La frappe contre l'Iran: spéculations pour forcer le dialogue

[Khorassan]

La frappe contre l'Iran: spéculations pour forcer le dialogue

02/04/2009 L'attaque israélienne contre l'Iran n'est pas pour cette année. Le secrétaire d'état américain à la défense Robert Gates l'a affirmé lors d'un entretien avec le Financial Times, indiquant qu'il serait surpris que les Israéliens agissent en 2009.
Mis à part cette exclusion, Gates a semblé évasif. A la question de savoir si le régime islamique allait dépasser la ligne rouge cette année qui rendrait le développement de la bombe inévitable, il a répondu par "Je ne sais pas. Je suppose que non."
Pour plus tard, Gates est resté dans le flou: "Je pense que nous disposons de plus de temps. De combien ? Je n'en sais rien, d'un an, de deux ou de trois ans", a assuré Gates. "Quelque chose de ce genre."
Il faut dire que depuis la formation du nouveau cabinet israélien, dirigé par Benjamin Netanyahou, et le discours de ce dernier lors de son investiture, dans lequel il a déclaré son refus de voir un Iran nucléaire, les spéculations sont lancées de nouveau sur l'éventualité d'une frappe contre l'Iran.
Or ces spéculations ne sont pas de nouvelle date. Elles ont été disséminées quelque temps après l'invasion de l'Irak, nourrissant le doute sur l'éventualité d'une frappe contre l'Iran.
Au début, elle devait être surtout américaine. Il en a été ainsi durant deux années, après la guerre de juillet 2006 contre le Liban. Lorsqu'elle s'est avérée impossible, vu les difficultés en prolifération des Américains dans la région.
Dès lors, le scénario était attendu de la part des Israéliens.
Plusieurs responsables et centres israéliens, européens et américains s'étaient alors relayés l'information d'une frappe imminente. Parfois escortées de manœuvres militaires israéliennes à l'appui.
En vain. Aucune de ces menaces n'a intimidé l'Iran, dont le président Mahmoud Ahmadi Nejad lançait les mises en garde d'un même calibrage, menaçant de riposter de plus bel. Aux américains, il leur brandissait le danger d'un conflit régional, menaçant de les frapper où qu'ils soient. Aux israéliens, il leur promettait un combat ultime. Multipliant en parallèles les manœuvres militaires de toutes sortes.
En fin de compte, cette frappe n'a pas eu lieu. Les menaces et contre menaces sont restées dans le cadre de la guerre psychologique.
Avec l'avènement du gouvernement israélien qui refuse à voix haute la solution du conflit arabo-israélien à la base des deux états, et la restitution des territoires arabes occupés, et qui voit d'un mauvais œil la volonté de dialogue avec Téhéran du président américain Barak Obama, le même refrain d'antan est de nouveau déclenché.

Avec la même démarche. Déclarer qu'une frappe est désormais possible, alimentant en parallèle les antagonismes régionaux en creusant le fossé entre Téhéran et ses voisins arabes.
Etrangement, le scénario propulsé est exclusivement israélien . Même les responsables américains le présentent ainsi. "Le gouvernement israélien pourrait se considérer tellement menacé par la perspective d'une bombe nucléaire iranienne qu'il pourrait entreprendre une action militaire préventive pour l'enrayer ou la retarder." a déclaré le général David Petraeus, haut commandant américain au Moyen-Orient, devant le Congrès . Comme si le scénario américain était exclu à jamais.

Pour d'aucuns, ces déclarations, celles du secrétaire à la défense Robert Gates et celles de son général Petraus ne peuvent être perçues que dans le cadre des préparatifs au dialogue qui devrait s'amorcer avec les Iraniens.
Celui-ci également nécessite quelque guerre de nerf, pour favoriser le postionnement.
Il y va de même pour les Iraniens.

Source :almanar