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la farce cynique des élections en Algérie

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  • la farce cynique des élections en Algérie

    Mohamed Benchicou : la présidentielle en Algérie est une « farce cynique »

    Entretien avec le journaliste et écrivain algérien

    Le coup d’envoi de la campagne présidentielle a été lancé, jeudi, en Algérie. Les élections prévues le 9 avril prochain risquent d’être sans surprise. Le président algérien, Abdelaziz Bouteflika, qui a modifié la Constitution en novembre dernier pour briguer un troisième mandat, est quasiment certain de remporter la mise. Interviewé par A.frik.com, Mohamed Benchicou, le journaliste et écrivain algérien, décrypte ces présidentielles à venir qu’il considère comme « une farce cynique ».


    A.frik.com : Le président algérien Abdelaziz Bouteflika est donné gagnant aux prochaines élections. Les présidentielles semblent être courues d’avance. Dans ces conditions, un taux d’abstention record est-il à craindre ?


    Mohamed Benchicou : Il n’y a pas d’élections. Il n’y a qu’un régime désavoué, vieilli et corrompu qui se reconduit par une farce cynique. Les élections font partie de la supercherie démocratique : créer l’illusion du pluralisme. Le régime algérien a bien saisi que, dans un monde où la démocratie et les élections étaient devenues la seule source de légitimité reconnue, il faut organiser des « élections » mais qui n’assureront aucune alternance ! Alors il fait semblant de « solliciter » du « peuple » le renouvellement périodique de son mandat perpétuel. Le peuple a compris que les élections n’étaient qu’une illusion de pluralisme politique, de démocratie. Dans ce pays, il n’a pas eu d’alternance politique depuis 1964. Les Algériens savent que ces élections ne sont là que pour légitimer le pouvoir en place. Elles visent à conforter la position Abdelaziz Bouteflika. C’est pour ces raisons que la population ne vote pas depuis plus de cinq ans. A quoi bon se déplacer pour voter alors que le président est sûr d’être reconduit pour un troisième mandat ?

    A.frik.com : Les Algériens se sont-ils résignés ?


    Mohamed Benchicou : Vous savez, il y a vraiment un divorce qui s’est opéré entre le régime et la société. Cette rupture est très inquiétante. Elle est liée à Bouteflika qui ne cesse d’accentuer la corruption, la mal gouvernance et étouffe les forces démocratiques. Le régime est obsédé par le taux d’abstention, car il sait que la population est en train de lui tourner le dos. Le fait de s’abstenir est une manière de s’opposer, donc de s’exprimer.

    A.frik.com : Les candidats de l’opposition peuvent-ils déstabiliser le régime actuel ?

    Mohamed Benchicou : L’opposition est désavouée. Les opposants n’accompagnent jamais un mouvement social. Ils ne sortent pas de leurs bunkers. Ils font partie du décor d’une démocratie travestie, une « démocratie sans représentation » avec ses partis sans militants et ses initiés bien rémunérés qui se font passer pour les opposants les plus bruyants au régime. Pendant cinq ans, Louisa Hanoune était absente et maintenant elle revient pour les présidentielles. La candidate trotskiste du Parti des travailleurs est nécessaire à la crédibilité de ce régime autoritaire, car c’est la seule qu’on connaisse (c’est la deuxième fois qu’elle se présente aux élection présidentielles, ndlr) ! Tous les autres candidats sont inconnus. Ceux qui s’étaient représentés en 2004 se sont réfugiés dans le silence. Ou sont-ils d’ailleurs passés ? Je me le demande. L’opposition n’a jamais accompagné la société algérienne, elle profite juste des luttes populaires pour négocier avec le régime. Par exemple, le RCD (le Parti du Rassemblement démocratique populaire) a négocié avec le régime en 1999 alors qu’il avait boycotté les présidentielles. L’opposition ne déstabilise pas le pouvoir, elle participe à le légitimer.

    A.frik.com : Selon vous, l’opposition n’existe pas ?

    Mohamed Benchicou : On ne peut pas avoir de vrai candidat issu de l’opposition. Quand on ne peut pas s’adresser à la population, que les manifestations sont interdites, comment peut-on s’exprimer ? C’est impossible. De plus, les élections sont truquées, les cénacles inventent des chiffres, c’est malheureux, mais c’est comme ça. Je suis allé voir à Alger ma famille, mes amis, personne n’a parlé de ces élections. Là-bas, c’est un non-événement.

