A la mi-mars courant, le président Mouammar Kadhafi entreprenait une médiation en Mauritanie en vue de désamorcer la crise entre les différents protagonistes qui s’arc-boutaient sur des principes antagonistes. Du fait de sa position, le guide libyen avait été mandaté par l’Union africaine pour tenter de rapprocher les positions.
L’organisation africaine espérait que le colonel, du fait de son implication dans la résolution de bon nombre de conflits africains, parviendrait à renouer le fil du dialogue entre les Mauritaniens, après le putsch d’août 2008. Malheureusement, Kadhafi avait plutôt contribué à aggraver la crise, en demandant au président déchu Sidi Ould Cheick Abdallahi "d’accepter le fait accompli" et en disant que la page des sanctions prises par l’Union africaine contre la Mauritanie à cause du coup d’Etat était tournée.
Il n’en fallait pas plus pour provoquer un lever de boucliers non seulement en Mauritanie de la part des anti-putschistes, mais aussi partout en Afrique et notamment au sein de l’Union africaine dont le Guide libyen assure la présidence en exercice.
Le président en exercice de l’organisation africaine ne surprend vraiment pas car ils sont nombreux les Africains qui s’attendaient à ses dérives. Le Guide libyen, dans ses sorties publiques sur la scène continentale, ne semble pas faire la différence entre ses convictions personnelles et celles africaines. Il revient alors à l’organisation continentale d’être vigilante.
En décidant de confirmer les sanctions prises contre la junte militaire en Mauritanie, le Conseil de paix et de sécurité de l’Union africaine désavoue ainsi Kadhafi et lui inflige un cinglant revers. L’organisation africaine dispose d’organes et de structures tels que la Commission, le Conseil de paix et de sécurité (CPS), etc., qui sont les gardiens de ses valeurs.
Elle ne doit donc pas perdre les occasions de remettre les pendules à l’heure comme elle vient d’en faire l’illustration à travers notamment le CPS. Les observateurs avaient, du reste, prédit que la présidence de Kadhafi serait chaotique et ils ne croyaient pas si bien prédire. La première sortie du bédouin de Benghazi vient d’apporter de l’eau à leur moulin. Le gros inconvénient, c’est que le comportement du président libyen provoque la cacophonie au sein de l’Union africaine et sème la confusion.
Ses gaffes au sommet de l’UA affaiblissent l’organisation continentale et divisent les Africains. Beaucoup d’entre eux croient au Guide libyen, en ses capacités de résoudre les différends et de contribuer à aplanir certaines difficultés vécues ça et là sur le continent. C’est du moins ce qu’espéraient ses frères Mauritaniens. Mais loin d’emprunter le chemin qui conduise à la stabilité et à la paix dans leur pays, le président Kadhafi, avec le mandat de l’UA, a plutôt choisi d’être partial dans sa médiation, jetant ainsi de l’huile sur le feu.
Il reste aussi à se demander si le désavoeu de Kadhafi par le CPS et la reconduite des sanctions ne vont pas susciter des réactions hostiles, non seulement de la part de l’ensemble des Mauritaniens, mais aussi du président libyen. Il serait surprenant que les putschistes de Nouakchott qui peuvent se targuer de bénéficier de l’appui libyen restent léthargiques.
De même, connaissant le tempérament de Mouammar Kadhafi, il serait tout aussi étrange que le Guide libyen ne réagisse pas face à ce crime de lèse-majesté qui a porté atteinte à son honneur et à son rang.
On peut aussi s’interroger sur ce que valent les sanctions de l’Union africaine et leur impact sur la junte au pouvoir en Mauritanie. Il est fort à parier qu’elles ne peuvent pas être très nocives. Elles ne prévoient que l’interdiction de voyager et le gel des avoirs des militaires et des personnes au pouvoir ou impliquées dans le putsch et dont les noms seront publiés bientôt.
Ces sanctions seraient plus efficaces si l’UA pouvait les prendre de concert avec la communauté internationale. En tout état de cause, le président Mouammar Kadhafi n’est certainement pas à sa dernière bourde. Les douze mois de sa présidence vont paraître une éternité pour l’UA. Il faut du reste rappeler que le président libyen dénonçait récemment les alternances démocratiques et encourageait certains chefs d’Etat africains à rester éternellement au pouvoir, comme lui. Avec Kadhafi à sa tête, l’Union africaine tient une patate chaude entre ses mains.
