LA GUERRE DU SAVOIR
Quelle école demain?
02 Avril 2009 - Page : 11
L’école doit aider l’enfant à devenir progressivement un citoyen.
Dans les sociétés qui visent en priorité le savoir pour se développer, la révision des méthodes et des programmes d’enseignement s’effectue environ tous les cinq ans partiellement et de manière approfondie tous les 20 ans. C’est la réforme par génération, la plus difficile à réaliser. Le monde arabe ne semble pas avoir pris pleinement conscience que sans une réforme en profondeur du système éducatif, et la valorisation du métier d’enseignant, l’avenir est hypothéqué. De l’organisation de la diffusion du savoir dépend le projet de société. La réforme concerne la formation des formateurs, le statut des enseignants, les programmes, la méthode d’enseignement, le rythme et les conditions de progression, la carte scolaire et les moyens mobilisés pour atteindre les objectifs fixés. La nécessité de former un citoyen responsable, l’évolution du savoir et des métiers et les besoins de la société obligent à l’adaptation permanente.
Les parents d’élèves, les enseignants et les élèves se plaignent souvent du volume horaire élevé et de la lourdeur des programmes. Dans le monde, les programmes scolaires, au niveau primaire, deviennent de plus en plus courts: environ 40 pages illustrées par matière, contre une centaine par le passé. Ils sont écrits dans un langage clair sans complications inutiles. Il s’agit pour chaque enseignant et parent, de savoir exactement ce que les élèves doivent avoir acquis au terme de chaque année scolaire. Ils doivent intégrer les objectifs du socle commun, des connaissances de base que l’élève doit maitriser pour son épanouissement humain et l’avenir de sa formation future. La méthode se fonde sur le fait qu’il faut faire participer l’élève et respecter la liberté pédagogique de l’enseignant, tout en balisant et fixant la méthode pédagogique.
Des programmes allégés
La finalité de l’école consiste à aider chaque enfant à réussir les apprentissages fondamentaux, principalement la lecture, l’écriture et le calcul. L’école doit également aider l’enfant à devenir progressivement un élève, un jour un citoyen et à acquérir les premières bases d’un comportement fondé sur les règles de la morale. En Europe et aux USA, les programmes depuis 50 ans s’inscrivaient dans la tradition qui consiste à expliciter de manière détaillée non seulement les contenus d’enseignement arrêtés, mais aussi les méthodes et l’organisation des activités susceptibles de les appliquer de manière efficace et cohérente. Depuis une dizaine d’années, les nouveaux programmes constituent un équilibre entre les normes fixées et le libre choix des méthodes et des démarches, témoignant ainsi de la confiance accordée aux maîtres pour une mise en oeuvre adaptée aux élèves. Un équilibre entre encadrement et fixation préalable de la méthode et marge de manoeuvre est à trouver.
Sur le plan des horaires, il y a donc un net allégement. Les horaires sont plus stables, simples et précis: il n’y a plus d’horaire variable ou minimal, mais un horaire unique clairement identifié pour chaque discipline. La langue nationale et officielle de chaque pays est enseignée huit heures en moyenne hebdomadairement. Une langue étrangère intervient comme seconde langue au choix. En plus de l’apprentissage de la langue, c’est-à-dire apprendre à lire, à écrire et à s’exprimer correctement, l’accent est mis sur l’apprentissage fondamental du calcul, les mathématiques ont priorité avec une moyenne de cinq heures hebdomadaires. Pour ces deux disciplines majeures, langue et calcul, des progressions annuelles détaillées sont proposées. En langue, on trouve un enseignement explicite de la grammaire, du vocabulaire et de l’orthographe, durant tout le cursus scolaire. Pour faciliter le sens de la communication et de l’écriture, la récitation et la rédaction restent incontournables.
La lecture est pratiquée pour développer l’esprit critique et la confrontation des idées. La méthode moderne vise l’apprentissage du dialogue. Elle évite de s’enfermer dans une seule méthode de lecture et laisse ouverte cette dimension pour respecter le goût des élèves. Mais la précision des objectifs indiqués dans les progressions conduit nécessairement les enseignants à utiliser les méthodes qui ont fait leurs preuves. Notamment celle qui propose de résumer une partie ou tout le livre. Discerner entre les idées principales, les mots-clefs et le reste de l’écriture, est essentiel. Pour pouvoir identifier, les élèves de l’école élémentaire, doivent commencer à comprendre la manière dont fonctionne le code alphabétique, mémoriser les relations entre graphèmes et phonèmes et apprendre à les utiliser. A la fin du cycle des apprentissages fondamentaux, les élèves doivent savoir utiliser de manière privilégiée le vocabulaire acquis. Cela suppose que les élèves aient mémorisé la forme orthographique de très nombreux mots, d’où l’importance de la dictée. Dès la première année scolaire, les élèves des pays développés apprennent à déchiffrer et écrire seuls des mots déjà connus. Cet entraînement conduit progressivement l’élève à lire d’une manière plus aisée et plus rapide, déchiffrage, identification de la signification et partant, d’acquérir l’esprit critique de manière logique.
