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Journal d’un président à vie (FIN)
C'est fini et bien fini. En apothéose, comme prévu, et en masse, comme demandé. Les Algériens ont voté, ou on a voté à leur place, quelle différence ? Moi je sais ce qui est bien pour eux. Il n'y a aucun avenir dans le boycottage des urnes, comment vont-ils manger après ? C'est ridicule, ils le savent. Il faut donc voter pour eux, puisqu'ils sont fainéants au point de ne même pas aller au bureau de vote.
Mais bon, je suis président pour 5 ans, voire pour 10 ans, autant dire que je mourrais sur mon fauteuil de président. J'ai toujours rêvé d'être président à vie et maintenant que je le suis, je me demande si j'ai bien fait. Président à vie ça veut dire pas de retraite, pas d'après-midi en short au bord de la mer, à jouer aux cartes. Du travail, que du travail, pondre des lois et des directives, faire des réformes et crier après les ministres. Je me demande si je n'ai pas fait une bêtise ? Non, puisque avec ce score, je ne suis même pas obligé de travailler. Je suis président. A vie. Je peux faire travailler tout le monde, à mort.
Bref, l'essentiel est que l'opposition et ces traitres de boycotteurs ont compris que j'étais le plus fort. On ne joue pas avec moi, surtout quand c'est moi qui établis les règles du jeu, qui paye l'arbitre, achète le ballon et loue le stade. Ils n'avaient qu'à être présidents s'ils veulent devenir présidents. Bon, c'est vrai, je crois que Yazid a exagéré. Je lui ais demandé un 60%, il m'en a donné 74,5. J'ai demandé aux walis et chefs de daïra une participation massive, ils ont été chercher des gens et gonflé des bus pour gonfler les urnes, avec un score soviétique en finale. Ou tunisien.
D'ailleurs j'aime bien ce modèle, en Tunisie, il y a un président, à vie, et l'adhésion de tout le monde, à mort. Le système tunisien a le mérite d'être simple, pourquoi faire compliqué? Un roi, des gens. Une construction verticale, harmonieuse et équilibrée. Les ordres viennent de haut et vont vers le bas et les allégeances viennent du bas pour aller en haut. J'adoube, je bannis, je récompense, je sanctionne, je donne et je reprends. Je suis président à vie. Avec droit de vie et de mort sur tout le monde. C'est trop bon. Jamais je n'aurais cru avoir tout ce pouvoir quand à l'indépendance, j'étais un jeune et petit ministre de la jeunesse. L'Algérie est un pays magnifique.
Quoi ? Qu'est ce qu'on dit ? Que je n'ai pas de programme à part dépenser l'argent du pétrole pour construire des immeubles ? Bien sûr que j'en ai un. Et même un nouveau programme pour mon nouveau mandat. Cette année, je dissous les partis d'opposition et les journaux qui ont fait campagne contre moi. L'année prochaine, je fais fusiller tous les harragas. Dans 2 ans, je mets en prison les syndicats autonomes et les militants des droits de l'homme, dans 3 ans, je ferme la Kabylie. Dans 4 ans, je déplace la capitale à Nedroma et dans 5 ans, je me présente pour un nouveau mandat. Moi je me sens en pleine forme pour la distance. Espérons juste que Yazid tiendra jusque-là. De toute façon, je peux pondre un décret lui interdisant de mourir. Je suis président. A vie.
TSA
C'est fini et bien fini. En apothéose, comme prévu, et en masse, comme demandé. Les Algériens ont voté, ou on a voté à leur place, quelle différence ? Moi je sais ce qui est bien pour eux. Il n'y a aucun avenir dans le boycottage des urnes, comment vont-ils manger après ? C'est ridicule, ils le savent. Il faut donc voter pour eux, puisqu'ils sont fainéants au point de ne même pas aller au bureau de vote.
Mais bon, je suis président pour 5 ans, voire pour 10 ans, autant dire que je mourrais sur mon fauteuil de président. J'ai toujours rêvé d'être président à vie et maintenant que je le suis, je me demande si j'ai bien fait. Président à vie ça veut dire pas de retraite, pas d'après-midi en short au bord de la mer, à jouer aux cartes. Du travail, que du travail, pondre des lois et des directives, faire des réformes et crier après les ministres. Je me demande si je n'ai pas fait une bêtise ? Non, puisque avec ce score, je ne suis même pas obligé de travailler. Je suis président. A vie. Je peux faire travailler tout le monde, à mort.
Bref, l'essentiel est que l'opposition et ces traitres de boycotteurs ont compris que j'étais le plus fort. On ne joue pas avec moi, surtout quand c'est moi qui établis les règles du jeu, qui paye l'arbitre, achète le ballon et loue le stade. Ils n'avaient qu'à être présidents s'ils veulent devenir présidents. Bon, c'est vrai, je crois que Yazid a exagéré. Je lui ais demandé un 60%, il m'en a donné 74,5. J'ai demandé aux walis et chefs de daïra une participation massive, ils ont été chercher des gens et gonflé des bus pour gonfler les urnes, avec un score soviétique en finale. Ou tunisien.
D'ailleurs j'aime bien ce modèle, en Tunisie, il y a un président, à vie, et l'adhésion de tout le monde, à mort. Le système tunisien a le mérite d'être simple, pourquoi faire compliqué? Un roi, des gens. Une construction verticale, harmonieuse et équilibrée. Les ordres viennent de haut et vont vers le bas et les allégeances viennent du bas pour aller en haut. J'adoube, je bannis, je récompense, je sanctionne, je donne et je reprends. Je suis président à vie. Avec droit de vie et de mort sur tout le monde. C'est trop bon. Jamais je n'aurais cru avoir tout ce pouvoir quand à l'indépendance, j'étais un jeune et petit ministre de la jeunesse. L'Algérie est un pays magnifique.
Quoi ? Qu'est ce qu'on dit ? Que je n'ai pas de programme à part dépenser l'argent du pétrole pour construire des immeubles ? Bien sûr que j'en ai un. Et même un nouveau programme pour mon nouveau mandat. Cette année, je dissous les partis d'opposition et les journaux qui ont fait campagne contre moi. L'année prochaine, je fais fusiller tous les harragas. Dans 2 ans, je mets en prison les syndicats autonomes et les militants des droits de l'homme, dans 3 ans, je ferme la Kabylie. Dans 4 ans, je déplace la capitale à Nedroma et dans 5 ans, je me présente pour un nouveau mandat. Moi je me sens en pleine forme pour la distance. Espérons juste que Yazid tiendra jusque-là. De toute façon, je peux pondre un décret lui interdisant de mourir. Je suis président. A vie.
TSA