Un observateur attentif de la campagne pour la présidentielle ne peut ne pas remarquer une certaine liberté de ton qui, d’une façon ou d’une autre, amène à poser les vrais problèmes du pays. Pour apporter notre pierre au débat- il faut bien appeler les choses par leur nom et rapporter en honnête courtier les faits - nous allons axer notre contribution sur trois volets. D’abord un état des lieux sans complaisance de l’Algérie de ces dix dernières années, ensuite nous tâcherons de nous situer dans le monde et nous projeter dans le monde de demain avec défi, enfin nous donnerons en tant qu’universitaire un avis sur les paris que doit faire l’Algérie pour enfin sortir de la spirale du sous-développement.
Pour apprécier à sa juste valeur ce qui a été fait, il nous faut revenir en arrière et décrire l’Algérie de 1999. Le terrorisme battait son plein, nous étions isolés sur la scène internationale. Sur le plan économique la situation n’était pas brillante, tenus à la gorge par le FMI qui nous a ajustés structurellement, le baril était au plus bas, Nous vivotions au jour le jour. Il est vrai que l’élection du président Zeroual avait, avec la révision de la Constitution, suscité un immense espoir. Malgré toutes les contraintes de tout ordre, sécuritaires, financières et autres, l’Algérie était debout grâce à tous ceux qui, au quotidien, témoignent que l’Etat était là. Naturellement les efforts des gouvernements consistaient- en dehors de la sécurité- à gérer au mieux les maigres ressources, assurer les rentrées scolaires et universitaires en construisant, malgré d’énormes difficultés, des infrastructures, ce qui est d’ailleurs la caractéristique de tous les gouvernements depuis l’Indépendance qui ont toujours donné une préférence à la construction d’infrastructures socioéducatives.
La paix d’abord
1999 arrive et là encore un immense espoir a été placé dans le nouveau président tant il tranchait par le parler vrai, la maitrise du discours et surtout par le démantèlement de tabous. Pour la première fois, on pouvait se sentir rassurés? Son programme était surtout axé sur la nécessité avant tout d’un retour à la paix. Ce ne fut pas facile et ce n’est toujours pas facile. Entre les tenants du tout-sécuritaire et ceux qui parlaient d’une amnistie totale, il fallait trouver un modus vivendi: la Réconciliation nationale. J’avais en son temps, donné mon avis dans les colonnes de ce journal en disant que les Algériens devaient se réconcilier et qu’il était vain d’attendre un hypothétique secours de l’étranger. J’avais alors proposé de prendre exemple, en l’adaptant, le modèle sud-africain «vérité et justice». De ce point de vue, la relative accalmie n’épuise pas le problème de fond et qui est celui, éminemment complexe, du projet de société. A cet égard, à notre sens, aucun candidat à la présidentielle de 2009 n’a abordé ce problème.
Cette relative accalmie rendue possible après le tournant de 2001 et l’attaque des tours du WTC. L’Algérie, enfin, commençait à être écoutée, notamment par les puissances occidentales qui découvraient que le phénomène du terrorisme était planétaire parce que ses causes profondes étaient planétaires. Certains idéologues, notamment du Pentagone à l’instar de Huntington et des néoconservateurs américains y ont vu un clash des civilisations!!
Qu’avons-nous fait d’autre en 10 ans? Tout d’abord, il faut signaler que par une chance insolente, les recettes pétrolières ont commencé à croître de façon constante et importante. D’après le ministère de l’Energie, les exportations en valeur on atteint 34 milliards de dollars en moyenne par an durant la période 2000-2007 contre 9 milliards de dollars par an pendant la période 1971-1999. (1) Evolution du secteur de l’énergie et des mines 1962-2007 MEM 2008. Si on ajoute l’année 2008 avec des recettes de 75 milliards de dollars, c’est au total près de 350 milliards de dollars qui ont été engrangés.
Cette manne du ciel nous a permis de construire des milliers d’écoles, des centaines de lycées et des dizaines d’universités pour répondre à la demande toujours plus grande de la population qui, pendant cette période a augmenté de 20%. Elle a permis la formation de milliers d’enseignants dans le primaire et le secondaire et le recrutement de centaines d’enseignants dans le supérieur. En ce qui concerne la formation professionnelle, honnêtement, je ne peux me prononcer car je ne comprends pas la stratégie de ce secteur, et la façon de vouloir à tout prix former des Bac+ alors que le pays a un immense besoin non pas de diplômés universitaires mais de praticiens. Nous ne formons plus de bons maçons, de mécaniciens, de plombiers, de tisserands, de peintres, de boulangers...Il est vrai que la suppression des lycées techniques, des CFA, des lycées agricoles, des Otraform que l’on peut mettre au passif du ministère de l’Education et de la Formation professionnelle a été une immense tragédie. Cependant, s’il est indéniable qu’un effort a été fait dans le domaine de l’éducation, il nous faut avoir le courage de signaler que l’Ecole va mal, l’acte pédagogique se détériore, l’espoir là aussi suscité par la mise en place par le président en février 2000 de la Commission de Réforme du système éducatif, est tombé. On ne peut parler de réformes avec les replâtrages successifs qui n’ont rien à voir avec la Réforme Dans l’enseignement supérieur, on pense à tort, et je l’ai écrit moult fois, que le LMD est la solution miracle. Quant à la recherche, elle se cherche car totalement déconnectée de la réalité.
