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Affaire Ergenekon

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  • Affaire Ergenekon

    Turquie-Ergenekon: 56 mises en accusation

    Le parquet d'Istanbul a procédé mardi à 56 nouvelles mises en accusation dans le cadre du complot présumé du réseau nationaliste Ergenekon, accusé d'avoir voulu renverser la majorité démocratiquement élue du parti islamisant AKP. Selon les médias locaux, deux généraux à la retraite, dont l'ancien chef de la gendarmerie, figurent parmi ces nouveaux suspects, qui s'ajoutent aux 88 personnes, dont plusieurs autres ex-officiers, en cours de jugement pour leurs liens avec le réseau clandestin. L'acte d'accusation dressé par le procureur d'Istanbul à l'encontre des 56 nouveaux suspects ne comporte pas moins de 1 900 pages leur reprochant des tentatives de sédition et d'incitation à l'insurrection armée contre le gouvernement légal. L'armée, qui a renversé quatre gouvernements élus ces 50 dernières années en Turquie, a laissé percer son irritation devant la conduite de cette enquête et a démenti tous liens avec le projet prêté à Ergenekon d'organiser des attentats à la bombe et des assassinats pour la pousser à intervenir. Le coup de balai judiciaire actuel, qui vise bon nombre d'opposants à l'AKP, est parfois considéré comme une riposte du parti du Premier ministre Tayyip Erdogan aux efforts avortés de l'armée pour le faire interdire en 2008 par les tribunaux pour activités anti-laïques.

    http://www.lejdd.fr/cmc/scanner/inte...427.html?popup

  • #2
    Les "mères du samedi" toujours en quête de réponses

    ................
    ela faisait dix ans que les Stambouliotes ne les avaient pas vues. Depuis plusieurs semaines, les "mères du samedi" font de nouveau les cent pas devant un imposant immeuble de l’avenue Istiklal, l’un des quartiers commerciaux les plus animés de la ville turque.


    Indifférentes aux commerçants, badauds et policiers de la brigade anti-émeute, qui les regardent avec circonspection, une douzaine de femmes brandissent des œillets rouges et des posters de jeunes hommes. Comme elles avaient l’habitude de le faire entre 1995 et 1999.


    Durant ces quatre années, ces mères de familles se réunissaient tous les samedis afin de réclamer des nouvelles de leurs proches disparus au plus fort du conflit opposant les forces armées turques aux rebelles du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK). Victimes de violences policières, ces femmes avaient progressivement abandonné leur combat, avant de battre de nouveau le pavé en janvier dernier, lorsque la justice turque s’est repenchée, à la faveur d’une enquête concernant un mouvement ultranationaliste appelé Ergenekon, sur plusieurs cas de disparitions.


    Une cocotte-minute politique


    Au cœur d’une affaire politico-juridique qui passionne les Turcs, le mystérieux groupuscule est accusé d’avoir fomenté un coup d’Etat contre le gouvernement en place. Mais aussi – et surtout – d’avoir noué des liens avec le Jitem, l’unité de renseignement antiterroriste de la gendarmerie turque, que de nombreuses personnes soupçonnent d’être responsable des violences exercées, dès 1984, contre le PKK.


    “Tous les anciens dossiers concernant Ergenekon ont été rouverts, et c’est plutôt positif”, souligne Hugh Pope, membre de l’ONG International Crisis Group basée à Bruxelles. Les mères des disparus veulent des réponses et elles veulent que la justice se fasse”.


    Le procès Ergenekon – qui a tous les ingrédients d’une affaire explosive – a débuté au moment même où le Parti pour la justice et le développement (AKP, au pouvoir depuis 2002) commençait à s’intéresser à la communauté kurde (20 % de la population). De fait, à l’approche des élections locales du 29 mars, la formation du Premier ministre Recep Tayyip Erdogan entend bien s’attirer les faveurs des électeurs habitués à voter pour les partis kurdes, comme le Parti de la société démocratique (DTP).


    Au début de 2009, les autorités turques ont lancé TRT6, la première chaîne de télévision officielle en langue kurde. A cette occasion, le chef du gouvernement avait lancé, à la surprise générale, "Longue vie à TRT6" en kurde, une langue jusqu’alors bannie de toutes les réunions publiques.


