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LE NIET DE L’EUROPE À LA TURQUIE: L’aversion pour l’Islam

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  • LE NIET DE L’EUROPE À LA TURQUIE: L’aversion pour l’Islam

    «Nous avons laissé la question de l’Islam flotter trop longtemps, car nous sommes tolérants et bien paresseux. Il faut, de temps à autre, courir le risque de se voir coller une étiquette moins flatteuse, car il y a certaines choses pour lesquelles on ne doit pas montrer de tolérance.»
    Margareth II, reine du Danemark

    Ces mots de la reine danoise permettent de confirmer l’état d’esprit du nouveau secrétaire général de l’Otan élu malgré le veto turc pour sa position lors de l’affaire des caricatures. Au cours de son passage en Europe et dans son discours sur l’Otan, le président Obama a demandé à l’Europe d’admettre la Turquie dans l’Union européenne. Quel crime abominable!

    Sans attendre, la France et l’Allemagne rejettent cette proposition. Mieux encore, je n’ai pas trouvé un journal de droite ou de gauche qui ait fait dans la nuance, au contraire c’est l’hallali. Pour rappel, la position des États-Unis d’Amérique était déjà la même avant Obama. Le président américain Obama semble cependant oublier que c’est une question qui ne le regarde pas. Obama, le président du monde, sauveur de la veuve, de l’orphelin et de l’Africain, élu par l’impopularité de son prédécesseur, vient de faire une requête au Vieux Contient. «Les Etats-Unis et l’Europe doivent considérer les musulmans comme des amis, des voisins et des partenaires pour combattre l’injustice, l’intolérance et la violence, et forger une relation fondée sur le respect mutuel et des intérêts communs.» (...) Il n’a aucune autorité pour décider de qui va rentrer ou pas dans notre déjà trop-pleine Union.

    La Turquie est un allié des Etats-Unis depuis déjà quelque temps. Elle a été acceptée dans l’Otan pendant la guerre froide pour contrer l’avancée communiste. La guerre froide finie, le contrat passé entre la Turquie et l’Otan aurait dû être remis en question. Je rappelle que dans Otan, il y a un A de Atlantique. Ce n’est qu’un souci géographique comme celle de la présence de ce pays en Europe... (...) Si la Turquie adhère à l’Union, mettra-t-elle un veto à toute décision qui ne soit pas acceptable par la population musulmane mais allant de soi pour des pays de souche chrétienne?(1)

  • #2
    La position douteuse de la France

    Le refus de la Turquie dans l’Europe tient de l’obstination irrationnelle. C’est en France que la crispation est la plus importante. Aussi bien pour la Droite que pour la Gauche, l’adhésion pose problème. On connaît les positions de Giscard d’Estaing qui ramène l’adhésion de la Turquie à un problème ethnique et d’essence chrétienne.

    Cependant, un homme politique a toujours été constant dans ses positions: Michel Rocard n’est pas un inconnu. Pour lui, l’adhésion de la Turquie est un facteur contribuant à la «paix régionale». «Nous partageons avec la Turquie un héritage historique.» «La Turquie est aux frontières de l’Europe, mais elle lui est historiquement intégrée depuis la Grèce antique jusqu’à nos jours.» «Plus que jamais, nous avons besoin de la Turquie dans l’Europe.»(2)