    A.frik.com : La présence des observateurs internationaux lors des prochaines élections ne vont pas réduire les risques des fraudes électorales dont vous parlez ?

    Mohamed Benchicou : Qui peut contrôler une farce ? La présence des observateurs internationaux est une scène nécessaire à la parodie électorale. D’ailleurs, j’ai appris que certains n’allaient pas venir pour les prochaines élections. Ça ne m’étonne pas, les observateurs ne font que contrôler quelques bureaux de vote et valider l’honorabilité du pouvoir en place. Pour que cela soit valable, il faudrait qu’ils se rendent dans les milliers de bureaux de vote qui existent en Algérie et interrogent les 20 millions de votants.

    A.frik.com : Si Abdelaziz Bouteflika est réélu le 9 avril prochain, la situation en Algérie changera-t-elle ?

    Mohamed Benchicou : Le régime sait qu’il est de plus en plus désavoué par la population. La modification de la Constitution en novembre dernier qui lui permettait de briguer un troisième mandat a marqué les Algériens. Abdelaziz Bouteflika est dans rapport d’affrontement avec la société, il va par conséquent accentuer la répression. Il a d’ailleurs déjà commencé avec le directeur du quotidien algérien El Watan qui vient de recevoir 14 convocations de la part de la police. C’est un message lancé à la presse afin d’interdire les propos contradictoires. Une correspondante du quotidien français Le Monde s’est vu récemment refusé une accréditation pour couvrir la campagne électorale. Tout cela s’inscrit dans le nouveau profil totalitaire que s’apprête à prendre le pouvoir algérien durant ce troisième mandat de Bouteflika.

    A.frik.com : Pensez-vous que les Algériens réagiront face à cette répression que vous jugez inévitable ?

    Mohamed Benchicou : Les Algériens ne vont pas accepter cela. Ils vont s’exprimer au sein des partis, mais ils vont emprunter d’autres canaux. Maintenant, je ne peux pas vous dire comment cela va se passer, je ne suis pas médium. Il y a néanmoins un élément nouveau qui mérite d’être souligné : la chute du prix du pétrole. Avec cela, le pouvoir ne va plus être en mesure de financer un modus vivendi. Il faut s’attendre à ce que le peuple algérien réagisse.
    Dernière modification par morjane, 07 avril 2009, 17h56. Motif: pb d'affichage

  • #2
    Alors ?

    Je veux lire ...

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    • #3
      Bachi

      Je veux lire ...
      je veux bien bachi, mais je n'arrive pas à poster la "discussion" sans que ça n'affiche du "charabia"

      si tu as un conseil, merci!

      il s'agit d'un entretien intéressant en ces temps d'élection présidentielle algérienne... curieusement peu évoquée sur FA!

      Commentaire


      • #4
        c'est peut etre juste un probléme de codage :

        clic droit CODAGE --> ISO


        ou poste le lien ........
        " Je me rend souvent dans les Mosquées, Ou l'ombre est propice au sommeil " O.Khayaâm

        Commentaire


        • #5
          affichage

          merci Cell.

          j'ai essayé (clic droit CODAGE --> ISO ), mais ça ne prend pas : y'a tout le texte qui disparaît!

          alors voici le lien si tu peux /veux ou si quelqu'un peut/veut l'afficher :


          http://www.**********/article16453.html


          encore une fois, l'entretien récent avec le journaliste Benchicou est plutôt ordinaire mais disons qu'il permet d'introduire la discussion sur le sens et l'enjeu des élections présidentielles algériennes!

          merci
          Dernière modification par sagace, 07 avril 2009, 15h00.

          Commentaire


          • #6
            désolé mais je n'y arrive pas!
            Dernière modification par sagace, 07 avril 2009, 15h06. Motif: echec tentative affichage

            Commentaire


            • #7
              Mohamed Benchicou : la présidentielle en Algérie est une « farce cynique »
              Entretien avec le journaliste et écrivain algérien

              Le coup d’envoi de la campagne présidentielle a été lancé, jeudi, en Algérie. Les élections prévues le 9 avril prochain risquent d’être sans surprise. Le président algérien, Abdelaziz Bouteflika, qui a modifié la Constitution en novembre dernier pour briguer un troisième mandat, est quasiment certain de remporter la mise. Interviewé par A.frik.com, Mohamed Benchicou, le journaliste et écrivain algérien, décrypte ces présidentielles à venir qu’il considère comme « une farce cynique ».


