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Maroc : Le business du sexe

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  • Maroc : Le business du sexe

    Maroc : Le business du sexe

    Au-delà du phénomène de société, la prostitution génère de l’argent. Où va-t-il prioritairement ? Qui en profite le plus ? Des questions auxquelles nous essayons de répondre à travers une série de reportages dans tout le Royaume.

    par Younès Alami, Amine Rahmouni, Yassine Zizi, Nadia Hachimi Alaoui, aurore D’haeyer & Fahd Iraqi

    « Les causes de la prostitution sont des causes économiques. Des mesures gouvernementales, sur le plan national et international, dirigées contre la pauvreté, la misère, les salaires insuffisants, le chômage, la faim et des taux démographiques trop élevés doivent leur être opposés ». Ces lignes ont été écrites en 1950. A l’époque, deux médecins français, Jean Mathieu et P. Maury, se sont vu confier une étude sur le quartier « réservé de Bousbir à Casablanca », ville close née de la volonté des autorités en 1914 de regrouper dans des ruelles faciles à surveiller un certain nombre de prostituées « pour des raisons d’hygiène, de contrôle et de sécurité ». Plaidoyer pour la fermeture des quartiers réservés (ce que feront les autorités en 1953), « La prostitution dans le Maroc colonial », seule étude sociologique jusqu’à ce jour sur la question, aborde la prostitution comme un fait économique. Il y a 50 ans, le business du sexe était conditionné uniquement par la misère. Qu’en est-il aujourd’hui ?

    Pas de chiffres disponibles

    Aucune étude, aucune statistique officielle, un simple constat livré par la Brigade des Mœurs au bimensuel « Police magazine » : « Le nombre de prostituées est un nombre croissant. C’est un phénomène qui touche aujourd’hui toutes les catégories sociales, et qui n’est plus lié à la misère ». Après un léger recul au lendemain du 16 mai, explique-t-on et ce, pour des raisons purement sécuritaires, le « marché » a repris et est en pleine expansion. Rien d’étonnant, explique l’anthropologue Chakib Guessous : « C’est un marché où il y a une offre et une demande généreuse. La demande est là pour plusieurs raisons et surtout parce que l’environnement social ne permet pas de relations en dehors du mariage.
    Quant à la générosité de l’offre, elle s’explique aussi par le fait que la prostitution, souvent occasionnelle, est aussi une manière d’arrondir ses revenus ». En 2004, au Maroc, le business du sexe est florissant. Et les gains débordent largement des poches de certaines « ouvrières du sexe » (une minorité cependant). Dans l’axe Casablanca-Rabat, la prostitution a donné un nouveau souffle au marché du luxe. La société de consommation est en train de façonner le plus vieux métier du monde. Bijoux, appartements de haut standing, trouve facilement acquéreurs. Les prostituées qui ont fait fortune dans les pays du Golfe paient cash et sans sourciller des sommes faramineuses pour blanchir leur argent. Dans les petites villes comme Meknès, 7 clients qui paient plein tarif pour leur chambre correspondent en terme de chiffre d’affaires à un car de touristes formule « tour operator ». La tentation est donc grande de fermer les yeux sur ce fléau qui touche l’ensemble des villes marocaines.
    Le rural n’est pas épargné et beaucoup de familles vivent grâce aux revenus de la prostitution qui tend à remplacer l’immigration des années 60 en Europe. Chaque région a ses particularités, ses avantages comparatifs, ses modus operandi mais le constat est général : la prostitution explose au Maroc.

    Les secteurs d’activités qui profitent de la prostitution

    Snacks: La dîme


    Ils recoivent les filles de la nuit qui viennent se restaurer aux aurores avec leurs clients. Un certain nombre de snacks ont mis en place un système de rabattage par videurs de boîte de nuit interposés. Ces derniers imposent aux filles (sinon elles ne mettent plus les pieds dans les boîtes où ils exercent) le passage par un snack avec qui ils sont en combine. La fille surconsomme (c’est son client qui paie) et le videur vient récupérer sa dîme à la fin de la soirée.


    Taxis: Body guard


    A casablanca, un chauffeur de taxi reverse , chaque jour, 250 dirhams au propriétaire de l’agrément. Au-delà de cet somme forfaitaire, les frais d’essence sont à sa charge. Du coup, certains chauffeurs qui travaillent de nuit ont décidé d’expérimenter un système de « prestation particulière » envers les prostituées. Chaperon, protecteur et chauffeur, ils louent leurs services pour 500 dirhams à une fille de la nuit pour garantir un revenu décent. Le gain économique se situe au niveau du carburant. Le chauffeur attend la fille et ne consomme pas, en déambulant dans la ville, l’essence qui grêve son chiffre d’affaires.


