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USA : planche à billets en surrégime

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  • USA : planche à billets en surrégime

    En jargon «banque centrale», on appelle cela de l'assouplissement quantitatif. Traduit en langage économique, il s'agit d'une monétisation de la dette de l'Etat. Et en bon français, la planche à billets va désormais tourner à plein régime aux Etats-Unis.

    Après la Banque du Japon, qui avait réinventé cette politique dite «non-conventionnelle» pour lutter contre la déflation de la fin des années 90, et la Banque d'Angleterre, montée dans le même train tout récemment, c'est la Réserve Fédérale des Etats-Unis qui a annoncé mercredi 18 mars qu'elle allait acheter jusqu'à 300 milliards de dollars en bons du Trésor américain. Objectif : provoquer une baisse des taux d'intérêt à long terme, ceux qui conditionnent le coût de l'argent pour les ménages et également pour une partie du financement des entreprises.

    L'assouplissement quantitatif, c'est qui reste quand l'arme monétaire «classique» de la baisse des taux courts, principalement celui des fonds fédéraux dans le cas des Etats-Unis, a épuisé son potentiel. C'est le cas Outre-Atlantique puisque ce principal taux directeur de la Fed est voisin de zéro (il est guidé entre 0,25% et 0) et ne peut pas, par conséquent, tomber plus bas, en termes nominaux (les taux réels, ajustés à la hausse des prix, peuvent devenir négatifs).

    Dés l'annonce de la Fed, le taux des bons du Trésor à dix ans a chuté de près de 50 points de base (0,50%). Et la détente était également sensible sur les échéances plus longues, jusqu'à 30 ans. Les marchés boursiers ont salué l'événement et le dollar a brutalement piqué du nez, l'euro franchissant au pas de charge le seuil des 1,35 dollars dans un saut sans précédent depuis la naissance de la monnaie unique il y a dix ans. Toujours en bon français, pratiquer une politique monétaire qui fait chuter le cours de sa devise en rendant moins attractive la détention de placements en dollar, cela s'appelle de la dévaluation compétitive.

    En période de forte contraction des échanges mondiaux et de dépression des cours des matières premières et de l'énergie, c'est tout bénéfice. Les exportateurs américains vont bénéficier d'une monnaie de combat, sans que la facture des importations de pétrole brut soit exagérément gonflée par la baisse du pouvoir du dollar sur les marchés extérieurs. Les Etats-Unis ne font que suivre la Grande-Bretagne, mais aussi la Suisse et quelques autres, dans cette démonstration de charité bien ordonnée. Mais honni soit qui mal y pense, il s'agit de hâter la sortie de crise de la première économie mondiale, ce qui bénéficiera à la planète tout entière.

    A noter que la Fed avait déjà commencé discrètement à pratiquer l'assouplissement quantitatif en achetant des obligations émises par les agences hypothécaires Fannie Mae et Freddy Mac, qui bénéficient de la garantie explicite de l'Etat américain. Elle va doubler ces achats, à 200 milliards de dollars, et porter de 500 à 1.250 milliards de dollars le plafond des rachats d'obligations adossées à des crédits hypothécaires garanties par Fannie et Freddy. Les économistes estiment que le bilan de la Réserve Fédéral, qui était de quelque 900 milliards de dollars avant le début de la crise des «subprimes», pourrait atteindre 4.500 milliards avant la fin 2009. Une planche à billets qui a pris des stéroïdes.

    Deux remarques: il s'agit d'un geste désespéré imposé par l'incapacité à normaliser la situation sur les marchés de crédit; il n'est pas certain que cela rassure les créanciers des Etats-Unis, au premier rand desquels une Chine qui a fait part publiquement de son inquiétude, sur la solidité de leurs actifs en dollar. En résumé, un pari à haut risque.


    Philippe Riès



    Source : Mediapart
    « N’attribuez jamais à la malveillance ce qui s’explique très bien par l’incompétence. » - Napoléon Bonaparte

  • #2
    si la chine est inquiète l'état algérien devrait etre doublement inquiet pour les placement qu'il a fait en band du trésor américain.

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    • #3
      Faut investir investir et rien qu'investir !
      En tout homme se trouve une part de solitude qu'aucune intimité humaine ne peut remplir, c'est là que dieu nous rencontre.

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