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Les défis de l'ordinateur face aux Post-it

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  • Les défis de l'ordinateur face aux Post-it

    Les employés sont comme l’électricité : quand ils veulent que quelque chose fonctionne, ils suivent le chemin de la moindre résistance, explique le professeur David Karger à Forbes.com. C’est pourquoi le Post-it continue à fleurir à la surface de nos bureaux, malgré nos ordinateurs, pourtant si coûteux et si disponibles pour nous aider.”

    LES MEILLEURS OUTILS DE BUREAU SONT DES AFFORDANCES

    Une étude (.pdf) du Laboratoire d’informatique et d’intelligence artificielle (Csail) menée par David Karger et l’équipe du Haystack - spécialisée dans la recherche sur la distribution, la gestion, l’analyse et l’accès à l’information - a cherché à comprendre les raisons des l’attrait et du succès des Post-it. Les meilleurs outils de bureau sont des affordances, c’est-à-dire des objets qui suggèrent leur propre utilisation, expliquent les chercheurs spécialisés dans les interfaces. Et les Post-It ont justement de multiples affordances. Accessibles, faciles à utiliser, ils profitent beaucoup de la capacité du cerveau à se rappeler l’emplacement d’un objet dans un monde en trois dimensions. Autant de choses que les ordinateurs ont encore du mal à réaliser avec autant de simplicité et qui forment autant d’objectifs auxquels nos programmes d’ordinateur devraient aspirer, suggèrent-ils encore.

    David Karger et ses collègues ont étudié la façon dont on utilisait les Post-It pour élaborer un modèle “du cycle de vie de nos débris d’information”. Ils ont constaté que la première catégorie de Post-it qui entoure nos écrans est une liste de tâches à accomplir (1/5 de nos Post-it), les adresses de sites, les informations de contacts et les notes de réunion sont également très populaires. Quelques Post-it enfin contiennent des mots de passe et des informations pour s’identifier sur nos machines. Enfin, une petite part de ceux-ci n’entrent dans aucune catégorie : calculs de salaire, schémas, mots dont il faut vérifier l’orthographe…

    L’étude montre que la rapidité à prendre note est la première raison pour laquelle on opte pour le Post-it plutôt que pour un programme informatique, même pour un programme très simple censé faire la même chose, comme Remember the Milk par exemple. “Même si elle peut être en apparence mineure, la moindre difficulté avec un outil peut dissuader de l’utiliser”, relève l’étude. Certains utilisateurs préfèrent ainsi écrire une note sur un Post-it et le coller sur leur téléphone avant de trouver le temps d’en transférer le contenu plutôt que de le noter directement dans leur téléphone. La raison ? Intégrer une note sur le système de gestion de note électronique du téléphone demandait également d’assigner une catégorie, de fixer une date…, autant de choses que l’utilisateur ne voulait pas avoir à gérer. De la même façon, on préfère souvent nos blocs-papier à nos ordinateurs, car ils ne perdent pas de temps à démarrer.

    Contrairement à la façon de voir de bien des ingénieurs en informatique, pour ces ethnologues de nos lieux de travail, si un programme n’est pas utilisé comme prévu, c’est la faute du programme et non pas de l’utilisateur. Victoria Belloti, ethnologue au Centre de recherche de Xerox à Palo Alto, a ainsi remarqué que les tâches que nous inscrivons dans nos todolist ont moins de chances d’être réalisées rapidement, parce qu’en fait les autres occupations des employés (non écrites) sont souvent plus urgentes que celles qu’on y inscrit.

    DES PROGRAMMES SANS INTERFACES… OU PRESQUE

    Pour David Karger et son équipe, un bon programme est un programme qui n’a ni champs ni formulaires et qui permet à chacun d’écrire ou copier ce qu’il veut. Un constat qui a été élevé au rang de mantra dans le laboratoire de Karger, où chacun semble se répéter la règle ultime : “aucune interface”. Pour appliquer leurs méthodes, Karger et son équipe ont depuis développé List.it, un programme de prise de note extrêmement simplifiée (explications .pdf), ainsi qu’une autre version, plus complexe, Jourknow (vidéo), qui associe chaque note que l’on saisit d’informations contextuelles (par exemple où vous étiez, avec qui vous étiez - en prenant une simple photo via une webcam -, ou avec qui vous étiez en train de tchater quand vous avez pris cette note), car on se souvient plus souvent du contexte que de l’information qu’on a notée.

    Karger et son équipe participent à d’autres groupes comme le Semantic Interoperability of Metadata and Information in unLike Environments (c’est-à-dire l’interopérabilité sémantique de métadonnées et d’information dans des environnements différents), qui développe de nombreux environnements de travail originaux en s’intéressant notamment aux solutions pour les faire discuter entre elles des bases de données. Outre Piggy Bank, dont nous avions déjà parlé, on trouve Exhibit, un système qui mixe des données et permet de sélectionner les critères pour les afficher sur le web, comme le montre cette page d’exemple qui permet de choisir le personnel du Csail selon les groupes auxquels il appartient, l’étage auquel il travaille ou son statut. Le système peut s’appliquer à des lois, à des drapeaux ou à un ensemble d’informations sur les présidents américains. Autre exemple de réalisation, Facette, un outil pour optimiser l’usage de Delicious, le site de signets sociaux, comme l’explique en détail le Read Write Web français.

    Par Le Monde
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