Annonce

Réduire
Aucune annonce.

Le putschiste Bouteflika et la soudaine pudeur malgache

Réduire
X
 
  • Filtre
  • Heure
  • Afficher
Tout nettoyer
nouveaux messages

  • Le putschiste Bouteflika et la soudaine pudeur malgache

    Le putschiste Bouteflika et la soudaine pudeur malgache

    Par Mohamed Benchicou

    L'Algérie condamne le changement de pouvoir « anticonstitutionnel » intervenu à Madagascar, et demande un retour rapide à l'ordre constitutionnel, a déclaré samedi le porte-parole du ministère des Affaires étrangères, cité par l'agence APS.

    Voilà qui est dit.

    Bouteflika, instigateur des deux putschs majeurs en Algérie, celui de 1962 contre le GPRA et celui de 1965 contre Ben Bella, et qui a renversé son concurrent en 2004, afin de se faire réélire, Bouteflika joint sa vois aux cris d’orfraie que poussent les potentats africains à propos du changement de pouvoir à Madagascar. Un putsch en Afrique ? La chose, décidément, n’étonne plus, aujourd’hui, que…les anciens putschistes ! Les dirigeants africains les plus irrités par le coup de force contre le président malgache Marc Ravalomanana et les plus zélés dans la condamnation du nouveau maître du pays, le chef de l'opposition Andry Rajoelina, se recrutent, en effet, parmi ceux-là même qui ont accédé au pouvoir par un coup d’Etat, et qui s’y éternisent par un « coup d’Etat permanent ».

    Bien malin, celui qui pourrait distinguer entre l’illégitimité de Rajoelina et celle de Ben Ali en Tunisie, de Bouteflika en Algérie, de Bongo au Gabon, de Denis Sassou-Nguesso au Congo, de Mugabe au Zimbabwe, de Omar-El-Bachir au Soudan, de Bongo au Gabon ou de Moubarak en Egypte, autocrates installés aux commandes pour un règne à vie, et qui bloquent, au moyen de procédés inavouables, toute alternance à leurs régimes décadents.

    Tous furent de pimpants Rajoelina. En Tunisie, Ben Ali a renversé Bourguiba ; au Congo, Denis Sassou-Nguesso, que Sarkozy va rencontrer le 26 mars, a renversé Pascal Lissouba ; en Libye, Kadhafi a renversé le roi Senouci ; au Soudan Omar El-Bachir a renversé Sadeq-El-Mehdi ; en Guinée, l’actuel régime a pris de force le pouvoir à la mort du vieil autocrate, Lansana Conté…

    Comme Bouteflika, tout ce beau monde s’abrite, pourtant, aujourd’hui derrière un paravent inédit : la légalité.
    Car dans l’empressement de l’Union africaine, dominée par d’« anciens putschistes » et présidée par le putschiste Kadhafi, à excommunier Rajoelina pour « infraction à la Constitution », il y a surtout la volonté de la vieille oligarchie de dictateurs africains et maghrébins, usés et corrompus, installés sur le fauteuil pour l’éternité, de contenir les « nouveaux putschistes » - puisqu’il faut les désigner ainsi – qui ambitionnent de la déloger de ses bunkers.

    Nos autocrates profitent d’un regain de considération ou, c’est selon, d’un regain d’intérêt, pour duper leur monde.

    Leur soudaine respectabilité ressemble à celle que s’octroient les parrains de la mafia. Elle repose sur un blanchiment, le blanchiment démocratique. Nos dictateurs ont saisi que, dans un monde où la démocratie et les élections sont devenues la seule source de légitimité reconnue, il faut organiser des élections. Alors, ils organisent, à satiété, sous le regard fatigué, désabusé, moqueur ou dégoûté de la population, des simulacres qui n’assurent aucune alternance, qui ne font que légitimer le pouvoir en place, mais qui, insigne privilège, les autorisent à disqualifier les nouveaux putschistes.
    Personne n’est dupe de ce mauvais scénario sauf M. Sarkozy et Mme Clinton qu’on entend relayer d’« anciens putschistes » reconvertis au légalisme et s’indigner à leur tour de ce que le putsch malgache ait contrevenu à une espèce d’ordre démocratique et légitime qui régnerait dans le continent et qu’ils sont les seuls a avoir vu.