    Depuis le vote du Congrès modifiant la Constitution française, le référendum est de mise pour toute nouvelle adhésion à l’UE, sauf si 3/5e des deux assemblées souhaitent passer par une ratification parlementaire.
    Dans ce cas, c’est au président de la République qu’il revient de trancher entre référendum et vote des parlementaires. Un sondage du 14 décembre 2004 indique que 67% des Français sont contre l’entrée de la Turquie. La France est toujours soupçonnée de mener un double agenda sur la question turque. D’un côté, elle soutient les négociations d’adhésion avec la Turquie menées par la Commission, de l’autre elle donne le sentiment de décourager la perspective d’une adhésion turque à l’UE. Dès lors, la ligne diplomatique du Quai d’Orsay est la suivante: l’opposition de Nicolas Sarkozy à l’adhésion turque n’entrave en rien la poursuite des négociations d’adhésion entre la Commission et Ankara. 8 chapitres de négociations sur 35 sont actuellement ouverts: science et recherche, politique industrielle et entreprises, statistiques, contrôle financier, réseaux transeuropéens, protection de la santé et du consommateur, droit des sociétés et droit de la propriété intellectuelle. Mais ces chapitres, sur lesquels les négociations sont engagées, restent «secondaires». Les pays réticents à l’adhésion turque, au premier rang desquelles la France, faisant en sorte que les négociations ne portent pas sur des sujets sensibles, tels que les politiques économiques, monétaires et institutionnelles. «L’objectif français est que l’on se situe dans le cadre de ce qu’a annoncé Sarkozy et de ne pas dire le contraire de ce qu’il s’est engagé à faire. Le souci est de ne pas qualifier les négociations et de ne pas dire explicitement qu’elles mènent à l’adhésion» C’est dire si les jeux sont faits. Le prétexte souvent donné pour le refus de la Turquie, est que l’Europe ne peut pas avoir une frontière avec l’Irak, mais en y réfléchissant bien l’Europe a bien une frontière avec le Brésil, Guyane oblige...De plus Les Etats-Unis militants pour la Turquie auraient deux avantages: disposer d’un cheval de Troie oriental à l’intérieur de l’Europe, le Royaume-Uni constituant depuis longtemps le cheval de Troie occidental; affaiblir l’Europe politique, le poids de la Turquie (majoritairement musulmane, même si l’État turc est laïque) serait considérable dans les institutions européennes en raison de l’importance de sa population. Pour rappel de cette valse-hésitation le 18.12.2007, Olli Rhehn commissaire à l’Elargissement déclare «La Turquie en Europe: dans 5 ans.» Comprenne qui pourra! A l’autre bout de la réflexion, pour ce qui est de la Croatie, la Moldavie, voire la Serbie c’est l’Europe qui propose un traitement accéléré de leur intégration. C’est dire si d’un côté c’est le TGV, de l’autre l’escargot perclus de rhumatismes.

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    • #3
      Par ailleurs, l’Europe - sans publicité - a déclaré en décembre 2008, dans les faits Israël 28e Etat de l’Europe avec tous les avantages du fait des relations upgrading.

      Cette politique est incompréhensible selon les critères rationnels. Ainsi, elle admet un pays situé beaucoup plus loin que la Turquie avec lequel elle n’a pas de frontière, contrairement à la Turquie. De plus les rares velléités des parlementaires européens contre ce statut ont été étouffées puisque ce sont les ministres qui ont voté ces relations exceptionnelles qui donnent par exemple en dehors de toutes les participations d’Israël à la politique économique, scientifique de recherche la participation d’Israël à la politique de défense de l’Europe et de ses missions en dehors de l’Europe.

      Pour rappel, il était entendu qu’Israël se conforme à certaines conditions, notamment lever le blocus de Ghaza et participer aux négociations visant à la création de l’Etat Palestinien. Justement, le mouvement Hamas - création d’Israël il y a 25 ans pour contrer le Fatah - est sorti vainqueur des élections législatives d’une façon régulière sous contrôle international. On l’aura compris cela n’arrangeait pas Israël, qui fit le forcing pour ne pas reconnaître et surtout ne pas faire reconnaître les élections par l’Europe et les Etats-Unis et inscrire le Hamas sur la liste des terroristes, coupant de ce fait le cordon ombilical des vivres. Diabolisée, Ghaza se meurt. Le carnage qui eut lieu, déboucha non seulement sur un «non-lieu», toutes les enquêtes sur les massacres d’enfants sont annulées, les médias occidentaux participant à cette chape de «plomb durci...».
      Mieux, un gouvernement d’extrême droite qui assure qu’il ne reconnaît pas la Palestine, ne suscite aucune réaction. Personne ne peut ou ne doit critiquer sous peine de se voir mis au ban de l’Occident judéo-chrétien

      Toujours dans le cadre des Croisades et du patrimoine judéo-chrétien l’élection de Benoît XVI a donné un coup d’accélérateur à la distanciation d’avec l’Islam devenu le «tiers exclu de la Révélation abrahamique».