              A.frik.com : Le président algérien Abdelaziz Bouteflika est donné gagnant aux prochaines élections. Les présidentielles semblent être courues d’avance. Dans ces conditions, un taux d’abstention record est-il à craindre ?
              Mohamed Benchicou : Il n’y a pas d’élections. Il n’y a qu’un régime désavoué, vieilli et corrompu qui se reconduit par une farce cynique. Les élections font partie de la supercherie démocratique : créer l’illusion du pluralisme. Le régime algérien a bien saisi que, dans un monde où la démocratie et les élections étaient devenues la seule source de légitimité reconnue, il faut organiser des « élections » mais qui n’assureront aucune alternance ! Alors il fait semblant de « solliciter » du « peuple » le renouvellement périodique de son mandat perpétuel. Le peuple a compris que les élections n’étaient qu’une illusion de pluralisme politique, de démocratie. Dans ce pays, il n’a pas eu d’alternance politique depuis 1964. Les Algériens savent que ces élections ne sont là que pour légitimer le pouvoir en place. Elles visent à conforter la position Abdelaziz Bouteflika. C’est pour ces raisons que la population ne vote pas depuis plus de cinq ans. A quoi bon se déplacer pour voter alors que le président est sûr d’être reconduit pour un troisième mandat ?

              A.frik.com : Les Algériens se sont-ils résignés ?
              Mohamed Benchicou : Vous savez, il y a vraiment un divorce qui s’est opéré entre le régime et la société. Cette rupture est très inquiétante. Elle est liée à Bouteflika qui ne cesse d’accentuer la corruption, la mal gouvernance et étouffe les forces démocratiques. Le régime est obsédé par le taux d’abstention, car il sait que la population est en train de lui tourner le dos. Le fait de s’abstenir est une manière de s’opposer, donc de s’exprimer.

              A.frik.com : Les candidats de l’opposition peuvent-ils déstabiliser le régime actuel ?
              Mohamed Benchicou : L’opposition est désavouée. Les opposants n’accompagnent jamais un mouvement social. Ils ne sortent pas de leurs bunkers. Ils font partie du décor d’une démocratie travestie, une « démocratie sans représentation » avec ses partis sans militants et ses initiés bien rémunérés qui se font passer pour les opposants les plus bruyants au régime. Pendant cinq ans, Louisa Hanoune était absente et maintenant elle revient pour les présidentielles. La candidate trotskiste du Parti des travailleurs est nécessaire à la crédibilité de ce régime autoritaire, car c’est la seule qu’on connaisse (c’est la deuxième fois qu’elle se présente aux élection présidentielles, ndlr) ! Tous les autres candidats sont inconnus. Ceux qui s’étaient représentés en 2004 se sont réfugiés dans le silence. Ou sont-ils d’ailleurs passés ? Je me le demande. L’opposition n’a jamais accompagné la société algérienne, elle profite juste des luttes populaires pour négocier avec le régime. Par exemple, le RCD (le Parti du Rassemblement démocratique populaire) a négocié avec le régime en 1999 alors qu’il avait boycotté les présidentielles. L’opposition ne déstabilise pas le pouvoir, elle participe à le légitimer.

              A.frik.com : Selon vous, l’opposition n’existe pas ?
              Mohamed Benchicou : On ne peut pas avoir de vrai candidat issu de l’opposition. Quand on ne peut pas s’adresser à la population, que les manifestations sont interdites, comment peut-on s’exprimer ? C’est impossible. De plus, les élections sont truquées, les cénacles inventent des chiffres, c’est malheureux, mais c’est comme ça. Je suis allé voir à Alger ma famille, mes amis, personne n’a parlé de ces élections. Là-bas, c’est un non-événement.

              A.frik.com : La présence des observateurs internationaux lors des prochaines élections ne vont pas réduire les risques des fraudes électorales dont vous parlez ?
              Mohamed Benchicou : Qui peut contrôler une farce ? La présence des observateurs internationaux est une scène nécessaire à la parodie électorale. D’ailleurs, j’ai appris que certains n’allaient pas venir pour les prochaines élections. Ça ne m’étonne pas, les observateurs ne font que contrôler quelques bureaux de vote et valider l’honorabilité du pouvoir en place. Pour que cela soit valable, il faudrait qu’ils se rendent dans les milliers de bureaux de vote qui existent en Algérie et interrogent les 20 millions de votants.