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L’organisation africaine espérait que le colonel, du fait de son implication dans la résolution de bon nombre de conflits africains, parviendrait à renouer le fil du dialogue entre les Mauritaniens, après le putsch d’août 2008. Malheureusement, Kadhafi avait plutôt contribué à aggraver la crise, en demandant au président déchu Sidi Ould Cheick Abdallahi "d’accepter le fait accompli" et en disant que la page des sanctions prises par l’Union africaine contre la Mauritanie à cause du coup d’Etat était tournée.
Il n’en fallait pas plus pour provoquer un lever de boucliers non seulement en Mauritanie de la part des anti-putschistes, mais aussi partout en Afrique et notamment au sein de l’Union africaine dont le Guide libyen assure la présidence en exercice.
Le président en exercice de l’organisation africaine ne surprend vraiment pas car ils sont nombreux les Africains qui s’attendaient à ses dérives. Le Guide libyen, dans ses sorties publiques sur la scène continentale, ne semble pas faire la différence entre ses convictions personnelles et celles africaines. Il revient alors à l’organisation continentale d’être vigilante.
En décidant de confirmer les sanctions prises contre la junte militaire en Mauritanie, le Conseil de paix et de sécurité de l’Union africaine désavoue ainsi Kadhafi et lui inflige un cinglant revers. L’organisation africaine dispose d’organes et de structures tels que la Commission, le Conseil de paix et de sécurité (CPS), etc., qui sont les gardiens de ses valeurs.
Elle ne doit donc pas perdre les occasions de remettre les pendules à l’heure comme elle vient d’en faire l’illustration à travers notamment le CPS. Les observateurs avaient, du reste, prédit que la présidence de Kadhafi serait chaotique et ils ne croyaient pas si bien prédire. La première sortie du bédouin de Benghazi vient d’apporter de l’eau à leur moulin. Le gros inconvénient, c’est que le comportement du président libyen provoque la cacophonie au sein de l’Union africaine et sème la confusion.
Ses gaffes au sommet de l’UA affaiblissent l’organisation continentale et divisent les Africains. Beaucoup d’entre eux croient au Guide libyen, en ses capacités de résoudre les différends et de contribuer à aplanir certaines difficultés vécues ça et là sur le continent. C’est du moins ce qu’espéraient ses frères Mauritaniens. Mais loin d’emprunter le chemin qui conduise à la stabilité et à la paix dans leur pays, le président Kadhafi, avec le mandat de l’UA, a plutôt choisi d’être partial dans sa médiation, jetant ainsi de l’huile sur le feu.
Il reste aussi à se demander si le désavoeu de Kadhafi par le CPS et la reconduite des sanctions ne vont pas susciter des réactions hostiles, non seulement de la part de l’ensemble des Mauritaniens, mais aussi du président libyen. Il serait surprenant que les putschistes de Nouakchott qui peuvent se targuer de bénéficier de l’appui libyen restent léthargiques.
De même, connaissant le tempérament de Mouammar Kadhafi, il serait tout aussi étrange que le Guide libyen ne réagisse pas face à ce crime de lèse-majesté qui a porté atteinte à son honneur et à son rang.
On peut aussi s’interroger sur ce que valent les sanctions de l’Union africaine et leur impact sur la junte au pouvoir en Mauritanie. Il est fort à parier qu’elles ne peuvent pas être très nocives. Elles ne prévoient que l’interdiction de voyager et le gel des avoirs des militaires et des personnes au pouvoir ou impliquées dans le putsch et dont les noms seront publiés bientôt.
Ces sanctions seraient plus efficaces si l’UA pouvait les prendre de concert avec la communauté internationale. En tout état de cause, le président Mouammar Kadhafi n’est certainement pas à sa dernière bourde. Les douze mois de sa présidence vont paraître une éternité pour l’UA. Il faut du reste rappeler que le président libyen dénonçait récemment les alternances démocratiques et encourageait certains chefs d’Etat africains à rester éternellement au pouvoir, comme lui. Avec Kadhafi à sa tête, l’Union africaine tient une patate chaude entre ses mains.
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