    Bijouterie: L’inamovible « M’dama »


    Créneau très prisé chez la prostituée, les bijoux sont considérés comme des valeurs sûres de placements. Les bijoutiers rencontrés le reconnaissent à demi-mots, mais ils demeurent parmi les premiers récipiendaires de la manne de cadeaux offerts, surtout par les étrangers fortunés, à leurs compagnes du moment. Les choix se portent sur deux produits particuliers : l’inamovible « m’dama », ou ceinture en or, et, pour les plus riches, les montres et parures de marque internationale. Ces dernières ont la cote, car facilement et très vite revendables sur un marché parallèle.


    Gynécologie: 1500 Dh l’avortement


    Malgré l’interdiction formelle par la loi de procéder aux avortements, certains gynécologues font actuellement le tiers de leurs chiffres d’affaires en praticant à ces interventions. La peur du Sida et des MST ont cependant et heureusement fait reculer le nombre de prestations. A 1500 dirhams minimum l’avortement, certains, notamment à Casablanca, ne faisaient plus que cette prestation.


    Banque:Un segment lucratif


    Bien que la plupart des « paiements » faits aux prostituées se fassent en argent liquide, de nombreux transferts de fonds, via le système bancaire, concernent directement les circuits de la prostitution. Ainsi, selon des estimations faites à partir des chiffres compilés par l’Office des Changes, la part des mises à disposition en devises étrangères pour des bénéficiaires non bancarisés représente en volume plus du tiers des virements reçus sans transaction commerciale sous-jacente. Des banques ayant un réseau dans les pays du Golfe monopolisent ce « marché » lucratif pour lequel les commissions de change sont élevées et la clientèle captive. Les officines de transfert d’argent rapide, qui ciblent traditionnellement les MRE, constatent le même phénomène. Par ailleurs, les dépôts rémunérés de particuliers sans profession, ni compte courant déclaré auprès des banques commerciales ou d’organismes de gestion de portefeuilles constituent le choix privilégié des prostituées « prévoyantes ».


    Prêt-à-porter/Cosmétiques: Primordial


    Bien plus qu’un luxe, les vêtements et les cosmétiques sont un outil de travail indispensable de la prostituée qui y consacre une part importante de ses revenus. Le genre et le budget diffèrent selon l’âge de la cliente. Plus elle sera jeune, plus sa priorité ira aux vêtements sexy, généralement pas chers, vite obsolètes. Un peu plus âgée, ce sont les cosmétiques, des produits de marques coûteux et offerts par les clients fortunés, qui auront sa préférence. Des colifichets de moins en moins accessibles avec le temps, lorsque les rentrées se font de moins en moins conséquentes.


    Immobilier: Pour les vieux jours


    Une fois un pécule ramassé, l’immobilier se profile comme un placement intéressant pour la péripatéticienne, en particulier pour celle qui exerce dans les pays du Golfe. Cela va du logement social, généralement acquis pour les membres de la famille, à l’appartement haut de gamme choisi dans le triangle d’or de Casablanca, à 10 000 Dh/M2. Souvent achetés cash, ils font partie, selon un agent immobilier, des 50 000 appartements de la métropole fermés toute l’année. Et pour cause, leurs propriétaires les acquièrent avant de s’en aller travailler à l’étranger. Une sorte de retraite pour les vieux jours.


    Automobile: Payée cash

    La conclusion de ce responsable commercial d’une grande firme automobile est sans équivoque : « Auparavant, le leasing représentait une grande part de nos ventes. Aujourd’hui, il ne dépasse pas les 50% de nos écoulements. Au début, nous étions sceptiques lorsque nous voyions débarquer une jeune femme au magasin. Maintenant, il n’est pas étonnant de la voir débarquer avec un gros chèque ou du liquide dans un sac, pour acquérir parmi nos plus belles voitures. Nous imaginons très bien d’où proviennent ces liquidités, mais ça ne nous regarde pas. Du moment qu’elles achètent ».

  • #2
    Maroc : Le business du sexe

    Les parasites

    L’estafette :

    « Les policiers font partie intégrante de notre environnement. Comme je suis souvent soûle la nuit, je suis, même seule, fatalement hors-la-loi. Là, je donne au maximum 50 dirhams », concède cette prostituée casablancaise. Mais là où les « gardiens de la paix » font leur beurre, c’est avec les clients des prostituées repérées dans les taxis. Les policiers jouent sur la panique des hommes qu’ils accusent de relations sexuelles hors mariage (fassad). L’addition est corsée et le tarif pour dépend de ce que la « victime » a dans les poches.

    Le videur.

    Maillon important de la chaîne, c’est lui qui laisse entrer les filles en boite de nuit, leur principal lieu de travail. Lorsqu’elles repartent avec un client, la dîme pour le cerbère va de 50 à 200 dirhams. Certains patrons de boîte paient les videurs en fonction des bouteilles d’alcool englouties. Les bonnes « entraîneuses » auront davantage la cote pour entrer dans les nights clubs et y alpaguer le client.