              A.frik.com : Si Abdelaziz Bouteflika est réélu le 9 avril prochain, la situation en Algérie changera-t-elle ?
              Mohamed Benchicou : Le régime sait qu’il est de plus en plus désavoué par la population. La modification de la Constitution en novembre dernier qui lui permettait de briguer un troisième mandat a marqué les Algériens. Abdelaziz Bouteflika est dans rapport d’affrontement avec la société, il va par conséquent accentuer la répression. Il a d’ailleurs déjà commencé avec le directeur du quotidien algérien El Watan qui vient de recevoir 14 convocations de la part de la police. C’est un message lancé à la presse afin d’interdire les propos contradictoires. Une correspondante du quotidien français Le Monde s’est vu récemment refusé une accréditation pour couvrir la campagne électorale. Tout cela s’inscrit dans le nouveau profil totalitaire que s’apprête à prendre le pouvoir algérien durant ce troisième mandat de Bouteflika.

              A.frik.com : Pensez-vous que les Algériens réagiront face à cette répression que vous jugez inévitable ?
              Mohamed Benchicou : Les Algériens ne vont pas accepter cela. Ils vont s’exprimer au sein des partis, mais ils vont emprunter d’autres canaux. Maintenant, je ne peux pas vous dire comment cela va se passer, je ne suis pas médium. Il y a néanmoins un élément nouveau qui mérite d’être souligné : la chute du prix du pétrole. Avec cela, le pouvoir ne va plus être en mesure de financer un modus vivendi. Il faut s’attendre à ce que le peuple algérien réagisse.

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              • #8
                Merci Medit, j'allais le poster

                Tu dates Sagace (pas bien nommé sur ce coup-là ) l'article est du 19 mars.

                Et Benchicou...hein...
                « N’attribuez jamais à la malveillance ce qui s’explique très bien par l’incompétence. » - Napoléon Bonaparte

                Commentaire


                • #9
                  Ha bon je me disais encore de qui ça pouvait venir.
                  mais venant de ce type : Rien de nouveau à l'horizon.:22:

                  Commentaire


                  • #10
                    A Banchicou, je dois au moins l'economie de l'achat des journaux algeriens depuis au moins 15 ans.

                    Merci Ya si Mohamed Benchicou de m'avoir degoute de toute la politique et meme des faits divers.

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                    • #11
                      merci Medit, j'avais du mal!

                      zakia6060 : Tu dates Sagace (pas bien nommé sur ce coup-là ) l'article est du 19 mars.
                      pas si daté que ça qd mm!
                      et puis l'important c'est l'actualité des propos : l'élection ou plutôt l'intrônisation c'est ds qlq jours/heures!

                      personnellement je voulais entendre les amis algériens sur le sujet. quand on se proclame démocrate ou réformiste ou que sais-je on se doit d'avoir une position sur cette mascarade d'élection présidentielle "à choix unique"!

                      zakia6060 : Et Benchicou...hein...
                      encore une fois peu importe qui est ce gars, l'important ce sont les quelques vérités évidentes contenues dans ses propos :

                      ex :
                      Mohamed Benchicou : Il n’y a pas d’élections. Il n’y a qu’un régime désavoué, vieilli et corrompu qui se reconduit par une farce cynique. Les élections font partie de la supercherie démocratique : créer l’illusion du pluralisme.
                      Dernière modification par sagace, 07 avril 2009, 15h27.

                      Commentaire


                      • #12
                        A sagace

                        Les réponses données en début d'interview sont très justes...
                        Elections bidon et résultat bidon...c'est vrai

                        Commentaire


                        • #13
                          Moha

                          Merci sagace

                          Encore une fois, les plus francs dérrangent.
                          Tu ne trouveras pas ici une analyse censé de l'interview, mais uniquement les critiques et les raccourcis sur Benchicou et maintenant sur les marocains (Ce journaliste qui a écrit un livre sur ce Bouteflika des années avant que la plupart ne se rendent compte de qui est ce président catastrophe. Mais dans la culture de la politique algérienne, une fois qu'on a critiqué, on continue de le faire même si on se rend compte que le destinataire avait raison), donc je suppose que tu ne trouveras pas ce que tu cherchais ici.

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