.................................................. ............l'expression.
Pour apprécier à sa juste valeur ce qui a été fait, il nous faut revenir en arrière et décrire l’Algérie de 1999. Le terrorisme battait son plein, nous étions isolés sur la scène internationale. Sur le plan économique la situation n’était pas brillante, tenus à la gorge par le FMI qui nous a ajustés structurellement, le baril était au plus bas, Nous vivotions au jour le jour. Il est vrai que l’élection du président Zeroual avait, avec la révision de la Constitution, suscité un immense espoir. Malgré toutes les contraintes de tout ordre, sécuritaires, financières et autres, l’Algérie était debout grâce à tous ceux qui, au quotidien, témoignent que l’Etat était là. Naturellement les efforts des gouvernements consistaient- en dehors de la sécurité- à gérer au mieux les maigres ressources, assurer les rentrées scolaires et universitaires en construisant, malgré d’énormes difficultés, des infrastructures, ce qui est d’ailleurs la caractéristique de tous les gouvernements depuis l’Indépendance qui ont toujours donné une préférence à la construction d’infrastructures socioéducatives.
La paix d’abord
1999 arrive et là encore un immense espoir a été placé dans le nouveau président tant il tranchait par le parler vrai, la maitrise du discours et surtout par le démantèlement de tabous. Pour la première fois, on pouvait se sentir rassurés? Son programme était surtout axé sur la nécessité avant tout d’un retour à la paix. Ce ne fut pas facile et ce n’est toujours pas facile. Entre les tenants du tout-sécuritaire et ceux qui parlaient d’une amnistie totale, il fallait trouver un modus vivendi: la Réconciliation nationale. J’avais en son temps, donné mon avis dans les colonnes de ce journal en disant que les Algériens devaient se réconcilier et qu’il était vain d’attendre un hypothétique secours de l’étranger. J’avais alors proposé de prendre exemple, en l’adaptant, le modèle sud-africain «vérité et justice». De ce point de vue, la relative accalmie n’épuise pas le problème de fond et qui est celui, éminemment complexe, du projet de société. A cet égard, à notre sens, aucun candidat à la présidentielle de 2009 n’a abordé ce problème.
Cette relative accalmie rendue possible après le tournant de 2001 et l’attaque des tours du WTC. L’Algérie, enfin, commençait à être écoutée, notamment par les puissances occidentales qui découvraient que le phénomène du terrorisme était planétaire parce que ses causes profondes étaient planétaires. Certains idéologues, notamment du Pentagone à l’instar de Huntington et des néoconservateurs américains y ont vu un clash des civilisations!!
Qu’avons-nous fait d’autre en 10 ans? Tout d’abord, il faut signaler que par une chance insolente, les recettes pétrolières ont commencé à croître de façon constante et importante. D’après le ministère de l’Energie, les exportations en valeur on atteint 34 milliards de dollars en moyenne par an durant la période 2000-2007 contre 9 milliards de dollars par an pendant la période 1971-1999. (1) Evolution du secteur de l’énergie et des mines 1962-2007 MEM 2008. Si on ajoute l’année 2008 avec des recettes de 75 milliards de dollars, c’est au total près de 350 milliards de dollars qui ont été engrangés.
Cette manne du ciel nous a permis de construire des milliers d’écoles, des centaines de lycées et des dizaines d’universités pour répondre à la demande toujours plus grande de la population qui, pendant cette période a augmenté de 20%. Elle a permis la formation de milliers d’enseignants dans le primaire et le secondaire et le recrutement de centaines d’enseignants dans le supérieur. En ce qui concerne la formation professionnelle, honnêtement, je ne peux me prononcer car je ne comprends pas la stratégie de ce secteur, et la façon de vouloir à tout prix former des Bac+ alors que le pays a un immense besoin non pas de diplômés universitaires mais de praticiens. Nous ne formons plus de bons maçons, de mécaniciens, de plombiers, de tisserands, de peintres, de boulangers...Il est vrai que la suppression des lycées techniques, des CFA, des lycées agricoles, des Otraform que l’on peut mettre au passif du ministère de l’Education et de la Formation professionnelle a été une immense tragédie. Cependant, s’il est indéniable qu’un effort a été fait dans le domaine de l’éducation, il nous faut avoir le courage de signaler que l’Ecole va mal, l’acte pédagogique se détériore, l’espoir là aussi suscité par la mise en place par le président en février 2000 de la Commission de Réforme du système éducatif, est tombé. On ne peut parler de réformes avec les replâtrages successifs qui n’ont rien à voir avec la Réforme Dans l’enseignement supérieur, on pense à tort, et je l’ai écrit moult fois, que le LMD est la solution miracle. Quant à la recherche, elle se cherche car totalement déconnectée de la réalité.
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