    Des machines à laver gratuites


    En tournée électorale dans le sud-est kurde de la Turquie, Erdogan a, par ailleurs, distribué gratuitement des réfrigérateurs et des machines à laver aux familles pauvres. Non sans s’attirer les foudres des partis d’opposition, eux aussi, en quête du vote kurde.


    Signe des temps, le Parti du peuple républicain (CHP, laïc), d’ordinaire plus enclin à fustiger le séparatisme kurde qu’à l’encourager, a même demandé que Nawroz, le Nouvel An kurde qui se déroule le 21 mars, soit décrété jour férié. "L’AKP et le CHP cherchent seulement à obtenir le vote de cette communauté, souligne Mustafa Gundogdu, membre de l’association kurde basée à Londres, Human Rights Project. L’AKP a beau avoir autorisé la langue kurde, il continue de punir les hommes politiques qui la parlent."


    Quelques semaines après le lancement de TRT6, la télévision d’Etat a coupé la retransmission en direct du discours d’un chef du DTP parlant kurde durant une session parlementaire. Selon la Constitution turque, rédigée par des généraux au lendemain du coup d’Etat militaire du 12 septembre 1980, l’utilisation de la langue kurde est bannie dans l’hémicycle.


    Si Erdogan fait tout pour rester populaire auprès des Kurdes de Turquie, son gouvernement s’est efforcé, quant à lui, de rester plus prudent. “L’AKP n’a pas pris suffisamment d’initiatives pour favoriser les droits des minorités", affirme Emma Sinclair-Webb, de l’ONG américaine Human Rights Watch. Même si, reconnaît-elle, "le lancement d’une télévision en langue kurde représente une avancée qui brise le tabou de l’usage des langues des minorités."


    Le retour des “mères du samedi” sur l’avenue Istikal est le signe que la défense des droits de l’Homme reste d’actualité, estime Emma Sinclair-Webb. "Ces rassemblements ne sont pas près de s’interrompre. Le mouvement s’organise chaque semaine un peu plus. On verra jusqu’où les autorités vont aller pour tenter de dénouer tous les nœuds."

    Commentaire


    • #3
      une these sur Ergenekon

      sur le site solidarite et progres.org/sp_accueil.php3

      Turquie : quand Ergenekon rime avec néo-cons
      11 septembre 2008

      par Dean Andromidas

      La Turquie a évité une grave déstabilisation lorsque sa Cour constitutionnelle a rejeté, le 30 juillet, la demande visant à interdire le Parti de la justice et du développement (AKP), le parti au pouvoir accusé d’avoir violé la clause de la Constitution sur la laïcité. Une décision contraire aurait entraîné la dissolution de ce Parti et l’interdiction, pour le Premier ministre Recep Tayyip Erdogan et une cinquantaine de députés, d’exercer un mandat pendant cinq ans – autrement dit une situation de chaos dans le pays.

      Ce n’est certainement pas un hasard si les opérations de déstabilisation contre la Turquie s’intensifient au moment où le gouvernement prend d’importantes initiatives diplomatiques sur le plan régional, dont sa médiation entre la Syrie et Israël, et entre l’Iran et les pays occidentaux, ainsi qu’en Irak et, plus récemment, dans le Caucase.

      Si le département d’Etat américain a salué la décision de la Cour constitutionnelle, dans quelques avant-postes de l’empire britannique à Washington, c’était la consternation, notamment chez l’American Enterprise Institute, le Center for Security Policy et l’Hudson Institute, dont l’une des prêtresses, Zeyno Baran, a exprimé sa déception dans un commentaire paru dans le Wall Street Journal du 2 août sous le titre : « Les islamistes turcs inspirent un nouveau climat de peur ».

