BOUTEFLIKA À SÉTIF ET À BORDJ-BOU-ARRERIDJ :
«Le Laïc est plus musulman que l’islamiste !»
Abdelaziz Bouteflika a surpris, encore une fois, en vingt-quatre heures en chargeant lourdement les islamistes. Après Tlemcen, c’est à partir de Sétif qu’il s’en prendra aux «extrémistes islamistes» auxquels il reprochait la veille d’avoir «mené le pays vers la catastrophe».
De notre envoyé spécial à Sétif et à B. B. Arréridj, Kamel Amarni
Devant une assistance composée essentiellement de cadres et ex-gloires du mouvement sportif national auxquels est consacrée cette sortie sétifienne du candidat Bouteflika en cette quatrième journée de campagne électorale, l’actuel locataire d’El-Mouradia lancera «subitement» : «Toute ma démarche est basée sur une seule politique, celle de la concorde nationale et de la réconciliation nationale. Je sais qu’il y a ceux à qui cela plaît et d’autres pas. Mais je n’ai rien à voir, ni avec les uns ni avec les autres. Je n’ai aucun lien ni avec les extrémistes islamistes, ni avec les extrémistes laïques (…) Je peux même affirmer que le laïc est plus musulman que l’islamiste car le laïc pratique moins ses devoirs religieux, comme la prière, le pèlerinage, etc. tandis que l’islamiste, lui, politise l’Islam. Eh bien, qu’il sache que nous ne permettrons plus jamais ça ! L’instrumentalisation de la religion, c’est fini, c’est fini, c’est fini !» Cette charge, particulièrement violente et, certainement, juste à l’égard de l’islamisme politique se veut-elle annonciatrice d’un nouveau cap chez celui qui, dix années durant, faisait des intégristes un véritable allié politicien ? Difficile d’y répondre de manière définitive s’agissant d’un homme qui a habitué les Algériens à l’ambivalence du discours. A Sétif, Bouteflika évoquera aussi la délicate question de l’identité nationale. «Aujourd’hui, nous ne sommes plus ni arabe, ni amazighs, ni musulmans, ni européens ! Si vous posez la question à n’importe quel Algérien sur son identité, il vous dira que nous sommes d’abord des Algériens. Mais cela ne veut absolument rien dire ! Bon, nous sommes des Algériens, d’accord mais quoi encore ? Eh bien, nous sommes d’abord des Africains et des Amazighs, arabisés par l’Islam par la suite» ! «L’ordre» ainsi fait dans le déroulement des éléments constitutifs de l’identité nationale est également une nouveauté chez Bouteflika qui, comme nous le précisions plus haut, consacrait ce meeting à la salle omnisports de Sétif au mouvement sportif et à la jeunesse.
«Les affairistes dans le football, c’est fini»
«En vous voyant aujourd’hui, ici, je revis les années 1962, 1963, l’époque où j’étais ministre de la Jeunesse et des Sports», lancera Bouteflika dès l’entame de son intervention devant Abdelhamid Kermali, Maouche, Morceli, Belloumi, Kouici, de nombreuses autres stars d’hier et d’aujourd’hui. «Dans les années soixante, soixante-dix et même quatre-vingt, on pouvait se promener dans n’importe quelle contrée du pays. Il y avait de l’espoir, une jeunesse performante jusqu’à ce que tout cela soit brutalement arrêté par la crise et le terrorisme.» Fixant bien la salle avec son regard «pénétrant», il enchaîne : «S’agissant du sport, particulièrement le football, nous avons les moyens d’organiser deux coupes du monde. Je dis bien deux coupes du monde et pas une seule. Mais où en sommes-nous ne serait-ce que par rapport à nos voisins ? Nous avons les moyens qu’il faut et même mieux que les autres. Les infrastructures existent. Or, si durant les années quatre-vingt-dix vous avez vécu la violence avec le terrorisme, aujourd’hui cette violence est dans les stades !» De plus en plus, il précise son «tir». «Nous avons un problème d’encadrement avec l’équipe nationale et (dans dans le championnat, ndlr) nous avons affaire à des «beznassia» (affairistes) !» Il fait appel à un dicton populaire pour se faire comprendre : «Yelaâbouna baâchatna» ! (ils cherchent à nous priver de notre dîner, ndlr. «Qu’ils sachent que nous ne permettrons plus jamais que l’on prenne en otage l’espoir de notre jeunesse. Celui qui veut gagner de l’argent n’a qu’à se diriger vers le commerce. Qu’il exerce en tant que commerçant mais pas avec nos jeunes. Ces pratiques, c’est terminé ! c’est terminé ! c’est terminé !» Avant de lancer une pique au ministère de la Jeunesse et des Sports : «Et puis, nous avons un problème d’encadrement. Allons-nous écouter nos jeunes ou ce que nous propose le ministère de la Jeunesse et des Sports ?» C’est lui-même qui répondra. «Eh bien non, nous allons écouter nos jeunes…» A signaler, enfin, que Bouteflika avait précédé son meeting par un bain de foule au centre-ville de Sétif. Il en fera de même au centre-ville de Bordj- Bou-Arréridj, sans meeting toutefois.
