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DEUX GARDES-FRONTIÈRES SONT MORTS LORS D’UN ACCROCHAGE AVEC DES NARCOTRAFIQUANTS À ADRAR
Le trafic de drogue menace de plus en plus la sécurité de l’Algérie
Deux gendarmes gardes-frontières (GGF), dont un officier, ont été mortellement blessés lors d’un accrochage avec des narcotrafiquants le 22 mars dernier au niveau de Oued-Keïmet, une localité distante de 80 km du cantonnement de Delaât Djenieb, dans la wilaya d’Adrar. Les narcotrafiquants ont pris la fuite sur des motocycles en direction de la frontière algéro-marocaine.
Lyès Menacer – Alger (Le Soir) – L’ampleur que prend le trafic de drogue, au niveau des frontières algéro-marocaines, préoccupe de plus en plus les services de sécurité algériens. Ces derniers ne font plus face à de petits contrebandiers et trafiquants de kif traité, mais à des réseaux très organisés qui investissent aussi dans le trafic d’armes. Le décès, il y a trois jours, de deux GGF, lors d’une embuscade tendue par les éléments du 101 EGF/10e GGF de Hassi-Khabbi, nous interpelle sur la gravité de la situation. Les narcotrafiquants ont changé leur mode opératoire, en optant pour la logique de la confrontation avec les services de sécurité algériens, qui ont pour «adversaire» des bandes armées jusqu’aux dents et qui sont déterminées à aller jusqu’au bout de leur trafic. La quantité de drogue saisie, le nombre de véhicules tout-terrain, les armes utilisées et le matériel de repérage, qui ont été récupérés en 2008, témoignent de la riposte violente qui est réservée à chaque fois à nos gardes-frontières. «En 2008, nous avons récupéré 16 véhicules et 2 motos, 2 FM/PK et 4 PM/PK, 2 GPS et 7 téléphones équipés de puce Thuraya, des boussoles, 45 970 paquets de cigarettes et 40 000 DA algériens», a affirmé le colonel Djamel-Abdessalem Zeghida, chef de division de la police judiciaire au sein du commandement de la Gendarmerie nationale, lors d’un point de presse tenu hier en son siège à Chéraga, à l’ouest de la wilaya d’Alger. Durant cette année 2008, les GGF ont saisi 30 tonnes de kif traité en provenance de notre voisin marocain, qui ne semble pas du tout préoccupé par la gravité de la situation. Les choses se sont aggravées davantage en ce premier trimestre de 2009, durant lequel la quantité de kif saisie a atteint 15 tonnes. Cette quantité représente le triple de celle qui a été saisie durant la même période de l’an dernier, soit une augmentation de l’ordre de 213%. Cette tendance risque de se poursuivre durant les mois à venir, notamment durant le printemps, une période propice pour la récolte du cannabis, avertit notre interlocuteur. Ce dernier, chargé de présenter à la presse le bilan des GGF en matière de trafic de drogue, a livré des chiffres effarants qui laissent perplexes plus d’un. «En 2007, nos éléments ont saisi plus de 4 tonnes de kif traité, soit l’équivalent de 0,4 tonne par mois. En 2008, le chiffre a atteint 30 tonnes, soit une moyenne de 2,5 tonnes par mois. Pour ce premier trimestre de l’année en cours, nous avons saisi 15,3 tonnes, soit une moyenne de 5 tonnes par mois. Avec une telle moyenne, nous risquons d’atteindre 60 tonnes de kif qui seront saisies d’ici fin 2009, sans compter évidemment la quantité qui arrive à échapper à nos services postés le long de la frontière avec le Maroc», a-t-il précisé. Le gros du trafic de drogue a lieu à la frontière sud-ouest de l’Algérie, au niveau de la wilaya d’Adrar et de Tindouf, où il n’est pas aisé aux GGF d’opérer contre des narcotrafiquants qui tentent d’acheminer leur drogue vers l’Europe et le Moyen-Orient après que l’étau fut resserré autour d’eux du côté nord-ouest de l’Algérie et que les voix maritimes se trouvent de plus en plus contrôlées. Cependant, le trafic à ce niveau ne s’est pas totalement arrêté, car des quantités importantes de drogue sont quotidiennement récupérées par les services des GGF au niveau de Maghnia (Tlemcen) et sur les 1 200 kilomètres de côtes que compte notre pays. A ce propos, le conférencier parle de 11 wilayas côtières qui sont concernées par 27 affaires liées à la détention et au trafic de drogue durant l’année 2008. La quantité de kif récupérée est de 809 kilos. Durant les trois premiers mois de l’année 2009, la Gendarmerie nationale a saisi 400 kilos de kif traité, ce qui représente 3,1% da la quantité globale récupérée durant cette même période. A comparer avec 2007, l’activité des GGF en 2008 a progressé de 17% en matière d’affaires traitées et de 15% en matière de personnes arrêtées. Durant l’année 2008 et le premier trimestre de 2009, les unités de la Gendarmerie nationale ont enregistré 3 754 affaires qui ont conduit à l’arrestation de 5 921 personnes, dont 48 femmes. La quantité de drogue saisie est de 45 tonnes, dont 15 tonnes durant les trois premiers mois de l’année 2009. Le colonel Djamel- Abdessalem Zeghida a indiqué que la réponse de ses éléments sera proportionnelle à celle des narcotrafiquants qui bénéficient de la passivité inavouée des gardesfrontières marocains tout le long de la frontière avec le royaume chérifien. La nécessité de mettre en place un cadre de coopération régionale devient de plus en plus urgente, en raison de l’ampleur que prend cet immense trafic qui transforme l’Algérie en pays de transit de la drogue, qui détruit l’économie nationale et nuit à notre jeunesse. La mise en place de nouveaux plans de lutte par les services de sécurité algériens, l’installation de nouveaux postes de surveillance des frontières et l’acquisition de plus de moyens matériels, financiers et humains ne suffisent plus à freiner un phénomène dont les retombées positives sont plus ressenties chez notre voisin marocain que dans aucun pays du Bassin méditerranéen. La lutte contre les trafiquants de drogue aidera aussi à mettre fin à l’immigration clandestine qui se nourrit, elle aussi, de ces mêmes réseaux, dont le seul objectif est de gagner plus d’argent.
L. M.
Le trafic de drogue menace de plus en plus la sécurité de l’Algérie
Deux gendarmes gardes-frontières (GGF), dont un officier, ont été mortellement blessés lors d’un accrochage avec des narcotrafiquants le 22 mars dernier au niveau de Oued-Keïmet, une localité distante de 80 km du cantonnement de Delaât Djenieb, dans la wilaya d’Adrar. Les narcotrafiquants ont pris la fuite sur des motocycles en direction de la frontière algéro-marocaine.
Lyès Menacer – Alger (Le Soir) – L’ampleur que prend le trafic de drogue, au niveau des frontières algéro-marocaines, préoccupe de plus en plus les services de sécurité algériens. Ces derniers ne font plus face à de petits contrebandiers et trafiquants de kif traité, mais à des réseaux très organisés qui investissent aussi dans le trafic d’armes. Le décès, il y a trois jours, de deux GGF, lors d’une embuscade tendue par les éléments du 101 EGF/10e GGF de Hassi-Khabbi, nous interpelle sur la gravité de la situation. Les narcotrafiquants ont changé leur mode opératoire, en optant pour la logique de la confrontation avec les services de sécurité algériens, qui ont pour «adversaire» des bandes armées jusqu’aux dents et qui sont déterminées à aller jusqu’au bout de leur trafic. La quantité de drogue saisie, le nombre de véhicules tout-terrain, les armes utilisées et le matériel de repérage, qui ont été récupérés en 2008, témoignent de la riposte violente qui est réservée à chaque fois à nos gardes-frontières. «En 2008, nous avons récupéré 16 véhicules et 2 motos, 2 FM/PK et 4 PM/PK, 2 GPS et 7 téléphones équipés de puce Thuraya, des boussoles, 45 970 paquets de cigarettes et 40 000 DA algériens», a affirmé le colonel Djamel-Abdessalem Zeghida, chef de division de la police judiciaire au sein du commandement de la Gendarmerie nationale, lors d’un point de presse tenu hier en son siège à Chéraga, à l’ouest de la wilaya d’Alger. Durant cette année 2008, les GGF ont