Annonce

Réduire
Aucune annonce.

Le Pakistan tente de tourner la page de la crise

Réduire
X
 
  • Filtre
  • Heure
  • Afficher
Tout nettoyer
nouveaux messages

  • Le Pakistan tente de tourner la page de la crise

    Le Pakistan tentait dimanche de tourner la page de la récente crise qui a profondément ébranlé le gouvernement civil, avec un épilogue fort de symbole, le retour du président de la Cour suprême, et une amorce de dialogue entre pouvoir et opposition.

    Une semaine après le coup d'éclat du chef de l'opposition Nawaz Sharif, et le revirement du gouvernement qui a cédé en bloc à une fronde devenue incontrôlable, le juge Iftikhar Chaudhry, icône de la démocratie pour des millions de Pakistanais, a retrouvé son poste de président de la Cour suprême.

    Aux accents de l'hymne national, le drapeau vert et blanc du Pakistan a été hissé devant la villa du juge à Islamabad, sous les applaudissements de centaines de personnes, avocats, représentants de la société civile, défenseurs des droits de l'Homme et militants politiques.

    Homme discret et réputé indépendant, destitué le 9 mars 2007 pour avoir déplu au régime militaire de Pervez Musharraf, le juge Chaudhry, âgé de 61 ans, n'est pas apparu lors de cette cérémonie organisée par les avocats, initiateurs du mouvement qui a conduit à sa réintégration.

    "Cette cérémonie marque la fin de la lutte des avocats et du peuple du Pakistan", a lancé à la foule le leader du mouvement, l'avocat Aitzaz Ahsan, en expliquant que le magistrat devrait désormais travailler à l'abri de toute pression.

    Le juge Chaudhry avait été destitué après avoir notamment ordonné une enquête sur des personnes disparues et supposées être aux mains des services de sécurité.

    Pervez Musharraf, arrivé au pouvoir lors d'un coup d'Etat en 1999, craignait également à l'époque une décision de justice susceptible de le déclarer inéligible.

    Le retour du juge et d'une dizaine d'autres magistrats limogés avec lui était au centre d'un grand mouvement de contestation qui avait précipité la chute du régime militaire en 2008 et envenimé la première année de gouvernement civil.

    Cette crise a fait émerger l'ancien Premier ministre Nawaz Sharif comme un dirigeant d'opposition de premier plan, affaibli le président Asif Ali Zardari et ouvert des failles au sein du pouvoir.

    Pour amorcer un dialogue, une première réunion a rassemblé dimanche le Premier ministre Yousuf Raza Gilani et Nawaz Sharif à Raiwind, la résidence d'été de ce dernier, dans l'est du Pakistan.

    L'entretien devait notamment porter sur l'éventuelle abolition d'un amendement à la Constitution introduit par le régime Musharraf, qui élargissait les pouvoirs du chef de l'Etat.

    Cette réunion est la première entre MM. Gilani et Sharif depuis qu'un verdict de la Cour suprême, le 25 février, a exclu le second de la vie politique en raison d'anciennes condamnations pénales.

    Nawaz Sharif, rival de longue date de M. Zardari, a accusé ce dernier d'avoir manipulé le verdict et appelé au soulèvement populaire, demandant à ses partisans de rejoindre le mouvement pour la réintégration des juges.

    Celui-ci avait pris une tournure dangereuse lorsque les manifestants, conduits par Nawaz Sharif, avaient bravé une interdiction gouvernementale, se préparant à déferler par milliers lundi dernier sur Islamabad.

    Sous très forte pression à la fois des Etats-Unis, inquiets d'une possible déstabilisation de ce pays au coeur de leur dispositif anti-terroriste, et de la puissante armée pakistanaise, M. Gilani avait annoncé, à l'aube du 16 mars, que les juges destitués seraient réintégrés, désamorçant la crise in extremis.

    source : AFP
Chargement...
X