K. A.
«Le Laïc est plus musulman que l’islamiste !»
Abdelaziz Bouteflika a surpris, encore une fois, en vingt-quatre heures en chargeant lourdement les islamistes. Après Tlemcen, c’est à partir de Sétif qu’il s’en prendra aux «extrémistes islamistes» auxquels il reprochait la veille d’avoir «mené le pays vers la catastrophe».
De notre envoyé spécial à Sétif et à B. B. Arréridj, Kamel Amarni
Devant une assistance composée essentiellement de cadres et ex-gloires du mouvement sportif national auxquels est consacrée cette sortie sétifienne du candidat Bouteflika en cette quatrième journée de campagne électorale, l’actuel locataire d’El-Mouradia lancera «subitement» : «Toute ma démarche est basée sur une seule politique, celle de la concorde nationale et de la réconciliation nationale. Je sais qu’il y a ceux à qui cela plaît et d’autres pas. Mais je n’ai rien à voir, ni avec les uns ni avec les autres. Je n’ai aucun lien ni avec les extrémistes islamistes, ni avec les extrémistes laïques (…) Je peux même affirmer que le laïc est plus musulman que l’islamiste car le laïc pratique moins ses devoirs religieux, comme la prière, le pèlerinage, etc. tandis que l’islamiste, lui, politise l’Islam. Eh bien, qu’il sache que nous ne permettrons plus jamais ça ! L’instrumentalisation de la religion, c’est fini, c’est fini, c’est fini !» Cette charge, particulièrement violente et, certainement, juste à l’égard de l’islamisme politique se veut-elle annonciatrice d’un nouveau cap chez celui qui, dix années durant, faisait des intégristes un véritable allié politicien ? Difficile d’y répondre de manière définitive s’agissant d’un homme qui a habitué les Algériens à l’ambivalence du discours. A Sétif, Bouteflika évoquera aussi la délicate question de l’identité nationale. «Aujourd’hui, nous ne sommes plus ni arabe, ni amazighs, ni musulmans, ni européens ! Si vous posez la question à n’importe quel Algérien sur son identité, il vous dira que nous sommes d’abord des Algériens. Mais cela ne veut absolument rien dire ! Bon, nous sommes des Algériens, d’accord mais quoi encore ? Eh bien, nous sommes d’abord des Africains et des Amazighs, arabisés par l’Islam par la suite» ! «L’ordre» ainsi fait dans le déroulement des éléments constitutifs de l’identité nationale est également une nouveauté chez Bouteflika qui, comme nous le précisions plus haut, consacrait ce meeting à la salle omnisports de Sétif au mouvement sportif et à la jeunesse.
«Les affairistes dans le football, c’est fini»
«En vous voyant aujourd’hui, ici, je revis les années 1962, 1963, l’époque où j’étais ministre de la Jeunesse et des Sports», lancera Bouteflika dès l’entame de son intervention devant Abdelhamid Kermali, Maouche, Morceli, Belloumi, Kouici, de nombreuses autres stars d’hier et d’aujourd’hui. «Dans les années soixante, soixante-dix et même quatre-vingt, on pouvait se promener dans n’importe quelle contrée du pays. Il y avait de l’espoir, une jeunesse performante jusqu’à ce que tout cela soit brutalement arrêté par la crise et le terrorisme.» Fixant bien la salle avec son regard «pénétrant», il enchaîne : «S’agissant du sport, particulièrement le football, nous avons les moyens d’organiser deux coupes du monde. Je dis bien deux coupes du monde et pas une seule. Mais où en sommes-nous ne serait-ce que par rapport à nos voisins ? Nous avons les moyens qu’il faut et même mieux que les autres. Les infrastructures existent. Or, si durant les années quatre-vingt-dix vous avez vécu la violence avec le terrorisme, aujourd’hui cette violence est dans les stades !» De plus en plus, il précise son «tir». «Nous avons un problème d’encadrement avec l’équipe nationale et (dans dans le championnat, ndlr) nous avons affaire à des «beznassia» (affairistes) !» Il fait appel à un dicton populaire pour se faire comprendre : «Yelaâbouna baâchatna» ! (ils cherchent à nous priver de notre dîner, ndlr. «Qu’ils sachent que nous ne permettrons plus jamais que l’on prenne en otage l’espoir de notre jeunesse. Celui qui veut gagner de l’argent n’a qu’à se diriger vers le commerce. Qu’il exerce en tant que commerçant mais pas avec nos jeunes. Ces pratiques, c’est terminé ! c’est terminé ! c’est terminé !» Avant de lancer une pique au ministère de la Jeunesse et des Sports : «Et puis, nous avons un problème d’encadrement. Allons-nous écouter nos jeunes ou ce que nous propose le ministère de la Jeunesse et des Sports ?» C’est lui-même qui répondra. «Eh bien non, nous allons écouter nos jeunes…» A signaler, enfin, que Bouteflika avait précédé son meeting par un bain de foule au centre-ville de Sétif. Il en fera de même au centre-ville de Bordj- Bou-Arréridj, sans meeting toutefois.
K. A.
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