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Où sont passées les bonnes manières ?

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    Où sont passées les bonnes manières ?
    19 Mars 2009

    Femmes enceintes, personnes handicapées, personnes âgées ou encore parents accompagnés d’enfants en bas âge n’ont plus le privilège de la priorité dans les endroits publics.

    Les personnes citées ci-dessus font la chaîne comme tout le monde, n’ont pas accès aux places assises dans les transports en commun et sont traitées comme le reste du public dans les lieux publics et dans même des administrations se disant «respectueuses des valeurs morales et humanitaire. C’est un constat amer certes mais c’est la triste réalité à laquelle sont confrontés des milliers de personnes quotidiennement dans notre pays. Cette situation est due au recul des valeurs morales et sociales de la société algérienne. Ce sont les pressions socio-économiques que subissent les familles algériennes, justifiant leur démission dans l’éducation et l’orientation sociale, ainsi que le rôle "négatif" de certains médias qui, "privilégient l’intérêt commercial au dépend de leurs missions éducative et sociale", qui sont responsables de ce "recul". C’est du moins ce que confirme une étude effectuée, l’année dernière, par le laboratoire de prévention et d’ergonomie de l’université d’Alger.
    Les différentes études réalisées dans le meme sens prouvent la disparition ou le recul de valeurs sociales et morales propres à la société algérienne. "Dans le passé, la moindre aberration ou comportement contraires aux valeurs de la société étaient dénoncés alors qu’aujourd’hui de nombreux fléaux et anomalies passent inaperçus et ne suscitent que de la passivité de la part des uns et des autres", précise l’étude. L’ensemble des intervenants dans l’éducation et l’orientation sociale (famille, école, mosquée, médias...) doivent conjuguer leurs efforts dans le but de renforcer les valeurs de la société et de faire face à l’invasion culturel que connaissent de nombreux pays à l’instar de l’Algérie par le biais notamment des chaînes de télévisions (étrangères).
    Pour Ahmed, haut cadre de l’Etat, la quarantaine passée, cet état est dû au fait que «les jeunes Algériens ont hérité des mauvaises habitudes, de la corruption, de l’art de l’escroquerie, de la science de l’intimidation, du sport de la hogra, du syndrome du trabendisme, du beni-aamisme, et du jmenfoutisme de la génération des leaders qui ont présidé aux rênes du bled depuis 1962».
    Avis complètement partagé par Zhor, deux fois grand-mère. «J’adhère sans réserve à cette thèse. Les mutations effrénées, très souvent non maîtrisées, que connaît notre société, peuvent être à l’origine de ce recul», lance-t-elle. Le brassage humain sans précédent auquel nous assistons en Algérie, en est pour quelque chose. «Ce phénomène n’est ni nouveau ni propre à notre société. Il a marqué beaucoup de communautés depuis la nuit des temps. Celles-ci ont su en tirer profit. Le développement et la multiplication sont, hélas, pour quelques nouveaux venus, synonyme d’anarchie et d’abandon des valeurs. Nul besoin d’avoir à dire que l’état des lieux actuel de notre société n’est imputable à la démission même de nos décideurs dans tous les domaines. Les valeurs d’une société sont un patrimoine collectif qu’il faut, sans cesse, préserver et entretenir. J’ai toujours admiré les sociétés conservatrices pour leur choix et qui, au fil de leur existence, ont élaboré des règles et des lois contraignantes, des us et des coutumes profondément enracinées les immunisant contre tout agissement intentionnel ou innocent dont les conséquences peuvent conduire le groupe vers une descente aux enfers. Si l’Etat, acteur pour moi, persiste à se positionner sur le mode «non concerné», reste absent et ne réagit pas à l’aide d’outils coercitifs et de contrôle, il serait vain de parler de valeurs et devient légitime alors de s’inquiéter quant à un déchirement certain de la société. De toutes les façons, un bon comportement, se transmet, s’apprend et, au besoin, s’impose», a-t-elle tenu à préciser. Dans le même sens, Sid-Ali, étudiant ajoute : «Je pense que tout el monde est responsable de la situation actuelle à tous les niveaux : le politicien avide d’argent facile, fuiyant ses responsabilités civiles, voire complice, laxiste, le religieux qui passe à côté de la plaque. Les prêches du vendredi ne vont pas dans le dans le sens la dénonciation ou la condamnation des fléaux sociaux qui rongent notre société.» Si les responsabilités incombent à l’Etat, il n’en demeure pas mois que tous les éléments de la société doivent s’y mettre pour restaurer «le civisme» afin de lui donner une forme de seconde nature et une source de fierté en faveur des bonnes pratiques.
    T.L.

    Par : Tassaâdite Lefkir
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