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Les Etats-Unis haussent les barrières à l'entrée des cerveaux étrangers

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  • Les Etats-Unis haussent les barrières à l'entrée des cerveaux étrangers

    L'interdiction faite aux banques renflouées par l'Etat de recourir à des talents étrangers relance la polémique sur la restriction des quotas d'entrée de travailleurs qualifiés. Une mesure taxée de protectionnisme.

    « Protectionniste et contre-productive »: c'est ainsi que l'influent pdg de Goldman Sachs, Lloyd Blankfein, a qualifié, mardi, la mesure votée par le Congrès privant les sociétés bénéficiant de l'aide publique des talents étrangers.

    Précisément, l'amendement Sanders - du nom d'un sénateur indépendant du Vermont - à la loi sur le stimulus signée le 17 février par Barack Obama interdit de facto aux établissements financiers renfloués par les fonds publics de demander des permis temporaires de travail - les fameux visas H1B - pour le compte d'étrangers qualifiés qu'ils souhaitent faire entrer aux Etats-Unis, et ce durant deux ans.

    Les Etats-Unis désormais hostiles au "brain drain"?

    « Les Etats-Unis ont toujours été un aimant pour les gens les plus qualifiés et talentueux de la planète », a expliqué le patron de Goldman Sachs, qui emploie aux Etats-Unis 200 étrangers dotés de visas H1B. «Le Employ American Act revient à dire à ces gens qui aident nos sociétés à se développer et innover d'aller chercher du travail ailleurs !». La Bank of America s'était déjà émue des conséquences de la nouvelle législation sur ses recrutements. Et le célèbre éditorialiste du New York Times Thomas Friedman s'est fait l'écho de la presse économique en qualifiant de « S-T-U-P-I-D-E » la nouvelle restriction...

    Si le débat est aussi vif, c'est que les Etats-Unis viennent d'entrer dans la période traditionnelle d'octroi des visas H1B et que la crise rend ces permis encore plus polémiques. Depuis le 1er avril, les entreprises envoient aux autorités leurs candidatures aux visas H1B (voir ici la liste dominée par Microsoft). Le quota, traditionnellement fixé par le Congrès à 65.000 par an, est en général atteint en quelques jours. En période de prospérité, les services de l'US Citizenship and Immigration reçoivent des centaines de milliers de candidatures ; les entreprises déboutées doivent trouver d'autres moyens de faire travailler leurs salariés étrangers. Microsoft a ainsi, en 2008, ouvert une filiale à Vancouver (Canada) pour ses 150 ingénieurs privés de visas aux Etats-Unis!

    Mais deux sénateurs, le démocrate de l'Illinois Richard Durbin et le républicain de lowa Charles Grassley, demandent aujourd'hui de limiter le nombre de H1B. Le programme est dévoyé, selon eux, par les patrons américains pour importer de la main d'oeuvre bon marché d'Inde ou de Chine. Le 1er avril, ces élus ont demandé par lettre à 25 grandes compagnies américaines (dont Google, Microsoft, Intel, Motorola,...) de justifier leur recours à ces visas qui «tuent les emplois américains ».

    Une affirmation démentie par le think tank conservateur Heritage Foundation. Deux de ses chercheurs, Jena Backer McNeil et Diem Ngyuen, ont publié le 7 avril une étude démontrant que l'appel à des talents étrangers n'augmente pas le chômage mais au contraire stimule l'économie nationale, les recettes fiscales et le budget américain... Ils préconisent de revenir au plafond de 195.000 H1B par an, encore appliqué en 2001. Une proposition politiquement très incorrecte dans la conjoncture actuelle.

    source : l'Expansion
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