La conjugaison est fondamentale pour écrire sans faute d’orthographe. A partir de l’observation des variations morphologiques et racines du verbe, repérage, explicitation, puis mémorisation des règles d’engendrement des formes les plus fréquentes; construction progressive des tableaux de conjugaison puis mémorisation de la conjugaison des verbes les plus fréquents aux temps et modes, passé présent, l’élève maitrisera aussi la notion de temps, capitale pour une vision rationnelle du monde. La jeunesse algérienne qui a une certaine maturité de la vie, de par les épreuves vécues par la société depuis des siècles, peut atteindre l’excellence si les méthodes modernes sont appliquées. Aujourd’hui, le moteur du savoir se fonde sur les mathématiques. Les programmes, principalement en Europe, au Japon et aux USA, sont organisés autour des 4 grands domaines reconnus internationalement, comme au sein de l’Unesco: comprendre et utiliser les Nombres et le calcul, la géométrie, les grandeurs et mesures, et enfin l’organisation et la gestion de données, c’est-à-dire l’utilisation de tableaux, de graphes. Sans ces connaissances et pratiques de base, il est impossible d’acquérir la techno-science, le savoir moderne, d’approfondir la recherche et de maîtriser l’économie de marché. L’apprentissage des techniques opératoires est renforcé dès l’école primaire: on commence l’apprentissage de la multiplication et de la division posée avant la fin de la deuxième année fondamentale et certains pays vont jusqu’à la multiplication de deux nombres décimaux et la division décimale. Le recours au calcul mental, un temps délaissé revient en force, y compris par la maîtrise de la règle de trois. La construction des figures géométriques de base est visée. La géométrie est considérée comme la reine des sciences et techniques.
Quelle école demain?
02 Avril 2009 - Page : 11
L’école doit aider l’enfant à devenir progressivement un citoyen.
Dans les sociétés qui visent en priorité le savoir pour se développer, la révision des méthodes et des programmes d’enseignement s’effectue environ tous les cinq ans partiellement et de manière approfondie tous les 20 ans. C’est la réforme par génération, la plus difficile à réaliser. Le monde arabe ne semble pas avoir pris pleinement conscience que sans une réforme en profondeur du système éducatif, et la valorisation du métier d’enseignant, l’avenir est hypothéqué. De l’organisation de la diffusion du savoir dépend le projet de société. La réforme concerne la formation des formateurs, le statut des enseignants, les programmes, la méthode d’enseignement, le rythme et les conditions de progression, la carte scolaire et les moyens mobilisés pour atteindre les objectifs fixés. La nécessité de former un citoyen responsable, l’évolution du savoir et des métiers et les besoins de la société obligent à l’adaptation permanente.
Les parents d’élèves, les enseignants et les élèves se plaignent souvent du volume horaire élevé et de la lourdeur des programmes. Dans le monde, les programmes scolaires, au niveau primaire, deviennent de plus en plus courts: environ 40 pages illustrées par matière, contre une centaine par le passé. Ils sont écrits dans un langage clair sans complications inutiles. Il s’agit pour chaque enseignant et parent, de savoir exactement ce que les élèves doivent avoir acquis au terme de chaque année scolaire. Ils doivent intégrer les objectifs du socle commun, des connaissances de base que l’élève doit maitriser pour son épanouissement humain et l’avenir de sa formation future. La méthode se fonde sur le fait qu’il faut faire participer l’élève et respecter la liberté pédagogique de l’enseignant, tout en balisant et fixant la méthode pédagogique.
