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Eaux usées,huiles de vidange, dynamite, rejets industriels:Menace sur la baie d’Arzew

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  • Eaux usées,huiles de vidange, dynamite, rejets industriels:Menace sur la baie d’Arzew

    C’est le directeur de l’environnement de la wilaya de Mostaganem qui vient de tirer la sonnette d’alarme sur les ondes de Radio-Mosta FM.

    En y évacuant un milliard de m3 de mélange d’eaux usées urbaines, de rejets et de résidus chimiques de l’agriculture et de l’industrie, l’Oued Chéliff demeure un sérieux vecteur de la pollution de la baie d’Arzew dont Mostaganem tire grandement profit en matière de ressources halieutiques.

    Formant un recoin marin en ***-de-sac évasé, au fond duquel aboutit le canal d’El Mactaâ, la baie d’Arzew présente probablement le milieu marin le plus pollué de la Méditerranée.

    D’un côté le vaste groupement urbain de Mostaganem et le Cheliff charriant les rejets liquides des huit wilayas en amont, et, de l’autre, Arzew et son gigantesque pôle industriel, des sources multiples «enveniment», lentement et sûrement, l’écologie marine, en attendant la contribution «synergique» au désastre des deux futures stations de dessalement de l’eau de mer, en chantier à l’embouchure du Cheliff et à hauteur de la Mactaâ.

    Outre le trafic maritime de son port mixte qui, bon an mal an, reçoit quelque 300 navires de commerce, en sus des embarcations de pêche qui y sont domiciliées, le chenal, situé à environ 2 miles du port, qui jugule les va-et-vient incessants des méthaniers et pétroliers à destination ou au départ des ports d’Arzew et Bethioua, constitue l’autre source potentielle permanente de pollution par les hydrocarbures.

    Un chenal par lequel transitent, annuellement, quelque 3.000 navires ! Compte tenu de la direction des vents dominants, le littoral mostaganémois est tout indiqué pour subir les conséquences les plus fâcheuses.

    Depuis 1999, il ne se passe pratiquement plus de saison estivale sans qu’on enregistre des infractions en milieu marin et côtier.

    Chaque année, pas moins de 30 délits inhérents à la pollution, sont constatés et verbalisés par le service des gardes-côtes stationnés au port de Mostaganem. Mais souvent, on pare au plus pressé et avec les moyens du bord, en interdisant pour quelques jours la baignade, afin de laisser la mer «se débrouiller» seule pour éliminer les hydrocarbures et les huiles déversés par les navires et autres sources polluantes, non identifiées à ce jour.

    Les mesures prises ne vont guère au-delà du dépôt de plainte contre X.
    Pourtant, l’équilibre écologique de l’une des plus importantes zones humides de l’Algérie, le marais de la Mactaâ en l’occurrence, risque d’être profondément bouleversé.

    Déjà harcelée par une expansion mal réfléchie de la zone d’activité industrielle du côté d’Oran, et érigée en cloaque pour nombre de centres urbains des wilayas de Mostaganem et Mascara qui y orientent et débouchent leurs réseaux d’assainissement, voilà que la menace imminente de l’assèchement du marais se profile.

    Une menace, réelle et sérieuse, qui plane sur cet immense marais situé entre les wilayas d’Oran, Mostaganem et Mascara.

    Étendue sur une superficie de quelque 80.000 hectares, cette zone humide d’El Mactaâ est présentée, selon les écologistes, comme étant un site particulièrement rare, non seulement en Algérie, mais à l’échelle de l’Afrique du Nord.

    Une spécificité qu’il détient par la diversité et la richesse de sa biodiversité. Il constitue un vaste repaire de faunes vivant en parfaite harmonie avec une flore d’une richesse inestimable.

    On estime qu’ils sont près d’une cinquantaine d’oiseaux d’eau, dont les flamants roses, mouettes et canards, au moins une dizaine d’espèces marines ainsi qu’une multitude d’espèces terrestres, à y vivre, à plein temps, pour les sédentaires et momentanément pour les migrateurs. Une richesse faunique et végétale qui l’érige en véritable poumon. Autre menace : l’usage de la dynamite pour la pêche.

    C’est pratique et personne n’émet le moindre reproche même si la ressource ne peut plus se régénérer. Au port mixte de Mostaganem, la surcharge en embarcations de pêche est à son comble. D’un excédent d’une quinzaine de bateaux dont on se plaignait en 1997, on est passé à une surcharge d’une cinquantaine d’embarcations.

    Un plafond qui non seulement perturbe l’activité commerciale du port mais accentue le rejet de produits polluants dont on ne peut s’en débarrasser autrement qu’en les… rejetant à la mer ! 45,2% de la population de la wilaya de Mostaganem est concentrée dans les dix communes côtières, se partageant la façade maritime orientale du golfe d’Arzew. On ne dénombre pas moins de treize points de rejets importants d’eaux usées et industrielles, débouchant directement dans la mer.

    Ainsi, quotidiennement, 20.300 m3 d’effluents non traités sont envoyés, sans le moindre souci ni regret, dans la baie. Outre cette «production» locale d’eaux usées, et en attendant le «branchement» du barrage de Beni-Ifrene, appelé à «pomper» quelque 155 millions de m3 d’eau du fleuve, l’oued Chélif, le plus grand fleuve d’Algérie qui draine pas moins de 8 wilayas avant de se jeter à la mer, contribue inéluctablement à l’aggravation de la situation en y refoulant un bon milliard de m3 d’eau hautement souillée de produits phytosanitaires, de fertilisants chimiques, et d’eaux usées et industrielles non traitées.

    Vidange et déballastage, rejets d’eaux usées et industrielles, dynamite et explosifs, la Méditerranée est gavée de produits hautement polluants.

    Conséquence inexorable de cette offensive polluante effrénée, la production halieutique chiffre et quantifie le désastre par une offre de plus en plus moindre, et des cours de moins en moins accessibles sur les étals des poissonniers. Malgré tout, personne ne semble s’inquiéter. Malheureusement !

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