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Les étrangers font du lobbying, Alger ne cède pas

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  • Les étrangers font du lobbying, Alger ne cède pas

    Des contacts de haut niveau en cours pour convaincre la partie algérienne d’assouplir les conditions d’investissements étrangers. Des sociétés d'importation étrangères, implantées en Algérie, risquent de se retirer du pays et «pourraient décider de réexporter en Algérie à partir d'un autre territoire»

    Le durcissement des conditions d'investissement étranger en Algérie, suite à l’instruction du premier ministre, Ahmed Ouyahia, du 23 décembre 2008, fixant de nouvelles dispositions en matière d'installation d'investisseurs étrangers, préoccupe le patronat français.

    Les nouvelles règles, entrées en vigueur au début de cette année, interdisent, notamment, aux groupes étrangers de détenir plus de 49% du capital dans tout projet en Algérie et les obligent à s'associer avec des investisseurs nationaux. Entre mariage forcé avec un partenaire algérien ou plier bagages pour retourner en Europe où la récession économique à bon dos, la marge de manœuvre des investisseurs étrangers est réduite.

    Les Français, premiers investisseurs étrangers en Algérie, sont les plus affectés par le durcissement des conditions d’investissement. Comme rapporté sur ces mêmes colonnes, le Medef (Mouvement des entreprises de France) a regretté, dans une réunion du 26 mars dernier à Paris, un enfoncement du climat des affaires en Algérie dans le rouge.

    «La communauté d'affaires en Algérie est vraiment inquiète», a confié un participant à cette rencontre, cité par une publication spécialisée française, la lettre électronique hebdomadaire «MOCI news». Des sociétés d'importation françaises, implantées en Algérie, risquent de se retirer du pays et «pourraient décider de réexporter en Algérie à partir d'un autre territoire», précise cette source.

    Parmi les mesures décriées par les investisseurs français: la décision de l'Algérie de garder la majorité du capital dans tous projets d'investissement impliquant des étrangers, mais surtout l'instruction du gouvernement obligeant les sociétés exportatrices étrangères (plus de 1.700 entreprises concernées) à accueillir, à hauteur de 30%, des partenaires algériens.

    Ces mesures ont déjà fait réagir le président de la Chambre française de commerce et d'industrie en Algérie (CFCIA), Michel de Cafarelli. Le 11 mars, il a adressé une lettre au Premier ministre Ahmed Ouyahia. Cette initiative de protestation française a été menée conjointement avec la Chambre américaine de commerce en Algérie, selon des sources françaises, rapporte le site d’information «TSA». Le 26 mars à Paris, certains participants, présents à la réunion du Medef, avaient évoqué un possible retrait de «la mesure des 30%» après les élections présidentielles du 9 avril. Mais d'autres présents, plus prudents, ont estimé un tel changement peu probable.

    Pour les experts, la solidité de la position de l’Algérie grâce aux réserves de changes et la grave récession économique qui bat son plein en Europe et en Amérique ne laisse aucun choix pour les investisseurs étrangers. L’Algérie est considérée, à ce jour, comme un marché porteur encore épargnée par la crise économique et financière internationale.

    Resserrement du crédit à la consommation

    Le durcissement des conditions d’investissements étrangers en Algérie a également touché les banques étrangères et, en particulier françaises, surtout après les pressions des autorités algériennes pour diversifier leurs portefeuilles d’affaires. L’étau semble se resserrer sur ces banques après la décision du Conseil de la monnaie et du crédit (CMC) de la Banque d’Algérie prise fin décembre 2008 pour l’accroissement du capital social de 2,5 milliards de dinars à 10 milliards de dinars (environ 100 millions d’euros).

    Touchées de plein fouet par la crise financière internationale, ces banques étaient en train de réduire la voilure de leurs engagements, notamment dans le crédit à la consommation, lorsqu’est tombée la directive du CMC qui les oblige à redéployer leur portefeuille d’affaires. Les signes d’un resserrement du crédit à la consommation se sont multipliés depuis la fin de l’année 2008 dans les agences des enseignes françaises.

    Un directeur de PME, client d’une des ces banques à Alger-centre, témoigne que son directeur d’agence s’est excusé, courant février, de ne plus pouvoir accorder de crédit personnel de «bien-être», une «quasi-facilité de caisse» plafonnée à 500.000 dinars, puis ramenée à 300.000 dinars, avant d’être stoppée «dans tout le réseau».

    Face à cette situation difficile, des informations circulent dans les milieux d’affaires étrangers sur le lancement d’une initiative de grande envergure visant la création d’un lobby pour faire pression sur le gouvernement algérien. Des contacts de haut niveau sont en cours pour convaincre la partie algérienne d’assouplir les conditions d’investissements étrangers, mais vu les nouvelles orientations du gouvernement algérien, cette initiative a peu de chance d’aboutir.

    Le Financier
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