      On a constaté la même réaction chez Michael Rubin, de l’AEI, et d’autres néoconservateurs qui ont inscrit sur leur liste noire le Premier ministre Erdogan, aux côtés de Vladimir Poutine, Mahmoud Ahmedinejad et Béchir el-Assad. Leur position n’est pas seulement motivée par l’islamophobie, l’appareil néo-conservateur ayant en effet des liens directs avec la bande criminelle turque Ergenekon, qui a été inculpée pour conspiration en vue de faire tomber contre le gouvernement d’Ankara.

      La connexion Cheney ?

      Certains considèrent Ergenekon comme l’équivalent turc du tristement célèbre réseau Stay Behind (Gladio) de l’OTAN, impliqué dans le terrorisme international. Dans le cadre de leur enquête, les autorités turques ont arrêté une centaine de suspects et produit un acte d’accusation de 2500 pages, qui accuse Ergenekon de comploter une stratégie de tension devant culminer en putsch militaire.

      L’équipe de l’Executive Intelligence Review (magazine de Lyndon LaRouche) a révélé les liens historiques et organiques entre cette bande et le Comité pour l’union et le progrès, créé à l’époque par les Britanniques, plus connu sous le nom de Jeunes Turcs (cf. NS numéro 14 du 1er août 2008). Dans la mise en accusation d’Ergenekon, EIR a relevé quatre références directes au vice-Président américain Dick Cheney.

      La plus intéressante est un rapport selon lequel trois de ses plus proches conseillers ont rencontré le représentant à Washington de Cumhuriyet, un quotidien turc ultra-nationaliste, dont l’éditeur Ilhan Selcuk vient d’être inculpé et dont le rédacteur-en-chef Ibrahim Yildiz a été interrogé par les autorités turques qui enquêtent sur ses liens avec Ergenekon. Le quotidien appartient à la Fondation Cumhuriyet , qui compte dans son conseil d’administration le général Sener Eruygur (cr), soupconné d’être un dirigeant d’Ergenekon, qui a été écroué.

      En page 95 de l’acte d’accusation, on trouve un rapport sur une discussion mise sur écoute, au cours de laquelle Yildiz informe Selcuk d’une réunion qui s’est tenue le 20 février 2008. C’est Yildiz qui parle : « Maintenant, frère, j’ai parlé à Elcin [Poyrazlar]. Sa réunion s’est faite avec trois personnes, (..) dont deux conseillers de Cheney, ses conseillers numéro un et deux, et quelqu’un de la commission des Affaires politiques. (...) La réunion se résumait plus ou moins à un échange de vues mutuel, et qu’ils devaient maintenir le contact à l’avenir. Mais ils étaient surtout curieux de savoir s’il y avait ou non une opposition à l’AKP, ainsi que de la question de l’Islam non radical et d’al Qaida. Ils ont dit que nous devrions continuer à nous parler, mais sans rendre publiques ces réunions. »

      Bien que Dick Cheney ne soit pas officiellement suspecté, la police turque semble soupçonner que les Turcs qui ont rencontré les conseillers du vice-Président avaient des intentions traîtres. Quelques mois après la tenue de cette réunion, le procureur turc demanda à la Cour constitutionnelle d’interdire l’AKP. Puis, le 24 mars, Dick Cheney lui-même effectua une visite officielle en Turquie où il aurait, selon des rapports de presse, incité le gouvernement à augmenter le nombre de soldats turcs en Afghanistan, toutefois sans succès. De nombreux commentateurs pensent savoir aussi que le vice-Président recherchait du soutien pour une attaque contre l’Iran, demande également rejetée par le gouvernement et les chefs militaires.

      Le prince des ténèbres

      Le lien le plus probant entre les néo-cons et Ergenekon, c’est qu’ils partagent tous la même idéologie ainsi que sa matrice, le renseignement britannique. Les néoconservateurs américains qui suivent le dossier turc sont des alliés de Cheney, comme l’ancien numéro deux du Pentagone Richard Perle, Frank Gaffney, du Center for Security Policy, Michael Rubin de l’AEI et Meyrav Wurmser, de l’Hudson Institute. Ce sont des disciples de Vladimir Jabotinsky, un révisionniste sioniste et fasciste qui était, en 1908, rédacteur du Jeune Turc, le journal du Comité pour l’union et le progrès. Jabotinsky est également le parrain spirituel du Likoud.

