Franklin Lamb - Counterpunch
« Ceux qui sont derrière ces assassinats travaillent d’une manière ou d’une autre pour Israël. »
a déclaré Abass Zaki, ambassadeur palestinien au Liban, à la presse.
Quatre assassinats au camp de réfugiés de Mieh Mieh
Camp de réfugiés palestiniens de Mieh Mieh, Sidon, le 24 mars 2009.
Hier après-midi, Kamal Medhat, 58 ans, qu’on appelait affectueusement dans les camps palestiniens du Liban Kamal Naji, haut dirigeant du Fatah palestinien, a été tué à la sortie du camp de Mieh Mieh par une bombe de 25/30 kg. La bombe était cachée dans un petit hangar en bordure de route entre deux check-points, l’un tenu par l’armée libanaise et l’autre par la sécurité du camp de Kifah el Musallah. Selon des sources des Renseignements du Fatah, un homme posté à un grand bâtiment près de l’entrée du camp observait la voiture de Medhat approcher et a déclanché l’explosion alors que celle-ci passait, il était presque 14 h.
Apparemment, l’attentat visait l’ambassadeur palestinien au Liban, Abass Zaki. Akram Daher, responsable de l’organisation Jeunesse de l’OLP a également été tué, ainsi que les gardes du corps de Medhat, Khaled Daher et Mohammed Shehadeh. Trois Palestiniens dans une seconde voiture ont été gravement blessés et sont actuellement soignés dans un hôpital.
Selon des sources du Fatah, la véritable cible était Abass Zaki, représentant diplomatique de l’OLP au Liban. Zaki avait quitté le camp de Mieh Mieh, d’environ 5 000 réfugiés, quelque 7 minutes plus tôt dans une voiture noire aux vitres teintées, identique à celle de son adjoint, Kamal Medhat, Medhat s’était attardé dans le camp pour présenter ses condoléances aux funérailles de son ami, président du comité populaire du camp de Mieh Mieh, Raef Naufal, tué deux jours auparavant alors qu’il tentait de vider une querelle entre deux familles, les Faraj et les Kaouch.
Le très respecté Medhat, qui a rejoint le Fatah depuis son village près de Gaza alors qu’il avait 16 ans, a été un fidèle et un confident de Yasser Arafat et d’Abu Jihad. Il a gravi les échelons dans les rangs de l’OLP et obtenu un doctorat en relations internationales et sciences militaires en URSS. Récemment, Medhat a joué un rôle clé en faisant baisser la violence et les tensions entre différents groupes à Ein el Helwe, et en encourageant le dialogue entre la Syrie, le Liban et la communauté palestinienne. Entre autres fonctions au sein de l’OLP, il a assuré celle de chef des Renseignements au Liban. Le personnel de l’ambassade de l’OLP a indiqué que Medhat avait récemment exprimé devant ses collègues sa crainte d’être la cible d’un assassinat et qu’il avait informé ses supérieurs à Ramallah de ses inquiétudes.
L’ambassade n’a pas eu connaissance de la réponse de Ramallah, si réponse il y a eu, mais selon des sources du Fatah proches de Zaki, le Mokhabarat Jeish Lebnene (les Renseignements militaires libanais) avait prévenu Medhat et Zaki de ne pas se déplacer autour des camps et de limiter leurs mouvements à l’extérieur de leurs bureaux sécurisés.
Zaki, au comportement modéré, réservé, un peu solennel et distant au premier contact, est de plus en plus apprécié dans les communautés palestinienne et libanaise. Il est disponible pour son peuple et a été présent à quasiment tous les évènements palestiniens auxquels j’ai assisté ces 30 derniers mois : Zaki est venu notamment remettre des ordinateurs portables à des jeunes Palestiniens pour le 26ème anniversaire du massacre de Sabra et Shatila, le 16 septembre dernier, dans le camp de Shatila ; il a participé aussi à divers rassemblements pour soutenir Gaza. Il a rarement manqué des fêtes ou des commémorations palestiniennes au Palais de l’UNESCO où ailleurs, et parfois il s’est joint au dirigeant du Hamas, Osama Hamdan, pour clamer : Union palestinienne ! Union palestinienne ! Union palestinienne !
Celui qui a essayé de l’assassiner savait qu’il y avait toutes les chances que Zaki vienne, dans la tradition arabe, à Mieh Mieh hier pour les funérailles de son ami et collègue, Raef Naufal.
Tout le monde s’accordait hier matin, dans la communauté palestinienne du Liban, pour dire que la raison de cette tentative d’assassinat était de torpiller l’union qui grandit entre les Palestiniens au Liban et de saper la stabilité récente du Liban. Zaki et ses collègues ont beaucoup fait pour l’union Fatah/Hamas au Liban.
Zaki, du Fatah, a accusé Israël du meurtre et l’a averti qu’il y aurait de graves répercussions au Liban et dans les camps palestiniens. « Ceux qui sont derrière ces assassinats travaillent d’une manière ou d’une autre pour Israël. » a-t-il déclaré à la presse.
Osama Hamdan, le représentant populaire du Hamas au Liban, a condamné l’assassinat disant qu’il visait à créer des divisions au sein des camps palestiniens. Pour le Hezbollah, l’agression porte « la marque des sionistes et vise à semer la discorde ».
Personne n’a revendiqué l’attentat et personne ne le fera probablement. Parmi les suspects les plus souvent cités ce matin on trouve Israël, la Syrie, l’Egypte et les Etats-Unis.
On parle aussi d’une « troisième faction palestinienne » dirigée par Mohammad Dahlan à Ramallah, qui travaille pour le compte d’Israël et des Etats-Unis et veut empêcher qu’Israël soit confronté à une union palestinienne.
