Annonce

Réduire
Aucune annonce.

Combats de chefs à la tête de l’AIEA

Réduire
X
 
  • Filtre
  • Heure
  • Afficher
Tout nettoyer
nouveaux messages

  • Combats de chefs à la tête de l’AIEA

    Deux candidats s’opposent, le Japonais Yukiya Amano que les Occidentaux soutiennent, et le Sud-Africain Abdul Samad Minty qui a l’appui des «non-alignés»

    Longtemps cantonnée à un rôle obscur au sein de la nébuleuse des Nations unies, l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA) est confrontée aujourd’hui à un vote crucial pour l’avenir de la lutte contre la prolifération et de l’épineux dossier nucléaire iranien. Ils sont deux, le Japonais Yukiya Amano et le Sud-Africain Abdul Samad Minty, à briguer le poste de directeur général occupé jusqu’en novembre prochain par l’Egyptien Mohamed ElBaradei.

    Les trente-cinq Etats membres du Conseil des gouverneurs, l’organe exécutif de l’agence réuni à Vienne, devront départager leurs votes entre le premier, candidat officiel des grandes puissances occidentales, et le second, soutenu par une alliance de petits pays et de puissances moyennes regroupés au sein du mouvement des «non alignés». A la veille du scrutin, Minty disposait de dix à douze voix probables, contre dix-huit à vingt pour Amano. Le vainqueur devra impérativement obtenir deux tiers des voix, soit 24 votes, pour être intronisé. En l’absence de décision demain soir, un nouveau vote serait organisé dans un mois.

    Amano et Minty, qui exercent tous deux les fonctions d’ambassadeur de leurs pays respectifs auprès de l’AIEA à Vienne, représentent deux visions franchement opposées du débat actuel sur l’avenir du nucléaire. A 61 ans, le diplomate japonais, sans réel charisme, a promis de se démarquer de la dimension politique excessive prise par l’agence sous la férule de Mohamed ElBaradei, élu en 1997. Soutenu discrètement par Washington et les grandes capitales d’Europe, il entend restaurer le mandat technique initial et renforcer le régime d’inspections, moyennant un doublement de son budget promis par le nouveau président américain Barack Obama. A 69 ans, Abdul Minty, connu pour son franc-parler, invoque l’héritage de Mohamed ElBaradei: il clame haut et fort le droit souverain des Etats à entretenir un programme nucléaire et à enrichir l’uranium, à l’instar de l’Iran depuis le début de son bras de fer avec la communauté internationale en 2002. Cet activisme le rend infréquentable pour les chancelleries occidentales.

    L’enjeu est d’importance. Depuis une décennie, l’AIEA est devenue l’organisation internationale la plus en vue de la planète. A l’instigation de Mohamed ElBaradei, inlassable promoteur du désarmement nucléaire, elle s’est fait remarquer pour le travail d’expertise de ses inspecteurs en Irak, en Corée du Nord, en Iran et en Syrie. Ses efforts ont été récompensés en 2005 par l’obtention du Prix Nobel de la paix.

    Mais la personnalité un peu trop «indépendante» du directeur général sortant lui a valu de devenir la bête noire de l’administration américaine du président George W. Bush. Les propos d’ElBaradei sur «l’absence de traces» d’armes de destruction massive en Irak en 2003, puis sur la nécessité de toujours privilégier une «solution diplomatique» avec l’Iran ont achevé de convaincre les Etats-Unis de la nécessité de placer un homme lige à la tête de l’agence atomique.

    Maurin Picard

    © Copyright Le Temps.ch
    Dernière modification par DZone, 26 mars 2009, 17h21.
Chargement...
X