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Les jeunes algériens entre la réussite et l’exil

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  • Les jeunes algériens entre la réussite et l’exil

    Courtisés par les candidats à la présidentielle du 9 avril en Algérie, les jeunes sont souvent partagés entre l’émigration clandestine et le désir de rester dans un pays où les perspectives d’avenir sont limitées, faute d’une politique efficace en leur faveur, disent-ils.

    Les jeunes représentent 75% de la population d’Algérie et constituent l’essentiel des candidats à l’émigration clandestine qui chaque année tentent par milliers de traverser la Méditerranée, malgré les périls pour rejoindre l’Europe à la recherche d’une éventuelle vie meilleure.

    “Je veux une femme, un logement et une voiture. En Algérie, je ne peux pas les avoir. Il n’y a aucun avenir pour les jeunes dans ce pays. Je préfère mourir en mer et être dévoré par les poissons que de rester ici, mourir d’ennuis et voir la vie passer comme spectateur”, affirme Réda, 28 ans, à Alger, qui ne votera pas le 9 avril.

    Le chômage (11,3% en 2008 de source officielle) frappe particulièrement les moins de 35 ans, qui représentent 87,8% des sans-emploi, malgré les différentes politiques initiées par le gouvernement en faveur des jeunes.

    Les jeunes, désoeuvrés, sont aussi devenus des proies pour les recruteurs des groupes islamiques armés, toujours actifs dans certaines régions. Plusieurs attentats kamikazes ont été commis ces dernières années par des jeunes qui venaient de rejoindre le maquis, selon la presse.

    La jeunesse est enfin devenue la cible des trafiquants de drogue.

    “Un jeune sur quatre consomme de la drogue. Les saisies de cannabis sont passées de 1,3 tonne en 1993 à 38 tonnes en 2008″, s’inquiète devant l’AFP le Pr Mustapha Khiati, président de la Fondation nationale pour la promotion de la santé et le développement de la recherche (Forem).

    Les jeunes sont également souvent à l’origine de violences dans les stades de football ou d’émeutes populaires qui éclatent de temps en temps à travers le pays.

    “Ces dernières années, tous les maux sociaux ont pris de l’ampleur d’une façon inquiétante”, ajoute le Pr Khiati. Mais la “majorité silencieuse des jeunes fait des études et cherche du travail”, reconnaît-il.

    Comme Maya, belle et jeune étudiante en géologie à l’université de Bab Ezzouar d’Alger.

    “Je veux rester, vivre et devenir artiste en Algérie. L’émigration clandestine n’est pas la solution. Certains jeunes pensent qu’en Europe c’est le paradis, alors que c’est faux”, dit-elle, en avouant ne pas savoir si elle ira voter ou non.

    Dans une société en manque de repères, des jeunes travaillant dans des grands groupes privés algériens et étrangers ou même devenus chefs d’entreprises affichent parfois une certaine réussite sociale.

    “La réussite grâce au travail est possible en Algérie”, affirme Hassen Khelifati, PDG de la compagnie privée Alliance assurances et membre du Forum des chefs d’entreprises, la plus importante organisation patronale du pays.

    A 41 ans, ce diplômé en finances de l’Ecole supérieure de commerce d’Alger, pur produit de l’école algérienne, représente la nouvelle génération de jeunes entrepreneurs.

    La compagnie qu’il a créée en 2005 avec d’autres investisseurs a quintuplé son chiffre d’affaires entre 2006 et 2008 (16 millions d’euros).

    “La seule recette pour réussir est le travail qu’il faut revaloriser. Beaucoup de jeunes n’y croient pas et veulent obtenir tout de suite une voiture, un logement et se marier”, ajoute-t-il.

    Un avis partagé par la psychologue Fatema Sebaa, enseignante et chercheur à Oran (ouest). “Les jeunes doivent être écoutés et considérés pour résoudre leurs problèmes”, dit-t-elle.
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