« Ceux qui sont derrière ces assassinats travaillent d’une manière ou d’une autre pour Israël. »
a déclaré Abass Zaki, ambassadeur palestinien au Liban, à la presse.
Quatre assassinats au camp de réfugiés de Mieh Mieh
Camp de réfugiés palestiniens de Mieh Mieh, Sidon, le 24 mars 2009.
Hier après-midi, Kamal Medhat, 58 ans, qu’on appelait affectueusement dans les camps palestiniens du Liban Kamal Naji, haut dirigeant du Fatah palestinien, a été tué à la sortie du camp de Mieh Mieh par une bombe de 25/30 kg. La bombe était cachée dans un petit hangar en bordure de route entre deux check-points, l’un tenu par l’armée libanaise et l’autre par la sécurité du camp de Kifah el Musallah. Selon des sources des Renseignements du Fatah, un homme posté à un grand bâtiment près de l’entrée du camp observait la voiture de Medhat approcher et a déclanché l’explosion alors que celle-ci passait, il était presque 14 h.
Apparemment, l’attentat visait l’ambassadeur palestinien au Liban, Abass Zaki. Akram Daher, responsable de l’organisation Jeunesse de l’OLP a également été tué, ainsi que les gardes du corps de Medhat, Khaled Daher et Mohammed Shehadeh. Trois Palestiniens dans une seconde voiture ont été gravement blessés et sont actuellement soignés dans un hôpital.
Selon des sources du Fatah, la véritable cible était Abass Zaki, représentant diplomatique de l’OLP au Liban. Zaki avait quitté le camp de Mieh Mieh, d’environ 5 000 réfugiés, quelque 7 minutes plus tôt dans une voiture noire aux vitres teintées, identique à celle de son adjoint, Kamal Medhat, Medhat s’était attardé dans le camp pour présenter ses condoléances aux funérailles de son ami, président du comité populaire du camp de Mieh Mieh, Raef Naufal, tué deux jours auparavant alors qu’il tentait de vider une querelle entre deux familles, les Faraj et les Kaouch.
Le très respecté Medhat, qui a rejoint le Fatah depuis son village près de Gaza alors qu’il avait 16 ans, a été un fidèle et un confident de Yasser Arafat et d’Abu Jihad. Il a gravi les échelons dans les rangs de l’OLP et obtenu un doctorat en relations internationales et sciences militaires en URSS. Récemment, Medhat a joué un rôle clé en faisant baisser la violence et les tensions entre différents groupes à Ein el Helwe, et en encourageant le dialogue entre la Syrie, le Liban et la communauté palestinienne. Entre autres fonctions au sein de l’OLP, il a assuré celle de chef des Renseignements au Liban. Le personnel de l’ambassade de l’OLP a indiqué que Medhat avait récemment exprimé devant ses collègues sa crainte d’être la cible d’un assassinat et qu’il avait informé ses supérieurs à Ramallah de ses inquiétudes.
L’ambassade n’a pas eu connaissance de la réponse de Ramallah, si réponse il y a eu, mais selon des sources du Fatah proches de Zaki, le Mokhabarat Jeish Lebnene (les Renseignements militaires libanais) avait prévenu Medhat et Zaki de ne pas se déplacer autour des camps et de limiter leurs mouvements à l’extérieur de leurs bureaux sécurisés.
Zaki, au comportement modéré, réservé, un peu solennel et distant au premier contact, est de plus en plus apprécié dans les communautés palestinienne et libanaise. Il est disponible pour son peuple et a été présent à quasiment tous les évènements palestiniens auxquels j’ai assisté ces 30 derniers mois : Zaki est venu notamment remettre des ordinateurs portables à des jeunes Palestiniens pour le 26ème anniversaire du massacre de Sabra et Shatila, le 16 septembre dernier, dans le camp de Shatila ; il a participé aussi à divers rassemblements pour soutenir Gaza. Il a rarement manqué des fêtes ou des commémorations palestiniennes au Palais de l’UNESCO où ailleurs, et parfois il s’est joint au dirigeant du Hamas, Osama Hamdan, pour clamer : Union palestinienne ! Union palestinienne ! Union palestinienne !
Celui qui a essayé de l’assassiner savait qu’il y avait toutes les chances que Zaki vienne, dans la tradition arabe, à Mieh Mieh hier pour les funérailles de son ami et collègue, Raef Naufal.
Tout le monde s’accordait hier matin, dans la communauté palestinienne du Liban, pour dire que la raison de cette tentative d’assassinat était de torpiller l’union qui grandit entre les Palestiniens au Liban et de saper la stabilité récente du Liban. Zaki et ses collègues ont beaucoup fait pour l’union Fatah/Hamas au Liban.
Zaki, du Fatah, a accusé Israël du meurtre et l’a averti qu’il y aurait de graves répercussions au Liban et dans les camps palestiniens. « Ceux qui sont derrière ces assassinats travaillent d’une manière ou d’une autre pour Israël. » a-t-il déclaré à la presse.
Osama Hamdan, le représentant populaire du Hamas au Liban, a condamné l’assassinat disant qu’il visait à créer des divisions au sein des camps palestiniens. Pour le Hezbollah, l’agression porte « la marque des sionistes et vise à semer la discorde ».
Personne n’a revendiqué l’attentat et personne ne le fera probablement. Parmi les suspects les plus souvent cités ce matin on trouve Israël, la Syrie, l’Egypte et les Etats-Unis.
On parle aussi d’une « troisième faction palestinienne » dirigée par Mohammad Dahlan à Ramallah, qui travaille pour le compte d’Israël et des Etats-Unis et veut empêcher qu’Israël soit confronté à une union palestinienne.
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