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Investissement. Le temps des vaches maigres

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    Par Fadoua Ghannam
    Investissement. Le temps des vaches maigres


    La crise internationale pousse les grands groupes mondiaux, premiers pourvoyeurs d’investissements directs, à revoir leur programme au Maroc. Radioscopie des secteurs les plus touchés.


    “Aucun investissement signé en 2008 n’a été annulé ou suspendu”, affirme un membre du cabinet d’Ahmed Chami. Malgré la crise économique mondiale, le discours officiel reste optimiste. Le même son de cloche résonne à la primature, au ministère de l’Industrie et du

    Commerce qui assure la tutelle de l’AMDI (Agence marocaine de développement des investissements, qui a remplacé la Direction des investissements), au ministère des Finances ou encore au département des Affaires économiques et générales. Mais si le Maroc a attiré en 2008 près de 3 milliards d’euros (34 milliards de dirhams) d’investissements étrangers directs, le gouvernement table pour cette année sur 2 milliards d’euros seulement. Cette baisse de 30% s’explique clairement par la conjoncture. Les chiffres annoncés par l’Union Européenne il y a deux semaines, à l’occasion de l’Initiative pour l’investissement en Méditerranée tenue à Paris, mettent à mal le mythe du Maroc champion de l’attrait des investisseurs étrangers. Le royaume est à la traîne des 13 pays de la région, d’après le ratio d’investissements reçus par habitant.

    Avec 94 dollars par habitant, il se classe avant-dernier, juste devant l’Autorité palestinienne et loin derrière la Tunisie (282 dollars), la Jordanie (397 dollars) et Israël (1096 dollars). “Pour les grands groupes internationaux, les pays émergents comme le Maroc regorgent toujours de potentialités d’investissement”, nuance Hassan Bernoussi, l’ancien patron de la Direction des investissements. L’homme qui a créé il y a quelques mois Interface, une agence de conseil en investissements, reste confiant. En attendant, l’impact de cette période difficile devrait différer selon les activités. “Les secteurs qui seront le plus touchés sont ceux qui sont directement concernés par la crise, à savoir l’automobile, le tourisme, l’aéronautique et l’immobilier”, souligne Hassan Bernoussi. Certains secteurs ont d’ailleurs déjà connu des gels d’investissements.

    Automobile. Coup de frein de Nissan
    Déstabilisé par la baisse des ventes à l’international, le constructeur japonais Nissan a annoncé début 2009 la suspension de sa participation dans l’usine de Renault-Nissan à Tanger. La réaction des autorités marocaines a été des plus rapides : Salaheddine Mezouar est parti à Bruxelles en quête de prêts de la BEI (Banque européenne d’investissements) pour sauver l’usine qui devait démarrer sa production en 2010. Finalement, le projet est maintenu mais connaîtra du retard dans son exécution. Les sous-traitants automobiles sont également dans la tourmente. L’AMICA a annoncé une baisse de l’activité de 30 à 40% pour les premiers mois de 2009. Ceci n’a pas empêché Delphi d’ouvrir une nouvelle usine à Tanger début mars. Sauf qu’il s’agit d’un projet initié en 2007…

    Infrastructure. Tanger-Med 2 compromis ?
    Le retrait du groupe danois Maersk du projet de quais à conteneurs, prévus dans la deuxième tranche du port Tanger-Med, suscite de grandes inquiétudes. Début mars, sa filiale APM Terminal a adressé un courrier à l’agence spéciale Tanger Méditerranée (TMSA) lui signifiant la volonté du groupe de surseoir à ce nouvel investissement. Cette décision est liée à la baisse de trafic de conteneurs dans le monde, estimé à près de 50%. Pour sauver ce projet prioritaire pour la région du Nord, le gouvernement est en train de multiplier les contacts pour un possible repreneur national. Akwa group, qui était partenaire du Danois à hauteur de 10% dans l’exploitation de ce deuxième port, est en tête de liste.

    Immobilier. Les Arabes se retirent
    Depuis de nombreux mois, des informations circulaient ici et là sur des difficultés financières rencontrées par Sama Dubaï (filiale du géant Dubaï Holding) dans Amwaj, la seconde séquence du projet d’aménagement du Bouregreg. Ces rumeurs ont fini par se confirmer le 29 janvier quand le groupe émirati a demandé aux entreprises prestataires d’arrêter le chantier. Touché de plein fouet par la crise immobilière à Dubaï et en pleine restructuration financière, Sama Dubaï se trouve dans l’incapacité de débourser la coquette somme de 3 milliards de dollars sur quatre ans, prévue pour le projet rbati. Là aussi, on se rabat sur les partenaires locaux. La CGI, filiale de la CDG, serait en tête de liste des repreneurs potentiels. Des questions se posent également quant aux deux autres projets de Sama Dubaï au Maroc : la Marina de Casablanca et un complexe de luxe à l’Oukaïmden.

    Tourisme. Et si la solution était locale ?
    En septembre 2007, l’Emirati Damac avait annoncé 1,2 milliard de dollars d’investissements touristiques à Marrakech. Des projets qu’il suspend aujourd’hui. Damac a expliqué le gel des investissements, qui touche également ses projets en Tunisie, par un manque de visibilité du secteur touristique en ces temps de crise. Et comme pour sauver les meubles, le ministère du Tourisme vient d’annoncer la conclusion de deux conventions d’investissement, avec des partenaires marocains cette fois-ci. Il s’agit de fonds d'investissement nationaux dédiés exclusivement au secteur touristique : Actif Invest, du Groupe BMCE Bank, H partners du groupe Attijari et Banque populaire.

    infographie

    © 2009 TelQuel Magazine. Maroc.

  • #2
    C'est normal, les invesstissements etrangers ont été revu dans les domaines en crise....
    Mais ce que je tiens à saluer, sans forfanterie, la qualité du travail de ces responsables qui se battent pour maintenir la dynamique d'investissement.
    Dernière modification par eagle19, 27 mars 2009, 22h35.

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