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Les langues commencent à se délier en Israël. Trois mois après l’agression barbare contre la bande de Gaza, les militaires israéliens témoignent de l’état d’esprit dans lequel ils ont entamé cette guerre. Les exactions commises contre les civils palestiniens étaient considérées comme un devoir sacré, une obligation pour satisfaire la volonté divine. D’où ces actes d’humiliation et de vandalisme qui ont causé un nombre supplémentaire de victimes palestiniennes.
Jeudi dernier, l’armée israélienne a ordonné une procédure pénale contre quelques-uns de ses soldats. L’enquête se base sur des témoignages publiés dans la lettre d’information en ligne d’une école militaire, et transmise à deux journaux israéliens, dont Haaretz qui en a publié des extraits dans son édition de jeudi dernier. Le directeur de l’école militaire, Danny Zamir, a qualifié la discussion d’«instructive» mais aussi de «consternante et de déprimante». «Vous découvrez une armée avec très peu de valeurs», a-t-il ajouté. Ce qui est dans la logique des choses concernant l’armée israélienne. Un des soldats décrit la mort d’une femme palestinienne, et de ses deux enfants, atteints par un sniper, pour avoir mal compris ce qu’un soldat israélien lui ordonnait, et avoir donc pris le mauvais chemin. Un autre soldat raconte comment une femme âgée a été tuée alors qu’elle marchait sur la route et que le danger qu’elle représentait n’était pas clair. «J’ai simplement ressenti que c’était un meurtre de sang-froid», a-t-il déclaré.
Dans cette logique barbare et inhumaine, les soldats israéliens évoquent la volonté divine dans cette entreprise criminelle. «Leur message était très clair : nous sommes le peuple juif, nous devons à un miracle d’être venu sur cette terre. Dieu nous y a amenés et il nous faut maintenant combattre pour expulser les païens qui s’opposent à notre conquête de cette terre sainte», a confié à Haaretz un officier protégeant son anonymat sous le pseudonyme de Ram.
Déjà, à la fin de janvier, l’armée avait «sévèrement réprimandé» l’aumônier juif principal de l’armée, le général Aichaï Rontzki, pour avoir distribué à la troupe, durant le conflit, une plaquette rédigée par un rabbin civil ultranationaliste, qui incitait les militaires à se montrer sans pitié envers un «ennemi cruel». Les révélations parues vendredi dans Haaretz interviennent au lendemain de la publication, par ce même journal, de récits d’exactions de soldats à Gaza, que le rapporteur spécial de l’ONU pour les territoires palestiniens, Richard Falk, a jugé relevant des crimes de guerre. Il ressort des longs extraits du témoignage de Ram que le sentiment prévalant dans les rangs de l’armée israélienne est que cette agression de 22 jours à Gaza, qui a fait quelque 1 400 martyrs, relevait d’«une mission quasi religieuse». Selon l’officier, il y avait un «immense décalage» entre la brochure militaire distribuée aux hommes servant à Gaza, qui résumait l’histoire des combats d’Israël à Gaza de 1948 à nos jours, et la plaquette du rabbinat de l’armée qui affirmait : «Cette opération est une guerre religieuse.»
Le ministre israélien de la Défense, Ehud Barak, a répondu à ces mises en cause en réaffirmant que l’armée israélienne était l’une des plus éthiques du monde. Une éthique qui s’adosse sur des mythologies bibliques et talmudiques pour légitimer des crimes de guerre et des crimes contre l’humanité. Quand la CPI prendra-t-elle en considération les témoignages des acteurs mêmes de ces exactions ? Ou bien restera-t-elle du côté des puissants en fermant les yeux sur ces évidences ?
- Le Jeune Independant
Jeudi dernier, l’armée israélienne a ordonné une procédure pénale contre quelques-uns de ses soldats. L’enquête se base sur des témoignages publiés dans la lettre d’information en ligne d’une école militaire, et transmise à deux journaux israéliens, dont Haaretz qui en a publié des extraits dans son édition de jeudi dernier. Le directeur de l’école militaire, Danny Zamir, a qualifié la discussion d’«instructive» mais aussi de «consternante et de déprimante». «Vous découvrez une armée avec très peu de valeurs», a-t-il ajouté. Ce qui est dans la logique des choses concernant l’armée israélienne. Un des soldats décrit la mort d’une femme palestinienne, et de ses deux enfants, atteints par un sniper, pour avoir mal compris ce qu’un soldat israélien lui ordonnait, et avoir donc pris le mauvais chemin. Un autre soldat raconte comment une femme âgée a été tuée alors qu’elle marchait sur la route et que le danger qu’elle représentait n’était pas clair. «J’ai simplement ressenti que c’était un meurtre de sang-froid», a-t-il déclaré.
Dans cette logique barbare et inhumaine, les soldats israéliens évoquent la volonté divine dans cette entreprise criminelle. «Leur message était très clair : nous sommes le peuple juif, nous devons à un miracle d’être venu sur cette terre. Dieu nous y a amenés et il nous faut maintenant combattre pour expulser les païens qui s’opposent à notre conquête de cette terre sainte», a confié à Haaretz un officier protégeant son anonymat sous le pseudonyme de Ram.
Déjà, à la fin de janvier, l’armée avait «sévèrement réprimandé» l’aumônier juif principal de l’armée, le général Aichaï Rontzki, pour avoir distribué à la troupe, durant le conflit, une plaquette rédigée par un rabbin civil ultranationaliste, qui incitait les militaires à se montrer sans pitié envers un «ennemi cruel». Les révélations parues vendredi dans Haaretz interviennent au lendemain de la publication, par ce même journal, de récits d’exactions de soldats à Gaza, que le rapporteur spécial de l’ONU pour les territoires palestiniens, Richard Falk, a jugé relevant des crimes de guerre. Il ressort des longs extraits du témoignage de Ram que le sentiment prévalant dans les rangs de l’armée israélienne est que cette agression de 22 jours à Gaza, qui a fait quelque 1 400 martyrs, relevait d’«une mission quasi religieuse». Selon l’officier, il y avait un «immense décalage» entre la brochure militaire distribuée aux hommes servant à Gaza, qui résumait l’histoire des combats d’Israël à Gaza de 1948 à nos jours, et la plaquette du rabbinat de l’armée qui affirmait : «Cette opération est une guerre religieuse.»
Le ministre israélien de la Défense, Ehud Barak, a répondu à ces mises en cause en réaffirmant que l’armée israélienne était l’une des plus éthiques du monde. Une éthique qui s’adosse sur des mythologies bibliques et talmudiques pour légitimer des crimes de guerre et des crimes contre l’humanité. Quand la CPI prendra-t-elle en considération les témoignages des acteurs mêmes de ces exactions ? Ou bien restera-t-elle du côté des puissants en fermant les yeux sur ces évidences ?
- Le Jeune Independant