui se sont accaparé le pouvoir en 1962 de se réserver une clientele confortable et corruptible pour asseoir leur domination sur le pays? Ou s'agit t-il simplement d'un procédé quoique douteux de glorification de la lutte d'indépendance?
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«Effectivement, le chiffre, un million et demi de martyrs, n’est pas réel, mais quand on aborde le sujet, il faut bien expliquer aux gens le fondement d’une telle révélation. Il s’agit d’un mythe et ce n’est quand même pas sérieux de le discuter de manière si simple. Dans ce cas, on cherche plutôt à nourrir la polémique politique que de faire comprendre aux gens les vrais problèmes. » Voici la réponse donnée par l’historien Mohammed Harbi, en marge de son intervention, mardi dernier, au centre culturel français de Constantine, sur le rapport entre la mémoire et l’histoire, à propos des déclarations faites au sein du Parlement par un député RCD. L’historien, qui a promis d’aborder prochainement cette question, a néanmoins évoqué, dans sa conférence, les problèmes posés au présent, en se basant uniquement sur la mémoire dans l’écriture de l’Histoire. La définition de ces deux concepts, utilisés à tort de manière interchangeable, était, en effet, le point de départ de l’analyse de l’historien qui précise que la mémoire présuppose l’oubli et que le chercheur, dans ce domaine des sciences sociales, doit impérativement croiser les témoignages, puiser dans le maximum de sources, ne négliger aucune donnée et, surtout, placer les événements dans leur contexte. Autrement dit, exploiter les instruments de vérification propres à la science pour bien se servir de la mémoire de ces témoins. Des outils qui peuvent éventuellement conduire le chercheur à une autre conclusion.
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In Le Soir d'Algerie
La requete d'un député de l'opposition (RCD) demandant la divulgation des chiffres réels concernant le nombre de victimes de la guerre de libération continue à suciter le débat.
Il s'agit plus de savoir pourquoi une telle exagération? Y a t il volonté de la part de ceux qui se sont accaparé le pouvoir en 1962 de se réserver une clientele confortable et corruptible pour asseoir leur domination sur le pays? Ou s'agit t-il simplement d'un procédé quoique douteux de glorification de la lutte d'indépendance?
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«Effectivement, le chiffre, un million et demi de martyrs, n’est pas réel, mais quand on aborde le sujet, il faut bien expliquer aux gens le fondement d’une telle révélation. Il s’agit d’un mythe et ce n’est quand même pas sérieux de le discuter de manière si simple. Dans ce cas, on cherche plutôt à nourrir la polémique politique que de faire comprendre aux gens les vrais problèmes. » Voici la réponse donnée par l’historien Mohammed Harbi, en marge de son intervention, mardi dernier, au centre culturel français de Constantine, sur le rapport entre la mémoire et l’histoire, à propos des déclarations faites au sein du Parlement par un député RCD. L’historien, qui a promis d’aborder prochainement cette question, a néanmoins évoqué, dans sa conférence, les problèmes posés au présent, en se basant uniquement sur la mémoire dans l’écriture de l’Histoire. La définition de ces deux concepts, utilisés à tort de manière interchangeable, était, en effet, le point de départ de l’analyse de l’historien qui précise que la mémoire présuppose l’oubli et que le chercheur, dans ce domaine des sciences sociales, doit impérativement croiser les témoignages, puiser dans le maximum de sources, ne négliger aucune donnée et, surtout, placer les événements dans leur contexte. Autrement dit, exploiter les instruments de vérification propres à la science pour bien se servir de la mémoire de ces témoins. Des outils qui peuvent éventuellement conduire le chercheur à une autre conclusion.
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In Le Soir d'Algerie
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