      Il serait surtout important d’ouvrir une enquête officielle sur les liens entre Ergenekon et Richard Perle, surnommé, non sans raison, le « prince des ténèbres ». Sa relation avec la Turquie remonte au moins au coup militaire de 1980, lorsqu’il fut nommé assistant du secrétaire à la Défense de l’administration Reagan. Il fut rapidement chargé du dossier Turquie, fondant le Conseil de défense turco-américain afin de coordonner la politique bilatérale de la défense. Son adjoint s’appelait Frank Gaffney. Après avoir quitté le gouvernement en 1989, Perle exploitera les contacts qu’il avait cultivés en Turquie en aidant Douglas Feith (un autre néo-conservateur et futur sous-secrétaire à la Défense du gouvernement Bush fils) à créer International Advisors Inc., où ils empochaient tous deux des centaines de milliers de dollars d’honoraires pour leurs efforts de lobby en faveur d’intérêts turcs et de producteurs d’armement américains.

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      • #4
        suite

        la suite de l'article

        Ce n’est pas la politique américaine que défendait Richard Perle, mais celle de Bernard Lewis, un agent géopolitique britannique et orientaliste de l’université de Princeton. Son plan prévoyait la déstabilisation de l’Union soviétique à l’aide d’insurrections fondamentalistes dans l’« arc de crise » traversant les pays situés aux frontières sud de l’URSS. Cette politique donna des fruits amers : la Révolution iranienne, la guerre Iran-Irak, l’invasion russe de l’Afghanistan et le putsch turc de 1980.

        En 1996, Perle dirige une équipe de néo-conservateurs qui formule une politique de guerre pour le nouveau Premier ministre israélien Benjamin Netanyahou, intitulée Rupture nette, une nouvelle stratégie pour sécuriser le royaume, autrement dit abandonner les efforts de guerre et assurer la domination d’ Israël dans la région. Ce document recommandait qu’Israël noue des liens avec la Turquie dans le cadre d’un nouvel axe stratégique dans la région. Peu après sa parution, on assista à ce que les médias turcs ont appelé le coup « post-moderne » de 1997, où l’armée força le Premier ministre Necmettin Erbakan et son parti de tendance islamiste à quitter le pouvoir.

        Plus tard, le vice-Président Dick Cheney et ses conseillers tenteront d’appliquer la même politique. Aujourd’hui, le « prince des ténèbres » n’a pas lâché prise. On apprenait dans le Wall Street Journal du 27 juillet que Richard Perle cherche à tirer des bénéfices d’une guerre qu’il a contribué à lancer, en s’assurant des concessions pétrolières dans le nord de l’Irak, près d’Arbil. Son principal partenaire est la société turque AK Group International, dirigée par Aydan Kodaloglu, ancienne responsable du Turkish American Council, qui fut institué avec l’aide de Perle en tant que nouveau lobby américano-turc. Elle fait partie de l’appareil Jeune Turc de Perle et promeut l’amélioration des relations israélo-turques.

        Aux Etats-Unis, AK Group International est représentée par Phyllis Kaminsky, que l’on retrouve aussi au Center for Security Policy de Gaffney et qui est associée au Jewish Institute for National Security Affaires. En Israël, son représentant est Avi Kalstein, un membre de l’extrême-droite du Likoud qui était porte-parole du ministre de la Défense Moshe Arens en 1999.

        Mentionnons un autre élément de l’appareil de Richard Perle : l’Hudson Institute. L’article de Zeyno Baran mentionné ci-dessus, qui fustige l’AKP, décrit l’enquête sur Ergenekon comme un harcèlement de l’opposition, orchestrée par le parti au pouvoir.

        Mme Baran déplore que le nom de Dick Cheney soit mentionné dans l’acte d’accusation, tout en défendant le « principal quotidien de l’opposition », Cumhuriyet, et ses rédacteurs. Sa prise de position est significative dans la mesure où il s’agit d’un organe du mouvement « néo-nationaliste ». Fondé en 1923 comme organe du mouvement républicain d’Ataturk, le journal a rejeté la tradition kémaliste pour épouser l’idéologie de Tallet Pashe, l’un des leaders Jeunes Turcs à l’origine du renversement du sultan Abdul Hamid II, en 1908.

