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Des fleuves artificiels pour arroser Pékin

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  • Des fleuves artificiels pour arroser Pékin

    En Chine, encore un véritable défi à la nature de lancé avec cette création de fleuves artificiels pour arroser Pékin, en alimentant ainsi le Nord aride, des confins du Xinjiang jusqu'en Mandchourie.
    Ce sera aussi un pillage d'eau du Sud pour alimenter le Nord , pour tenter de réparer les dégats causé par une croissance éffrénée et un environnement négligé qui a entrainé une pénurie d'eau dans de nombreuses villes chinoises, qui ne recevaient plus que l'eau de pluie.

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    La Chine forme plus d'ingénieurs que l'Europe, les États-Unis et le Japon réunis, mais elle sait les tenir occupés. Après avoir barré le Yangzi avec le plus grand barrage de la planète et posé une ligne de chemin de fer sur le toit du monde, elle s'attaque à un troisième défi, aussi épique que colossal: creuser trois fleuves artificiels pour étancher la soif de 400 millions de Chinois et alimenter le Nord aride, des confins du Xinjiang jusqu'en Mandchourie.

    Le nouveau chantier, ouvert pour cinquante ans avec un premier devis de 500 milliards de yuans (50 milliards d'euros), s'inscrit dans une longue tradition chinoise. L'histoire de l'empire du Milieu et son administration trimillénaire se confondent souvent avec un objectif: maîtriser l'eau, ses bienfaits et ses colères. La différence, cette fois, est dans l'ordre de grandeur. Le régime communiste veut mettre à niveau les deux grands bassins fluviaux du pays – celui du fleuve Jaune, menacé par l'assèchement et par les sables du désert, et celui du Yangzi, connu pour ses crues et ses inondations.

    Entre les deux, sur 1 500 km, le Projet d'adduction d'eau du Sud au Nord (PAESN) doit jouer les vases communicants. Le grand œuvre mobilisera 50 000 personnes dès l'an prochain. Il s'achèvera au mieux en 2050. Pour lancer ces «autoroutes de l'eau», les ingénieurs du barrage des Trois-Gorges et les tunneliers qui viennent de finir la ligne Pékin-Lhassa à 5 000 m d'altitude convergent aujourd'hui vers Baoding, entre les deux grands fleuves, au centre de la Chine. «Par la longueur, l'ampleur des travaux, la taille du budget et la population concernée, il s'agit des plus grands travaux hydrauliques jamais entrepris», s'enorgueillit Jiang Xuguang, l'un des directeurs pékinois du PAESN. Nul doute que le parti unique compte en retirer tout le prestige.

    Des trois, la dérivation Est est la plus avancée. Elle reprend, en l'élargissant, le Grand Canal côtier creusé il a 1 400 ans par la dynastie des Sui. La dérivation Ouest est plus courte, mais plus audacieuse. En bordure du plateau tibétain, à 3 500 mètres d'altitude, il s'agit de prélever 17 milliards de mètres cubes sur les premiers affluents du Yangzi pour les reverser directement dans le fleuve Jaune, non loin de sa source, qui n'atteint plus son embouchure que quelques jours par an. En l'an 2000, pas une seule goutte n'a atteint le golfe de Bohai. En raison du froid et du relief, l'ingénierie s'annonce formidable. Entre autres ouvrages d'art, un tunnel d'adduction de 100 km à percer à travers la montagne himalayenne fait déjà saliver les tunneliers allemands, américains, français et japonais.

    Pour l'heure, l'effort maximum porte sur la dérivation Centre: un fleuve de 1 432 km de long façonné par l'homme sur un lit de béton de 40 mètres de large et 8 mètres de profondeur. Le captage s'effectue sur le Yangzi, en aval du barrage des Trois-Gorges, et sur son affluent la rivière Han. L'eau doit subvenir aux besoins des deux grandes métropoles industrielles du Nord. Pékin, la capitale (15 millions d'habitants) et Tianjin, le port (12 millions).