      Peu avant d’être pape, il répétait encore: «Historiquement et culturellement, la Turquie a peu en commun avec l’Europe [...]. Il serait mieux qu’elle devienne un pont avec le monde arabe ou qu’elle forme avec lui son propre continent culturel.» Souvenons-nous aussi: le secrétaire personnel du pape Benoît XVI s’est ému de l’islamisation de l’Europe et a insisté sur la nécessité de ne pas ignorer les racines chrétiennes du continent. «On ne peut pas nier les tentatives pour islamiser l’Ouest».(3)

      «Il ne faut pas se payer de mots!» disait De Gaulle, nous sommes quand même avant tout un peuple européen de race blanche, de culture grecque et latine et de religion chrétienne.(..) Si tous les Arabes et Berbères d’Algérie étaient considérés comme Français, comment les empêcherait-on de venir s’installer en métropole? Mon village ne s’appellerait plus Colombey-les-deux-Eglises, mais Colombey-les-deux-Mosquées! (4)

      Pourtant Jésus était sémite, il n’était pas forcément blanc! La Turquie est une vieille terre de civilisation, de culture et de religion. Elle porte mieux que tous les pays européens, la plupart des valeurs judéo-chrétiennes de l’Europe, les apôtres tels que Paul ou Marie la mère de Jésus (qui aurait fini sa vie près d’Éphèse), le mont Ararat (de l’arche de Noé).

      On dit que si la Turquie était en Europe: «Ça se saurait!». Nous versons au dossier à décharge, les évidences suivantes: dans la mythologie grecque, Europe, fille d’Agénor est une princesse phénicienne (c’est-à-dire au Moyen-Orient). Au IVe siècle apr. J.-C., le mot Europe désigne l’une des six provinces du diocèse de Thrace, et son territoire correspond approximativement à celui de la Thrace orientale turque actuelle.

      L’utilisation du mot Europe par les habitants de l’Europe ne s’est généralisée qu’à partir du XVIe siècle, c’est-à-dire lorsque la Renaissance était déjà bien engagée. C’est-à-dire au moment où la Turquie possédait tous les Balkans quasiment jusqu’à Vienne. «Nous les avons arrêtés une première fois à Vienne en 1687, nous les arrêterons encore», aurait déclaré Bolkeinstein, ancien commissaire de l’Union européenne.(5)

      A cette Europe chauvine frileuse et revancharde plusieurs siècles après, nous préférons celle de Dominique de Villepin et Jorge Semprun. Dans un ouvrage remarquable, ils parlent de l’homme européen. Au fondement de la construction européenne, il y a, écrivent-ils, la volonté de paix. Il y a aussi «une idée politique révolutionnaire»: construire une démocratie à l’échelle de plusieurs Etats-nations, une première dans l’Histoire. «Le Traité opère un retour nécessaire à la seule source de légitimité démocratique: les citoyens.» Semprun pas plus que Villepin n’imaginent une «Europe forteresse», repliée sur elle-même, s’abandonnant à la peur.

      Par son histoire, les valeurs qui la fondent - l’affirmation de l’individu, l’enracinement de la démocratie, la primauté du droit, la confiance dans l’échange - l’Europe a une vocation: être au service du monde, et d’abord de la paix, de la démocratie et de la justice. Inversement, l’Europe ne doit pas craindre l’ouverture, les échanges qui enrichissent.....Et chez Semprun, comme chez Villepin, les poètes ne sont jamais loin pour souhaiter «faire entrer dans notre maison commune le souffle du monde».(6)

      Pour Denis Macshane, ancien ministre britannique des Affaires européennes, la Turquie a vocation à rentrer dans l’Union européenne. Il écrit: «Mille quatre-cent-quatre-vingt-douze fut à la fois la meilleure et la pire des années pour l’Europe. Christophe Colomb s’embarqua pour les Amériques afin de relier les deux morceaux de terre situés de chaque côté de l’Atlantique...Mais 1492 évoque aussi les plus sombres heures de l’Europe: cette année-là, sur décision de la Maison royale d’Espagne, juifs et musulmans furent bannis de la collectivité européenne. La victoire de ce fondamentalisme religieux fut néanmoins de courte durée. Les juifs et les musulmans expulsés au nom de la suprématie catholique furent plus chanceux qu’ils ne le croyaient. Le monde dans lequel ils entrèrent avait atteint l’un des degrés les plus élevés de la civilisation. Dans le monde musulman du Moyen âge, les arts, la philosophie grecque, les mathématiques et la médecine dépassaient tout ce qu’on a pu connaître dans la période florissante de la pré-Renaissance ou juste avant le siècle des Lumières en Europe. Les importantes communautés juives de Sarajevo et de Salonique vécurent de façon incomparablement plus sûre sous le régime musulman qu’elles ne l’auraient été sous domination chrétienne.»(7)

