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Le deuil d’un jour et la mémoire de toujours!

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  • Le deuil d’un jour et la mémoire de toujours!

    Le drapeau noir du RCD a permis aux dirigeants et aux pensionnaires du régime d’occulter la désaffection populaire annoncée vis-à-vis de l’élection du 9 avril. Mais cela les dispense surtout de réagir à une offense frontale commise par un chef terroriste contre un symbole de la défense de la République.
    L’UGTA, première concernée par l’affront à travers lequel l’“émir” de l’AIS “assume” et justifie l’exécution de Abdlehak Benhoumouda, s’est ainsi précipitée de se déclarer “profondément consternée” par le geste du RCD, profitant de l’aubaine pour botter en touche devant Madani Mezrag.
    Ouyahia aura été le seul officiel à réagir à la provocation, par un adage dont la portée renvoie au fatalisme populaire et au vague principe de l’inéluctabilité du châtiment : “Ouin t’rouh ya katel errouh ?” Très insuffisant pour un responsable qui se prévaut de la souveraineté du droit ! De la position qu’il occupe, celle de chef de l’Exécutif, sa réaction revient à un aveu d’impuissance du pouvoir contre l’excessive arrogance d’anciens terroristes décidément sûrs de leur immunité. Pour bien moins que cela — des journalistes qui appellent à l’abstention — le Premier ministre a promis que “la loi s’appliquera”.
    La quête absurde d’une impossible réconciliation des bourreaux et de leurs victimes citoyennes semble avoir désarmé l’État devant l’injure la plus insupportable faite à la mémoire de ceux qui sont morts pour qu’il survive.
    Car, en fait, la mémoire des martyrs du terrorisme est elle-même victime de l’arrangement entre pouvoir et terroristes, même si le marché a été entériné par un référendum. Aujourd’hui, répliquer à Madani Mezrag, ou à n’importe quel autre assassin réhabilité, reviendrait à dénoncer la démarche par laquelle le pouvoir fonde sa légitimité. D’autant qu’aucune des promesses subsidiaires n’a été tenue : ni la modernisation de l’école ni la libération de la justice, ni l’amorce d’un développement économique, ni l’amélioration de la situation sociale des couches populaires, ni un début de résorption de la crise du logement et du chômage. Il ne reste au pouvoir que la “paix” à faire valoir, une paix relative obtenue grâce au sacrifice des forces de l’ordre et à l’engagement des Patriotes, mais versée au compte d’une entente décidément inaccomplie entre le pouvoir et les terroristes.
    Madani Mezrag et consorts savent que le régime tient à l’illusion de leur repentir ; ils en ont profité pour s’offrir une reconversion prospère, un statut d’intouchables et le luxe d’“assumer” leurs méfaits.
    L’odieuse bravade du chef de l’AIS ne semble avoir scandalisé personne — ou presque — à aucun niveau de l’État et de la société. Y compris de la part de beaucoup qui se revendiquent du combat de Benhamouda et d’autres qui doivent aujourd’hui leur existence au CNSA, dont il a une large part de paternité.

    Autres temps, autres mœurs.
    La profanation de la mémoire de Benhamouda n’a pas trop perturbé les ardeurs trop préoccupées par les urgences politico-financières. Elle y survivra, car la mémoire n’a pas de vie officielle. Sa pérennité a sa propre loi. Naturelle. Immuable. Elle vaut pour tous et pour tout.
    Par :Mustapha Hammouche
    "La chose la plus importante qu'on doit emporter au combat, c'est la raison d'y aller."
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