        Zeyno Baran est la femme de Matthew J. Bryza, en charge des affaires européennes et eurasiatiques au département d’Etat américain depuis juin 2005. Diplomate de carrière, Bryza a été actif dans la région allant de la Turquie au Caucase, y compris en Ossétie du Sud et en Abkhazie. Il a également trempé dans la géopolitique gazière qui déstabilise la région depuis la dissolution de l’Union soviétique.

        En juin 2007, lors d’une session à huis clos de l’Hudson Institute, à laquelle assistait le général Suka Tanyeri, directeur d’un centre de recherches de l’état-major turc, des scénarios audacieux sur la déstabilisation de la Turquie furent discutés. L’un d’eux prévoyait deux attentats à la bombe, dont l’un à Istanbul, qui seraient attribués au Parti des travailleurs kurdes (PKK) et déclencheraient une invasion turque de l’Irak.

        Notons qu’en juillet dernier, durant ces enquêtes, deux bombes ont effectivement explosé, une à Istanbul et l’autre le lendemain à Kirkuk, au nord de l’Irak. Certains se demandèrent si ces attentats étaient destinés à provoquer un conflit turc-kurde en Irak, au moment où les relations économiques et politiques entre les deux pays s’amélioraient.

        Rappelons, pour conclure, qu’Ergenekon et les néo-conservateurs ne servent pas des intérêts turcs ou américains, mais plutôt ceux de l’oligarchie financière basée à Londres. Il va sans dire que la diplomatie du gouvernement actuel n’est pas conforme aux desseins de la faction impériale

        Commentaire


        • #5
          un autre article actualité dans '' nouvelles d'Arménie''

          http://www.armenews.com/article.php3?id_article=49960

          Ergenekon visait Ragip Zarakolu et Taner Akcam

          mercredi18 mars 2009, par Stéphane/armenews


          Douze personnes, dont cinq officiers militaires, ont été retenues dans le cadre d’une enquête lancée par le Commandement de l’Armée de l’air sur les lieux de rencontres secrètes de l’organisation terroriste Ergenekon.

          Ces lieux, aussi connus comme Maisons Karargah, ont été employés par les membres du groupe Ergenekon pour discuter de plans stratégiques afin de manipuler les décisions des Forces armées Turques (TSK).

          Ergenekon est une organisation clandestine criminelle chargée de créer le chaos et saper la stabilité en Turquie pour déclencher un coup d’état. Quatre-vingt-six de ses présumés membres sont en prison et poursuivis par la justice. Beaucoup d’autres suspects attendent d’être mis en accusation. L’existence des Maisons Karargah a été révélée au cours de l’enquête sur Ergenekon. Ces places permettaient des rencontres entre les généraux de l’armée dessinant un coup d’état aussi bien que des cachettes pour des tueurs à gages servant ainsi à la logistique. Le Commandement de l’Armée de l’air a lancé une enquête dans les Maisons Karargah il y a deux ans. Sept personnes, dont cinq étaient des officiers actifs de l’armée ont été arrêté pour leurs liens supposés à ces maisons. Les détentions sont venues suite à un ordre d’un procureur militaire, un mouvement qui semble renforcer les revendications selon lesquelles les militaires sont déterminés à se débarrasser des formations illégales dans ses rangs. Beaucoup de militaires retraités et actifs, dont des généraux de haut rang et des officiers, ont été retenus et arrêtés dans le cadre de l’enquête Ergenekon.

          Les noms des officiers retenus n’ont pas été rendus publics. Les rumeurs circulent, cependant, que le nombre de détenus va augmenter dans les prochains jours. En attendant, les procureurs en charge de l’affaire Ergenekon n’ont pas été capables d’obtenir des réponses satisfaisantes du suspect Ibrahim Sahin, un ancien sous-directeur de l’Unité des Opérations Spéciale du Département de la Police Nationale, qui a été arrêtée accusé d’avoir établi des escadrons de la mort avec des membres des forces de la police pour assassiner des intellectuels en vue, des hommes d’affaires et des chefs des communautés non-musulmanes dans les diverses villes à travers le pays. Les procureurs sont arrivés jusqu’ici à se poser que plus de questions. Dans son témoignage Ibrahim Sahin a dit que les équipes qu’il a formées à l’intérieur des forces de police, connue comme les équipes S-1, ont été créées en toute connaissance du général en chef de l’état major Ilker Basbug.

