La réconciliation nationale après une décennie de violences islamistes est au centre de la présidentielle du 9avril prochain en Algérie. Mais dans ce domaine aussi, le bilan du président-candi-dat Abdelaziz Bouteflika est plus que mitigé.
C'est sur un bilan mitigé sur le plan de la sécurité et dans les domaines politique et économique qu'Abdelaziz Bouteflika achève son deuxième mandat et peut en envisager un troisième.
La paix civile se fait attendre
La politique de réconciliation nationale, qui offre le pardon aux islamistes repentis, n'a pas réussi à ramener la paix en Algérie. Le terrorisme, même s'il a reculé par rapport à la décennie rouge des années 1990 (plus de 150.000 morts), ensanglante toujours le pays avec des attentats contre les civils et les forces de sécurité. Initiée par le chef de l'État sortant dès son arrivée au pouvoir, en 1999, cette poliltique n'a pas été accompagnée de mesures efficaces permettant aux milliers de repentis de réintégrer facilement la société, durement affectée par des années de violence.
L'opposition muselée
Par ailleurs, depuis son arrivée au pouvoir, Abdelaziz Bouteflika s'est employé à fermer le champ politique, réduisant l'opposition au silence. Il a muselé la presse privée, en utilisant la Justice et la manne publicitaire de l'État, réduisant le champ des libertés et se coupant lui-même des réalités de la société. Il a marginalisé le gouvernement, le Parlement et les élus locaux, et fait de la présidence de la République le véritable centre du pouvoir en Algérie. Son projet de révision de la Constitution, adopté le 12novembre dernier par le Parlement, a définitivement dépouillé les assemblées élues de leurs prérogatives en faveur de l'Exécutif et supprimé la limitation des mandats présidentiels, compromettant l'alternance au pouvoir instauré en 1996.
Corruption
Certes, il a lancé des plans de développement économique de plus 160milliards de dollars depuis 2001, mais les projets lancés tardent à voir le jour alors que la corruption s'est généralisée et que le chômage est toujours élevé (plus de 35%). En cause, une politique économique fondée sur le régionalisme en faveur de l'Ouest du pays, sa région natale, d'où sont originaires plus de 90% des cadres supérieurs de l'État, qu'ils soient ministres, préfets, hauts responsables économiques.
Clientèlisme
Ainsi, Bouteflika, qui s'est rendu plus de dix fois à Oran, n'a jamais visité la Kabylie où des émeutes sanglantes avaient fait plus de 120 morts en 2001. Les régions du sud, pourtant riches en ressources naturelles, et la Kabylie, où le président est indésirable, sont marginalisées et ne bénéficient pas des mêmes budgets colossaux attribués à la région ouest. «Une tendance forte au sein du pouvoir algérien pratique ouvertement le régionalisme en favorisant l'ouest dans les projets d'investissements publics et privés», regrette un responsable d'une organisation patronale. Malgré tous ces échecs, la réélection de Bouteflika le 9avril est acquise. Son maintien à la tête de l'État est également la preuve que le système peine désormais à se renouveler. La succession du président Bouteflika s'annonce déjà compliquée.
Ali Idir letelegramme.com
C'est sur un bilan mitigé sur le plan de la sécurité et dans les domaines politique et économique qu'Abdelaziz Bouteflika achève son deuxième mandat et peut en envisager un troisième.
La paix civile se fait attendre
La politique de réconciliation nationale, qui offre le pardon aux islamistes repentis, n'a pas réussi à ramener la paix en Algérie. Le terrorisme, même s'il a reculé par rapport à la décennie rouge des années 1990 (plus de 150.000 morts), ensanglante toujours le pays avec des attentats contre les civils et les forces de sécurité. Initiée par le chef de l'État sortant dès son arrivée au pouvoir, en 1999, cette poliltique n'a pas été accompagnée de mesures efficaces permettant aux milliers de repentis de réintégrer facilement la société, durement affectée par des années de violence.
L'opposition muselée
Par ailleurs, depuis son arrivée au pouvoir, Abdelaziz Bouteflika s'est employé à fermer le champ politique, réduisant l'opposition au silence. Il a muselé la presse privée, en utilisant la Justice et la manne publicitaire de l'État, réduisant le champ des libertés et se coupant lui-même des réalités de la société. Il a marginalisé le gouvernement, le Parlement et les élus locaux, et fait de la présidence de la République le véritable centre du pouvoir en Algérie. Son projet de révision de la Constitution, adopté le 12novembre dernier par le Parlement, a définitivement dépouillé les assemblées élues de leurs prérogatives en faveur de l'Exécutif et supprimé la limitation des mandats présidentiels, compromettant l'alternance au pouvoir instauré en 1996.
Corruption
Certes, il a lancé des plans de développement économique de plus 160milliards de dollars depuis 2001, mais les projets lancés tardent à voir le jour alors que la corruption s'est généralisée et que le chômage est toujours élevé (plus de 35%). En cause, une politique économique fondée sur le régionalisme en faveur de l'Ouest du pays, sa région natale, d'où sont originaires plus de 90% des cadres supérieurs de l'État, qu'ils soient ministres, préfets, hauts responsables économiques.
Clientèlisme
Ainsi, Bouteflika, qui s'est rendu plus de dix fois à Oran, n'a jamais visité la Kabylie où des émeutes sanglantes avaient fait plus de 120 morts en 2001. Les régions du sud, pourtant riches en ressources naturelles, et la Kabylie, où le président est indésirable, sont marginalisées et ne bénéficient pas des mêmes budgets colossaux attribués à la région ouest. «Une tendance forte au sein du pouvoir algérien pratique ouvertement le régionalisme en favorisant l'ouest dans les projets d'investissements publics et privés», regrette un responsable d'une organisation patronale. Malgré tous ces échecs, la réélection de Bouteflika le 9avril est acquise. Son maintien à la tête de l'État est également la preuve que le système peine désormais à se renouveler. La succession du président Bouteflika s'annonce déjà compliquée.
Ali Idir letelegramme.com
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