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Les trois grandes réformes oubliées par Bouteflika

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  • Les trois grandes réformes oubliées par Bouteflika

    Sans surprise, Abdelaziz Bouteflika devrait être reconduit le 9 avril prochain pour un troisième mandat à la tête de l'Etat. Depuis le début de la campagne électorale, le président sortant tente de présenter un bilan positif de son action durant les dix dernières années à la tête du pays : des projets d'infrastructures lancés, un million de logements réalisé, une paix retrouvée grâce à la politique de réconciliation nationale, l'image du pays qui s'est améliorée à l'étranger...

    Mais le président Bouteflika le sait : dix ans après son arrivée au pouvoir, l'Algérie a aujourd'hui plus de faiblesses que d'atouts pour affronter l'avenir dans un contexte mondial difficile marqué par la récession économique et la chute des prix des hydrocarbures,
    principale ressource en devises du pays. Cette situation est la conséquence des réformes qui n'ont pas été menées après la sortie de crise au début des années 2000. Mais le chef de l'Etat n'est pas le seul responsable de cette situation. C'est tout le système en place qui s'est montré incapable, par manque de volonté ou d'imagination, de mettre en place ces changements nécessaires.

    Trois grandes réformes auraient dû en effet être engagées pour gérer les conséquences du développement démographique sur la société :

    Sur le plan politique, l'abandon du projet d'instauration du poste de vice-président lors de la dernière révision de la Constitution et l'absence de candidats crédibles face au président Bouteflika sont la conséquence directe de l'absence d'une nouvelle génération d'hommes politiques, capables d'incarner et d'assurer la relève. Depuis son arrivée au pouvoir en 1999, le président Bouteflika travaille avec les mêmes hommes : Ouyahia, Belkhadem, Khelil, Zerhouni, Temmar et Sellal. Les chassés-croisés entre Ouyahia et Belkhadem à la tête du gouvernement sont la preuve de l'absence d'autres alternatives à ces deux hommes. L'Algérie avait pourtant connu les prémices d'une véritable démocratie, mais le pouvoir a échoué dans la mise en place de structures intermédiaires entre lui et la population - syndicats, associations, cercles de réflexions, presse indépendante...- dont le but aurait été d'amener aux affaires une nouvelle génération d'hommes politiques. Résultat : la succession de Bouteflika reste incertaine et l'Algérie pourrait se retrouver bientôt dans la même situation qu'au milieu des années 1990, à chercher un homme capable de prendre en mains les destinées d'un pays en crise.

    Sur le plan économique, les gouvernements successifs n'ont pas réussi à mettre en place une grande politique d'investissement pour favoriser l'offre domestique et réduire la dépendance du pays à l'égard des hydrocarbures et des importations. Une réforme qui devait être
    accompagnée d'une politique de désétatisation pour permettre l'émergence d'un secteur privé national autour duquel se construirait une politique industrielle forte, défendue par l'Etat. Mais au lieu de cela, les gouvernements se sont contentés de mener des petites réformes, avec un retour en force de l'Etat dans la sphère économique. La « stratégie industrielle » du ministre Hamid Temmar et les dernières mesures sur les investissements illustrent ces errements du pouvoir en matière économique.

    Enfin, sur le plan social, l'Algérie n'a pas réussi à gérer l'impact du développement démographique de ces dernières années sur l'éducation, la santé, le logement...L'école algérienne, faute de réformes, ne produit toujours pas des élites capables de prendre le relais des anciennes générations arrivées en fin de carrières. Malgré les moyens importants dont il dispose, le pays n'a pas su se doter d'une grande politique de santé publique. Et la politique du logement s'est réduite à un programme électoral : construire un million de logements sur cinq ans.

    Par lounes guemache
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