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Mar Del Plata abrite le 4ème Sommet des Amériques

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  • Mar Del Plata abrite le 4ème Sommet des Amériques

    Mar Del Plata, haut lieu touristique argentin connu par ses plages, ses pins sa floriculture si florissante organise durant deux jours, le 4ème Sommet des Amériques qui risque d'être chaud. En tous les cas pour Georges Bush qui est attendu de pied ferme et parmi les opposants se trouvera Maradona qui oubliera un instant le football pour crier «Bush Go home» ou «Fuera Bush». Ce sommet des Amériques réunit 34 chefs d'Etats américains. La confrontation Chavez et Bush sera aussi à découvrir, il est si beau le pétrole vénézuélien.
    Et dire qu'Il y a moins de 10 ans Carlos Menem alors président de l'Argentine célèbrait les «relations charnelles» de son pays et des Etats-Unis. Alors «Fuera Bush».

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    Le 4e Sommet des Amériques, qui réunit, les vendredi 4 et samedi 5 novembre, à Mar del Plata (à 400 km au sud de Buenos Aires), les chefs d'Etat et de gouvernement de 34 pays du continent américain, marque l'affrontement de deux visions opposées des Amériques, celle du président américain, George Bush, et celle de son homologue vénézuélien, Hugo Chavez.

    La station balnéaire de l'Atlantique a été transformée en véritable camp retranché : quelque 8 000 policiers, gendarmes et soldats, deux bateaux de guerre américains et quatre frégates argentines surveillent les plages, des avions de combat Awacs, Mirage et Pucaras sillonnent le ciel. Une manifestation, qui devrait rassembler 40 000 personnes selon les organisateurs, était prévue, vendredi matin, avec une marche anti-Bush qui sera conduite par Diego Maradona, l'idole du football argentin. Il sera accompagné du dirigeant des "cocaleros" boliviens, Evo Morales, candidat à l'élection présidentielle de décembre pour le Mouvement pour le socialisme (MAS), du cinéaste serbe Emir Kusturica, de la pacifiste américaine Cindy Sheenan, du chanteur cubain Silvio Rodriguez et de l'Argentin Adolfo Perez Esquivel, Prix Nobel de la paix.

    Trois cordons de forces de l'ordre et de lourdes barrières métalliques sépareront les manifestants de l'hôtel Hermitage, sur le front de mer, où a lieu le Sommet des Amériques. Une partie des altermondialistes sont arrivés dès mardi pour assister à un contre-sommet dont le slogan est "une autre Amérique est possible" . Défiant Washington, M. Chavez prévoyait d'être vendredi, le seul chef d'Etat à participer à ce Sommet des peuples, où il prononcera un discours attendu dans un immense stade de football.

    C'est la première visite de George Bush en Argentine, mais aussi au Brésil, où il rencontrera, dans la foulée du sommet, le président Luiz Inacio Lula da Silva. "Ce ne pas le rôle des Etats-Unis ni le mien de dire au président Lula quels sont ses amis. (...). Sa position de pays sud-américain gigantesque donne un sens à ses relations avec tous les leaders d'Amérique du Sud et des Caraïbes", a affirmé M. Bush avant son départ.

    Affaibli sur le plan interne, le président américain cherche le soutien de ses voisins du Sud, dont la plupart ont condamné la guerre en Irak. Mais il fait face aux grands pays du sud du continent, qui ne partagent pas sa vision du monde. M. Bush souhaite faire avancer son projet de création d'un vaste marché commun de l'Alaska à la Terre de Feu, baptisé accord de libre commerce des Amériques (ALCA) mais le Venezuela, l'Argentine et le Brésil l'ont jusqu'à présent rejeté. En particulier, Buenos Aires et Brasilia refusent d'ouvrir leurs marchés sans contre-parties, notamment agricoles, de la part du géant américain. La discussion lancée, en 1994 à Miami, par Washington, à l'occasion du premier Sommet des Amériques, n'a guère progressé depuis.

