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Le président français, Nicolas Sarkozy, vient de boucler un mini-périple africain qui l’a notamment conduit en République démocratique du Congo et au Niger. Depuis un certain nombre de mois, Kinshasa et Paris étaient en froid après que des officiels français avaient suggéré un partage par la RDC de ses richesses avec le Rwanda voisin. Une suggestion qui a heurté au plus haut point les dirigeants et le peuple congolais qui soupçonnent Paris, en délicatesse avec le Rwanda, de vouloir ainsi se raccommoder avec Kigali aux dépens de la souveraineté de la République démocratique du Congo. Les déclarations françaises étaient d’autant plus inopportunes qu’elles étaient intervenues dans un contexte où la République démocratique du Congo était en proie à des tentatives de déstabilisation politique et de viols de son territoire national. Le chef de l’Etat français a sans doute voulu réchauffer les relations entre les deux pays en faisant le voyage de Kinshasa.
La République démocratique du Congo est un vaste pays que ses immenses richesses désignent comme l’un des pôles de développement et de progrès. C’est un pays, aussi, qui s’attache à une entreprise de refondation après les séquelles dramatiques de l’ère Mobutu. N’était-ce pas, alors, une manière implicite de jeter de l’huile sur le feu en suggérant à la RDC de partager ses richesses avec un autre pays ? Au delà de cette maladresse, il ressort surtout une gestion aléatoire des rapports de la France avec l’Afrique dont le président Sarkozy a voulu prendre ses distances pour se démarquer de ses prédécesseurs. Mais depuis son entrée à l’Elysée, bien des choses ont changé dans un monde mis à mal par une crise économique inédite qui affecte également la France. L’Afrique, dans ces moments particulièrement difficiles, s’avère être un réservoir de richesses dont les économies occidentales ont besoin pour relancer le moteur de la croissance.
L’étape de Niamey justifie ainsi le souci de la France de se redéployer au Niger, dont les gisements d’uranium suscitent l’intérêt de nombre de pays. La France, qui entend rester leader dans le domaine du nucléaire, peut craindre de voir arriver des concurrents persuasifs dans les régions d’Afrique où son influence s’est rétrécie. A l’occasion de sa courte tournée africaine, Nicolas Sarkozy aura donc autant voulu dissiper les malentendus que jauger le poids de la France dans un continent qui, pour conjurer les erreurs du passé, ne peut plus se permettre le luxe d’être le grand oublié de la prospérité du monde. De ce point de vue, l’Afrique n’est plus ce qu’elle était.
Amine Lotfi
La République démocratique du Congo est un vaste pays que ses immenses richesses désignent comme l’un des pôles de développement et de progrès. C’est un pays, aussi, qui s’attache à une entreprise de refondation après les séquelles dramatiques de l’ère Mobutu. N’était-ce pas, alors, une manière implicite de jeter de l’huile sur le feu en suggérant à la RDC de partager ses richesses avec un autre pays ? Au delà de cette maladresse, il ressort surtout une gestion aléatoire des rapports de la France avec l’Afrique dont le président Sarkozy a voulu prendre ses distances pour se démarquer de ses prédécesseurs. Mais depuis son entrée à l’Elysée, bien des choses ont changé dans un monde mis à mal par une crise économique inédite qui affecte également la France. L’Afrique, dans ces moments particulièrement difficiles, s’avère être un réservoir de richesses dont les économies occidentales ont besoin pour relancer le moteur de la croissance.
L’étape de Niamey justifie ainsi le souci de la France de se redéployer au Niger, dont les gisements d’uranium suscitent l’intérêt de nombre de pays. La France, qui entend rester leader dans le domaine du nucléaire, peut craindre de voir arriver des concurrents persuasifs dans les régions d’Afrique où son influence s’est rétrécie. A l’occasion de sa courte tournée africaine, Nicolas Sarkozy aura donc autant voulu dissiper les malentendus que jauger le poids de la France dans un continent qui, pour conjurer les erreurs du passé, ne peut plus se permettre le luxe d’être le grand oublié de la prospérité du monde. De ce point de vue, l’Afrique n’est plus ce qu’elle était.
Amine Lotfi