          Ibrahim Sahin a plus tard prétendu que le département S-1 devait être formé de 150 à 300 policiers et soldats, sous les ordres du Général de brigade. Metin Gurak, le chef du Département de Communications de l’état major. Il a aussi dit que les généraux de plus haut rang dans l’armée étaient entrés en contact avec lui à propos des équipes S-1, mais que son numéro de téléphone n’est jamais apparu sur l’écran de son téléphone. Bien qu’Ibrahim Sahin ait donné des réponses détaillées à beaucoup de questions, il en a laissé beaucoup d’autres sans réponse. Dans son témoignage de 107 pages pris par Zekeriya Oz le procureur en chef Ibrahim Sahin a admis qu’il a compilé les listes de S-1 trouvées dans sa maison pendant les investigations de la police l’année dernière. Il a prétendu que le général Gürak lui a personnellement ordonné de fonder une nouvelle équipe.

          « J’ai fait une liste de gens dont je savais qu’il s’était battu dans des campagnes de contre-terrorisme. On m’a dit que lcet ordre avait été donné par le président et le ministre de l’Intérieur Besir Atalay. Je savais qu’ils avaient des contacts officiels quant à cette équipe" a-t-il témoigé. Il a aussi prétendu qu’il avait des réunions régulières avec général. Gürak. "Je voyais toujours Gürak Pacha régulièrement avant que je n’ai été pris ici. Ils m’ont dit de préparer des choses. J’ai compilé les listes conformément à leurs ordres ».

          Ibrahim Sahin n’a pas donné de réponse à une question sur celui qu’il avait mentionné comme "le plus haut" lors d’une conversation téléphonique qu’il a eu avec Fatma Cengiz le 2 novembre 2008. Cengiz a été arrêté comme l’un des suspects d’Ergenekon en janvier. Dans la même conversation Sahin et Cengiz ont parlé d’une organisation qu’ils ont appelé Sefir. En réponse à question du procureur quant à cette organisation Sahin n’a aussi donné aucune réponse. Dans une autre conversation téléphonique le 18 novembre 2008 Sahin a dit à Oguzhan Sagiroglu, un autre suspect dans le cadre d’Ergenekon « Nous sommes responsables du nettoyage intérieur ». En réponse à la question du procureur Ibrahim Sahin a dit qu’il voulait parler du nettoyage intérieur en Irak du nord. Sahin a aussi dit au procureur que s’il n’avait pas été retenu dans le cadre de l’enquête Ergenekon, il y aurait eu une cérémonie militaire à son intention au quartier général de l’état major le 12 janvier afin de marquer son travail comme chef des équipes S-1.

          Un document listant des intellectuels et des individus d’origine arménienne ou « dangereux pour la sécurité de l’état " a été trouvé à la fois dans les maisons de Sahin et de Cengiz. Le document comprend inscrit les noms de l’éditeur Ragip Zarakolu, le professeur Halil Berktay, l’historien Taner Akçam, le politicien Hikmet Çetin, le vice secrétaire des services secrets turcs Mehmet Eymür, le journaliste et écrivain Murat Belge, le journaliste Oral Calislar, le patriarche Orthodoxe Barthélémy, le chef de la communauté catholique syriaque Yusuf Sag et l’ancien représentant du Vatican George Marovic.

          Ibrahim Sahin a aussi refusé de répondre aux questions sur le document indiquant qu’il réunissait des renseignements sur des individus d’origine arménienne et kurdes et des alévis. D’autres questions sur des remarques racistes et violentes d’Ibrahim Sahin à propos des Kurdes, Alévis et Arméniens dans des lettres, des emails et des conversations téléphoniques sont restées sans réponses.

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