saisi 30 tonnes de kif traité en provenance de notre voisin marocain, qui ne semble pas du tout préoccupé par la gravité de la situation. Les choses se sont aggravées davantage en ce premier trimestre de 2009, durant lequel la quantité de kif saisie a atteint 15 tonnes. Cette quantité représente le triple de celle qui a été saisie durant la même période de l’an dernier, soit une augmentation de l’ordre de 213%. Cette tendance risque de se poursuivre durant les mois à venir, notamment durant le printemps, une période propice pour la récolte du cannabis, avertit notre interlocuteur. Ce dernier, chargé de présenter à la presse le bilan des GGF en matière de trafic de drogue, a livré des chiffres effarants qui laissent perplexes plus d’un. «En 2007, nos éléments ont saisi plus de 4 tonnes de kif traité, soit l’équivalent de 0,4 tonne par mois. En 2008, le chiffre a atteint 30 tonnes, soit une moyenne de 2,5 tonnes par mois. Pour ce premier trimestre de l’année en cours, nous avons saisi 15,3 tonnes, soit une moyenne de 5 tonnes par mois. Avec une telle moyenne, nous risquons d’atteindre 60 tonnes de kif qui seront saisies d’ici fin 2009, sans compter évidemment la quantité qui arrive à échapper à nos services postés le long de la frontière avec le Maroc», a-t-il précisé. Le gros du trafic de drogue a lieu à la frontière sud-ouest de l’Algérie, au niveau de la wilaya d’Adrar et de Tindouf, où il n’est pas aisé aux GGF d’opérer contre des narcotrafiquants qui tentent d’acheminer leur drogue vers l’Europe et le Moyen-Orient après que l’étau fut resserré autour d’eux du côté nord-ouest de l’Algérie et que les voix maritimes se trouvent de plus en plus contrôlées. Cependant, le trafic à ce niveau ne s’est pas totalement arrêté, car des quantités importantes de drogue sont quotidiennement récupérées par les services des GGF au niveau de Maghnia (Tlemcen) et sur les 1 200 kilomètres de côtes que compte notre pays. A ce propos, le conférencier parle de 11 wilayas côtières qui sont concernées par 27 affaires liées à la détention et au trafic de drogue durant l’année 2008. La quantité de kif récupérée est de 809 kilos. Durant les trois premiers mois de l’année 2009, la Gendarmerie nationale a saisi 400 kilos de kif traité, ce qui représente 3,1% da la quantité globale récupérée durant cette même période. A comparer avec 2007, l’activité des GGF en 2008 a progressé de 17% en matière d’affaires traitées et de 15% en matière de personnes arrêtées. Durant l’année 2008 et le premier trimestre de 2009, les unités de la Gendarmerie nationale ont enregistré 3 754 affaires qui ont conduit à l’arrestation de 5 921 personnes, dont 48 femmes. La quantité de drogue saisie est de 45 tonnes, dont 15 tonnes durant les trois premiers mois de l’année 2009. Le colonel Djamel- Abdessalem Zeghida a indiqué que la réponse de ses éléments sera proportionnelle à celle des narcotrafiquants qui bénéficient de la passivité inavouée des gardesfrontières marocains tout le long de la frontière avec le royaume chérifien. La nécessité de mettre en place un cadre de coopération régionale devient de plus en plus urgente, en raison de l’ampleur que prend cet immense trafic qui transforme l’Algérie en pays de transit de la drogue, qui détruit l’économie nationale et nuit à notre jeunesse. La mise en place de nouveaux plans de lutte par les services de sécurité algériens, l’installation de nouveaux postes de surveillance des frontières et l’acquisition de plus de moyens matériels, financiers et humains ne suffisent plus à freiner un phénomène dont les retombées positives sont plus ressenties chez notre voisin marocain que dans aucun pays du Bassin méditerranéen. La lutte contre les trafiquants de drogue aidera aussi à mettre fin à l’immigration clandestine qui se nourrit, elle aussi, de ces mêmes réseaux, dont le seul objectif est de gagner plus d’argent.
L. M.
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