    Les travaux lancés le mois dernier près de Baoding, à 250 km au sud de Pékin, donnent la mesure du projet et de ses ouvrages d'art. Cette voie express liquide doit permettre un écoulement naturel de 150 m³/seconde, sans pompage, d'un bout à l'autre. Là où les courbes de niveau ne le permettent pas, ce sera une succession de tunnels et d'aqueducs de taille pharaonique. Avant d'atteindre Pékin, l'ouvrage doit traverser plus de quarante cours d'eau, dont le fleuve Jaune, franchi par un siphon souterrain. «Il y a urgence» dit Li Changchun, directeur du chantier et déjà patron de 10 000 ouvriers, quelques semaines après les premiers coups de pioche.

    Depuis la capitale, l'ordre est tombé d'accélérer les travaux. Initialement, la dérivation Centre devait commencer à fournir de l'eau à Pékin en 2010. L'échéance a été rapprochée de trois ans, c'est-à-dire à temps pour les Jeux olympiques de 2008. La fierté nationale n'est qu'une partie de l'explication. Pékin risque de se retrouver à court d'eau, tout simplement. Dépourvue de fleuve et de pluie, la capitale pompe frénétiquement dans la nappe phréatique pour survivre, comme beaucoup d'autres agglomérations. Le niveau baisse de 2 à 3 cm par an, avec un double risque d'affaissement et de pénurie, pour les hommes comme pour l'industrie et les cultures. Le nord de la Chine se transforme peu à peu en cuvette de poussière infertile.

    Le climat et l'hydrographie sont à l'origine du problème. Chaque Chinois dispose de trois fois moins de ressources en eau que les autres habitants de la planète, d'après la Banque mondiale. La Chine du Nord, elle, doit se contenter de 12% de l'eau du pays, pour 36% de la population. Mais ce qui a précipité la crise, c'est une croissance effrénée et un environnement négligé. Résultat: 400 des 600 plus grandes villes chinoises annoncent des pénuries, le quart des aquifères est pollué, le lit d'une centaine de rivières est à sec et la superficie des lacs chinois s'est réduite de 15% en un demi-siècle, d'après les chiffres les plus récents.

    Le constat fourbit les arguments d'une contestation, encore discrète, du grand chantier chinois du XXIe siècle: en captant de l'eau polluée au Sud pour désaltérer le Nord, le PAESN ne s'attaque pas aux vrais dégâts de la croissance chinoise. Le premier d'entre eux est le gaspillage. A production comparable, la Chine consomme cinq à dix fois plus d'eau que les pays avancés. A Pékin, Jiang Xuguang répond que son projet ne détournera que 5% des ressources du bassin du Yangzi (45 milliards de m³/an prélevés sur 880 milliards). Cette ponction, «bien en dessous des limites du raisonnable», permettrait pratiquement de doubler, au Nord, l'apport actuel du fleuve Jaune. Elle autoriserait même la reconstitution des nappes phréatiques.

    Source: Le Figaro

  • #2
    Une affirmation ,quel pays.Et dire que c'est un pays communiste.Les initiatives sont foisons et plus interessantes les unes que les autres.C'est peut être la folie des grandeurs mais apparement c'est utile.

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    • #3
      Vraiment, BRAVO, la Chine! Je suis une admiratrice de leurs efforts et reussites.

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      • #4
        Et dire que c'est un pays communiste.
        Il ne reste du communisme que le parti unique totalitaire. Les nouveaux riches chinois ont tous leur carte du parti et c'est avec elle qu'ils creent et augmentent leurs richesses.

        Le fonctionnement economique est l'un des pire au monde, un liberalisme aveugle, monstrueux, anarchique ou le riche mange le pauvre. Les ouvriers y sont mal payes, mal nourris, exploites, et n'y ont aucun droit...etc. La Chine a deliberement choisi d'ouvrir les portes du developpement a certaines regions et pas a d'autres, et cette politique cause bcp de degats...

        Il est sans doute normal de saluer ces travaux qui sont a la hauteur de la taille de la Chine et de la place que veut prendre ce pays dans le monde, mais n'oublions pas que ces projets ont oblige des millions de familles a quitter leurs villages sans relocation ni compensation. C'etait une vraie catastrophe lors de la construction du barrage du yangzi et c'est le cas avec la renovation du vieux Pekin...etc

        Mon seul espoir est de voir la Chine suivre les autres pays petits dragons qui se dirigent doucement mais surement vers une democratie et un respect des citoyens en passant par le developpement economique.


        J'ai l'impression que je suis sorti du sujet mais la phrase de Sirroco m y a pousse
        Les Mathematiques Sont La Poesie De La Science

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