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Sommet de Doha: Le psychodrame de Kadhafi et le grand show de la réconciliation arabe

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  • Sommet de Doha: Le psychodrame de Kadhafi et le grand show de la réconciliation arabe

    par M. Saâdoune
    Le sommet arabe a duré une seule journée qui a été marquée par une sortie théâtrale de Kadhafi qui a partagé la vedette avec le «paria» du CPI, Hassan Al Bachir.

    Pour cause de mandat d'arrêt du CPI, le président soudanais, Omar Al Bachir, était assuré d'être une des vedettes du 21e sommet de la ligue arabe, ouvert hier à Doha. C'était bien le cas, mais il a dû partager ce vedettariat avec le colonel Mouammar Kadhafi, le «roi des rois» qui s'est offert, d'emblée, un psychodrame, en interrompant l'émir du Qatar, Cheikh Hamad Ben Khalifa, pour s'adresser directement au roi Abdallah d'Arabie Saoudite. A l'évidence, le colonel a attendu six ans pour pouvoir répondre à la violente diatribe du roi saoudien, alors prince héritier, au sommet de Charm-el-Cheikh de 2003. Les Saoudiens reprochaient à la Libye son implication dans un projet d'attentat contre Abdallah. La réplique de Kadhafi a été si brouillonne qu'elle pouvait être prise pour une offense.

    Al Jazeera, dérogeant à la règle de «tout diffuser», y compris les cassettes des groupes armés, s'est abstenue de reproduire l'intégralité de l'intervention de Kadhafi. «Je dis à mon frère Abdallah, cela fait six ans que tu fuis et crains la confrontation. Je veux te rassurer et de te demander de ne pas avoir peur. Je te dis qu'après six ans, il se confirme que c'est toi qui a le mensonge derrière toi et la tombe devant toi, toi qui a été fabriqué par la Grande-Bretagne et protégé par l'Amérique. Par respect pour la Oumma, je considère que le problème personnel qui existe entre toi et moi est clos, je suis prêt à te rendre visite et que tu me rendes visite (...) Je suis un dirigeant international, le doyen des dirigeants arabes, le roi des rois d'Afrique et l'imam des musulmans, ma stature ne permet pas de descendre à un autre niveau.»



    Les méandres arabes



    L'émir du Qatar, visiblement affolé d'une déconfiture du sommet dès son début, a essayé de le couper. Mais quand il a entendu le «roi des rois» affirmer que le «différend est terminé et qu'on peut se rendre visite», il a essayé de reprendre les choses en main en déclarant : «Je m'excuse frère Mouammar, il se peut que j'ai mal compris et je m'en excuse devant les frères, les rois et présidents et je te remercie pour ton intervention réussie». Fâché, le «roi des rois» a quitté la réunion pour aller visiter le musée islamique de Qatar. L'émir du Qatar et le président syrien ont entamé des efforts pour calmer les esprits. Les Qataris ont expliqué aux Saoudiens, apparemment avec l'aval de la Libye, que le colonel avait voulu s'excuser.

    A l'évidence, le roi Abdallah, qui s'est fait depuis le dernier sommet arabe le chantre de la réconciliation, a choisi d'éviter l'escalade. Le psychodrame de Kadhafi a donc eu de l'effet. Une rencontre de réconciliation a été organisée sous le parrainage de l'émir du Qatar entre le leader libyen et le roi d'Arabie Saoudite. Le show arabe de la réconciliation pouvait continuer. Le différend «né d'un malentendu est clos», a déclaré Ahmad Kadhaf Al-dam en évoquant la possibilité d'une escale du guide à Riad après la fin du sommet. Le psychodrame en dit en tout cas sur les méandres de cette «réconciliation arabe» qui était sur toutes les lèvres. Les chefs d'Etat arabes n'ont eu aucune difficulté à exprimer leur soutien à Hassan Al Bachir.



    Al Assad : «Nous n'avons pas de partenaire pour la paix»



    Le président soudanais, qui voyage beaucoup ces derniers temps, a demandé à ses pairs des «résolutions claires et fortes» rejetant la décision de la Cour pénale internationale et leur a demandé de réclamer à «celui qui l'a ourdie de l'annuler». Au secrétaire général de l'ONU qui a redemandé l'annulation de la décision soudanaise d'expulser des ONG en estimant que les «efforts humanitaires ne doivent pas être politisés», le président Al Bachir a critiqué le Conseil de sécurité qualifié «d'institution non démocratique qui s'en prenant aux faibles et fait semblant de ne pas voir les vrais criminels». Le président syrien Bachar Al Assad a également appelé au «rejet catégorique» du mandat d'arrêt. Il a surtout estimé que le plan de paix arabe n'est plus de mise car il n'a rencontré aucun écho de la part d'Israël. «Cela signifie clairement et incontestablement qu'en tant que partie arabe, et depuis que nous avons lancé notre initiative de paix, nous n'avons pas de vrai partenaire dans le processus de paix». «Notre désir de paix est ce qui nous pousse à soutenir la résistance. La soutenir est un devoir national et moral, c'est notre unique option en l'absence d'autres choix». La question de l'avenir du plan de paix arabe fait partie des discussions de ce sommet qui a pris fin dans soirée par la lecture de la déclaration de Doha. Celle-ci appelle à un règlement des différends arabes et exprime le soutien des pays arabes à la résistance des Palestiniens. La déclaration presse les Palestiniens d'aller vers la réconciliation nationale et exprime son soutien à l'Autorité palestinienne. Elle exprime sa solidarité avec le Soudan et son rejet du mandat d'arrêt lancé contre le président Omar Al Bachir.

    Le quotidien d'oran
    ta3adadat el assbabo wal karhato wahidatton faman lam yakrah bi la routine kariha bi ssiwaha
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