    Avant son départ de Washington, M. Bush a reconnu que le projet de l'ALCA était "au point mort" et que la priorité était le cycle de Doha de l'Organisation mondiale du commerce (OMC), dont les prochaines négociations auront lieu en décembre à Hongkong. En attendant, les Etats-Unis souhaitent avancer dans la négociation de traités de libre commerce avec la Colombie, l'équateur et le Pérou, comparables à ceux déjà signés avec le Canada, le Mexique, Chili et les cinq Etats d'Amérique centrale plus la république Dominicaine.

    Le président Lula et son homologue argentin, le péroniste Nestor Kirchner, préfèrent mettre l'accent sur l'emploi et la pauvreté. Face aux blocages sur la ALCA, l'Argentine a proposé que la devise officielle du sommet soit "créer du travail pour faire face à la pauvreté et renforcer la gouvernance démocratique" . L'Amérique latine a beau avoir enregistré, en 2004, une croissance record d'environ 5,5 %, elle ne parvient pas à réduire la pauvreté, qui touche 220 des 512 millions d'habitants. Plus grave, 96 millions d'entre eux sont considérés, selon l'ONU, comme indigents, c'est-à-dire vivant avec moins d'un dollar par jour. L'Argentine souhaite renforcer le rôle de l'Etat comme facteur de développement et pour une meilleure répartition de la richesse. De son côté, Washington refuse toute référence à des politiques actives de l'Etat dans la création d'emplois, privilégiant le libre échange et la liberté d'entreprise. M. Bush veut aussi mettre l'accent sur la lutte contre le terrorisme et la nécessité de respecter les processus démocratiques, dans une claire allusion à Hugo Chavez et à Fidel Castro qui n'est pas invité à Mar del Plata car il est le seul à ne pas avoir d'institutions démocratiques.

    Fort des richesses pétrolières de son pays, dans un continent secoué par l'envolée des cours du pétrole, M. Chavez entend jouer les messies. "Ceux qui veulent aller en enfer peuvent choisir le chemin du capitalisme, du néolibéralisme. Ceux qui, comme le Venezuela, veulent un monde meilleur, doivent chercher un autre chemin d'intégration" , a lancé M. Chavez. Pour lui, l'ALCA est "une proposition hégémonique, impérialiste et néocoloniale" qui est "morte et enterrée" .

    Pour illustrer les méfaits du néolibéralisme, le ministre vénézuélien des affaires étrangères, Ali Rodriguez Araque, a donné en exemple l'Argentine dont l'économie a été "dévastée" dans les années 1990. M. Chavez propose en échange une alliance latino-américaine, l'Alternative bolivarienne des Amériques (ALBA), qui regroupe pour l'instant le Venezuela et Cuba. Il rêve de l'élargir aux poids lourds argentin et brésilien. M. Chavez a ainsi multiplié les gestes d'amitié dans la région, notamment vis-à-vis du président Kirchner. Il est venu plusieurs fois en visite à Buenos Aires. Le riche ami vénézuélien, cinquième exportateur mondial de pétrole et détenteur des réserves les plus importantes du sous-continent, a acheté 950 millions de dollars de dette argentine, devenant le principal acheteur de titres émis par Buenos Aires depuis la restructuration de sa dette intervenue en juin.

    Soucieux de défendre ses intérêts, le président Bush s'est déclaré "très heureux d'avoir aidé l'Argentine pendant la crise avec le Fonds monétaire international" (FMI). M. Kirchner, qui aura un entretien avec M. Bush, en marge du sommet, devra trouver un équilibre entre les Etats-Unis, dont il espère le soutien pour les prochaines négociations avec le FMI, et son amitié avec Caracas.

    De son côté, le Venezuela a annoncé qu'il s'associerait en décembre au Mercosur, le marché commun sud-américain qui regroupe l'Argentine, le Brésil, l'Uruguay et le Paraguay. M. Chavez a promis de mettre à la disposition des Etats membres ce qu'il affirme être "la principale réserve de pétrole du monde". Les hommes de Chavez sont également venus en Argentine pour négocier la création d'un réseau qui permettrait de commercialiser le gaz et le pétrole entre le Venezuela, le Brésil, l'Argentine, l'Uruguay, la Bolivie et le Chili et promouvoir les affaires de la puissante compagnie publique vénézuélienne PDVSA.

    Bush et M. Chavez mesurent leur influence au Sommet des Amériques
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