    Jusqu’à quand subirons-nous cette maudite indulgence du monde démocratique envers nos autocrates corrompus, nous les Africains, nous les Maghrébins, cette complicité qui ne dit pas son nom mais qui se moque des faits, qui blanchit les dictatures, qui anoblit les dictateurs, jusqu’à quand subirons-nous cette maudite respectabilité de tyrans qui nous collent à la peau ?

    Car enfin, quel «ordre démocratique et légitime» croient donc défendre l’Europe et Washington, en condamnant le putsch de Rajoelina ? L’ordre des régimes absolutistes et corrompus qui asphyxient et pillent le continent, qui interdisent toute alternance, qui font du pouvoir une propriété privée et qui vieillissent dans la gabegie et l’indignité ? Il est là, l’exemple d’Omar Bongo dont le journal Le Monde a révélé la liste des biens mal acquis en France et dont certains des comptes bancaires ont été saisis par la justice française.

    Il ne s’agit pas, ici, de justifier le putsch malgache. On peut, à raison, soutenir qu’un coup d’Etat reste un coup d’Etat même si celui orchestré par Andry Rajoelina semble être l’aboutissement d’un réel mouvement populaire. Il ne s’agit pas de justifier le putsch malgache mais de rappeler, sans illusion d’être écouté, que dans notre Afrique, dans notre Maghreb, territoires fermés où le pouvoir est une propriété privée, le putsch reste le recours désespéré et ultime.

    Ces seules trois dernières années, Ben Ali en Tunisie, Bouteflika en Algérie, Paul Biya au Cameroun, Omar El Bachir au Soudan, Moubarak en Egypte, pour ne citer que ceux-là, ont violé la Constitution pour s’arroger un pouvoir à vie. Kadhafi au pouvoir depuis 40 ans, ne prend même pas la peine d’organiser des simulacres d’élections.. Au Nigéria, l’amendement constitutionnel qui devait permettre au président Obasanjo d'effectuer un troisième mandat successif a été empêché de justesse par les sénateurs…

    Condamner le putsch malgache sans poser la question de l’alternance démocratique en Afrique dans sa globalité, revient à prendre position pour les dictateurs au pouvoir et, pire, à jouer contre son propre camp. Il est admis aujourd’hui que l’absence de vie démocratique dans nos pays est à l’origine des instabilités sociales et donc des deux grands tourments de l’Europe : l’émigration clandestine et le terrorisme.

    « Sème du bonheur dans le champ du voisin, tu seras surpris de constater ce que le vent fera produire au tien », dit le proverbe.

    Je crois bien qu’il est africain.

    Le Matindz

  • #2
    Bouteflika, instigateur des deux putschs majeurs en Algérie, celui de 1962 contre le GPRA et celui de 1965 contre Ben Bella
    Faut pas non plus trop poussé , rien que cela .
    .


    Nul n’est plus désespérément esclave, que ceux faussement convaincus d’être libres"-JWVG

    Commentaire


    • #3
      Faut pas non plus trop poussé , rien que cela .
      Son activisme dans ces deux putch est bien avéré.

      C'était lui qui s'était rendu au château d'Aulnoy pour négocier une prise de pouvoir avec un des six. Sa préférence, et celle de Boumediène, allait d'ailleurs à Boudiaf et non Ben Bella. Mes Boudiaf lui avait répondu qu'il n'avait pas fait une révolution pour que l'Algérie en soit réduite à ce qu'il lui proposait. Ben Bella était par contre moins regardant sur les principes.

      Pour le deuxième putch, sa participation est bien plus qu'établis, il l'assume d'ailleurs entièrement.
      Dernière modification par samirlechequier, 27 mars 2009, 09h59.
      « la libération de l'Algérie sera l'œuvre de tous », Abane Ramdane 1955.

      Commentaire


      • #4
        Moha

        Fier de constater que le matin est toujours là.

        Commentaire

        Chargement...
        X