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      • #4
        La longue marche

        Pourtant la Turquie a des relations diplomatiques avec Israël. Elle joue la médiatrice entre Israël et la Syrie. L’Europe gagnerait à entretenir des relations apaisées avec le monde musulman. Passerelle entre l’Orient et l’Occident, la Turquie pourrait s’imposer dans les prochaines années comme un acteur géopolitique majeur. La Turquie a perdu déjà cinquante ans à tenter vainement de frapper à la porte de la forteresse Europe. Elle aurait dû se méfier des promesses qui lui ont été faites -l’adhésion à l’Europe suivrait son cours...normal - lors de la mise en place du canular traquenard de l’Union pour la Méditerranée.

        Las! La «marche turque» vers l’Europe a commencé par un tango il y a cinquante ans; on berçait d’illusions la Turquie. C’était l’époque où il fallait contrer l’ogre soviétique «l’empire du mal» disait Reagan. Après, ce fut une série de valses-hésitations où on faisait miroiter l’adhésion prochaine entrecoupée périodiquement de fin de non-recevoir. Après lui avoir promis monts et merveilles quand on avait besoin d’elle, la vérité crue est là: on ne veut pas de l’Islam en Europe si ce n’est à dose homéopathique. C’est donc un requiem pour les espérances des Turcs qui entendent de ce fait, sonner le glas à leur aspiration à cette Europe du Graal tant fantasmée.

        La déclaration apaisée d’Obama concernant l’Islam a été mal accueillie en Europe. Cela voudrait dire qu’en fait, Bush n’a fait que catalyser à sa façon une haine séculaire européenne latente et toujours d’actualité. Bush parti, l’animosité reste. La laïcité est une façon de vivre interne à l’Europe, à l’extérieur, l’Europe est croisée....Ainsi va le monde.

        (*) Ecole nationale polytechnique

        1.Ratigan: Obama, Europe et tête-de-turc Agoravox. 7 avril 2009
        2.Michel Rocard, Oui à la Turquie. Ed. Seuil 2008
        3.Monseigneur Georg Gaenswein: Süddeutschezeitung, vendredi 27 juillet 2007.
        4.Alain Peyrefitte: C’était De Gaulle, Editions de Fallois/Fayard, Paris 1994
        5.C.E.Chitour: La marche turque vers l’Europe-L’Expression 3 septembre 2007
        6.Jorge Semprun et Dominique de Villepin: L’homme européen, Editions Perrin 2006
        7.Denis Macshane. Turquie, modèle démocrate-musulman? Libération 10 décembre 2002

        Pr Chems Eddine CHITOUR (*)
        L'Expression

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        • #5
          Adieu Europe!

          Excellente analyse DZone.
          L'histoire de l'Europe et la Turquie sont liés.

          Mais bon sa regeradent que les européens

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          • #6
            ce n'est pas q'une question de religion mais aussi de demographie je m'explique en europe un pays avec une population importante à plus de votant sur les sujets europeens q'un pays qui en a moins hors tout le monde sait que la turquie deviendrait deuxieme il me semble en population dans l'union europeenne la france voit donc d'un mauvais oeil l'arrivé de la turquie car elle risquerait de perdre son influence lors des votes sachant qu'il ya plus de conivence entre la turquie et l'allemange

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            • #7
              C'est le genre d'article que j'aime lire, de par cette honnêteté intellectuelle et candeur qu'on tu nous tiens.
              Ask not what your country can do for you, but ask what you can do for your country.

              J.F.Kennedy, inspired by Gibran K. Gibran.

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