Des programmes allégés
La finalité de l’école consiste à aider chaque enfant à réussir les apprentissages fondamentaux, principalement la lecture, l’écriture et le calcul. L’école doit également aider l’enfant à devenir progressivement un élève, un jour un citoyen et à acquérir les premières bases d’un comportement fondé sur les règles de la morale. En Europe et aux USA, les programmes depuis 50 ans s’inscrivaient dans la tradition qui consiste à expliciter de manière détaillée non seulement les contenus d’enseignement arrêtés, mais aussi les méthodes et l’organisation des activités susceptibles de les appliquer de manière efficace et cohérente. Depuis une dizaine d’années, les nouveaux programmes constituent un équilibre entre les normes fixées et le libre choix des méthodes et des démarches, témoignant ainsi de la confiance accordée aux maîtres pour une mise en oeuvre adaptée aux élèves. Un équilibre entre encadrement et fixation préalable de la méthode et marge de manoeuvre est à trouver.
Sur le plan des horaires, il y a donc un net allégement. Les horaires sont plus stables, simples et précis: il n’y a plus d’horaire variable ou minimal, mais un horaire unique clairement identifié pour chaque discipline. La langue nationale et officielle de chaque pays est enseignée huit heures en moyenne hebdomadairement. Une langue étrangère intervient comme seconde langue au choix. En plus de l’apprentissage de la langue, c’est-à-dire apprendre à lire, à écrire et à s’exprimer correctement, l’accent est mis sur l’apprentissage fondamental du calcul, les mathématiques ont priorité avec une moyenne de cinq heures hebdomadaires. Pour ces deux disciplines majeures, langue et calcul, des progressions annuelles détaillées sont proposées. En langue, on trouve un enseignement explicite de la grammaire, du vocabulaire et de l’orthographe, durant tout le cursus scolaire. Pour faciliter le sens de la communication et de l’écriture, la récitation et la rédaction restent incontournables.
La lecture est pratiquée pour développer l’esprit critique et la confrontation des idées. La méthode moderne vise l’apprentissage du dialogue. Elle évite de s’enfermer dans une seule méthode de lecture et laisse ouverte cette dimension pour respecter le goût des élèves. Mais la précision des objectifs indiqués dans les progressions conduit nécessairement les enseignants à utiliser les méthodes qui ont fait leurs preuves. Notamment celle qui propose de résumer une partie ou tout le livre. Discerner entre les idées principales, les mots-clefs et le reste de l’écriture, est essentiel. Pour pouvoir identifier, les élèves de l’école élémentaire, doivent commencer à comprendre la manière dont fonctionne le code alphabétique, mémoriser les relations entre graphèmes et phonèmes et apprendre à les utiliser. A la fin du cycle des apprentissages fondamentaux, les élèves doivent savoir utiliser de manière privilégiée le vocabulaire acquis. Cela suppose que les élèves aient mémorisé la forme orthographique de très nombreux mots, d’où l’importance de la dictée. Dès la première année scolaire, les élèves des pays développés apprennent à déchiffrer et écrire seuls des mots déjà connus. Cet entraînement conduit progressivement l’élève à lire d’une manière plus aisée et plus rapide, déchiffrage, identification de la signification et partant, d’acquérir l’esprit critique de manière logique.
La conjugaison est fondamentale pour écrire sans faute d’orthographe. A partir de l’observation des variations morphologiques et racines du verbe, repérage, explicitation, puis mémorisation des règles d’engendrement des formes les plus fréquentes; construction progressive des tableaux de conjugaison puis mémorisation de la conjugaison des verbes les plus fréquents aux temps et modes, passé présent, l’élève maitrisera aussi la notion de temps, capitale pour une vision rationnelle du monde. La jeunesse algérienne qui a une certaine maturité de la vie, de par les épreuves vécues par la société depuis des siècles, peut atteindre l’excellence si les méthodes modernes sont appliquées. Aujourd’hui, le moteur du savoir se fonde sur les mathématiques. Les programmes, principalement en Europe, au Japon et aux USA, sont organisés autour des 4 grands domaines reconnus internationalement, comme au sein de l’Unesco: comprendre et utiliser les Nombres et le calcul, la géométrie, les grandeurs et mesures, et enfin l’organisation et la gestion de données, c’est-à-dire l’utilisation de tableaux, de graphes. Sans ces connaissances et pratiques de base, il est impossible d’acquérir la techno-science, le savoir moderne, d’approfondir la recherche et de maîtriser l’économie de marché. L’apprentissage des techniques opératoires est renforcé dès l’école primaire: on commence l’apprentissage de la multiplication et de la division posée avant la fin de la deuxième année fondamentale et certains pays vont jusqu’à la multiplication de deux nombres décimaux et la division décimale. Le recours au calcul mental, un temps délaissé revient en force, y compris par la maîtrise de la règle de trois. La construction des figures géométriques de base est visée. La géométrie est considérée comme la reine des sciences et techniques.
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