    La taulière

    C’est là où tout finit, dans les chambrettes d’appartement louées à la nuit par d’anciennes prostituées qui se constituent un réseau de filles de joie. Tous les clients qui ne veulent pas aller à l’hôtel (trop risqué) ou chez eux, se retrouvent dans ces lieux sordides pour un tarif de 300 Dh minimum. La taulière reverse en général 100 Dh à la prostituée lorsque le client est parti.

    Le(a) rabatteur ( teuse) :

    Généralement jeune, il a ses quartiers dans les cafés chics de la métropole. Plus rabatteur que maquereau à l’américaine (il n’est pas ici question de protection mais seulement d’entremise), il prend 100 à 500 Dh pour une passe, qui variera souvent entre 500 et 3500 dirhams. Son « cheptel » est composé d’une dizaine de jeunes filles, parfois même de jeunes garçons.

    Meknès.« Mieux qu’un car d’Allemands »

    Dans un grand hôtel de Meknès. Il n’est que 17h00 et le bar est presque vide. Le groupe de touristes arrivé la veille est parti ce matin pour une visite impériale et ne rentrera que le soir. Mais cela n’a aucune importance, vu qu’il ne fera pas de détour par le bar. « Le tourisme moderne, constate ce portier, consiste à recevoir un groupe d’Allemands qui ont payé 300 euros (environ 3.500 Dh) pour passer une semaine au Maroc.
    Alors, la consommation au bar et les pourboires, vous pouvez toujours rêver ». Au fond de la salle, une table est occupée par quatre personnes. Deux quinquagénaires, style hommes d’affaires et deux filles dont la plus âgée n’a peut-être pas encore atteint ses 18 ans. Visiblement, elles sont gênées. Elles hésitent à choisir une boisson, leurs gestes sont maladroits et elles n’arrêtent pas de regarder en direction de l’entrée.
    Deux nouvelles, dira plus tard le serveur. « Deux viandes fraîches », poétisera un habitué des boîtes de nuit de la ville, « qui remplaceront deux poubelles en fin de carrière. Que voulez-vous, c’est comme ça que ça tourne, c’est la vie, une série en remplace une autre ». Le serveur les voit pour la première fois et déjà, il lance le pari que dans quelques semaines, elles deviendront des assidues du night-club de l’hôtel.
    Le night-club, 1h00 du matin. Les touristes dorment déjà depuis plusieurs heures. Une quinzaine de filles et à peu près deux fois plus de mâles. Des couples se sont déjà formés et sur chaque table une bouteille d’alcool est posée. Celles qui n’ont pas encore trouvé leur proie sont au bar ou attablées, une bière ou un verre à la main. De toutes façons, dès qu’elles tomberont sur leur « client », l’addition sera pour lui, en plus de la bouteille qu’il aura commandée. « C’est malheureux à dire », explique ce barman, « mais c’est le seul truc qui permet à l’hôtel de ne pas fermer ». Et lorsqu’on lui parle des groupes de touristes qui y séjournent régulièrement, il a un haussement d’épaules : « Tu les vois où, les touristes ? Ils ne descendent jamais ici. De temps en temps, il y en a qui viennent pour danser un tango, mais comme il n’y en a pas, ils se contentent de boire un verre et remontent vite dans leur chambre. Pour le pourboire, ils pensent que c’est compris dans le billet d’avion... ».
    A Meknès, la prostitution fait tourner l’hôtellerie. Une fille qui se rend à la boîte de nuit de l’établissement doit souvent montrer patte blanche à l’entrée. La patte blanche ici se résume à un billet de 50 Dh glissé discrètement au videur. A l’intérieur, et en attendant de trouver « son homme », elle doit consommer au risque d’être taxée de mauvaise cliente et de ne plus y remettre les pieds. Le client, pour épater la galerie ou tout simplement parce qu’il a les moyens, commande une bouteille. Entre 1 000 et 1 200 Dh selon la catégorie de l’hôtel. Tard dans la nuit, ou très tôt au petit matin, il ne pense plus qu’à une seule chose : conclure, et il n’hésite pas à prendre une chambre que l’hôtel à la gentillesse de mettre à sa disposition au plein tarif. Entre 600 et 1 000 DH, selon la catégorie de l’hôtel. En quittant la boîte, il laissera un bon petit pourboire et montera directement dans la chambre, suivi par la fille avec qui il se sera déjà mis d’accord sur le tarif. Entre 500 et 1.500 Dh, selon la catégorie de la fille.
    Le lendemain, très tard dans la matinée, alors que les touristes sont déjà partis pour découvrir un nouveau site, la fille quitte la chambre. Elle laissera un peu d’argent à la femme de ménage qu’elle connaît depuis longtemps, elle en laissera aussi au portier du jour et au taxi qui la ramène chez elle, elle lui glissera sûrement un billet sans demander sa monnaie. En fin d’après-midi, elle fera un saut au grand magasin où elle a ses habitudes. Il y a deux jours, elle y est passée et elle a vu une jupe qui l’a rendue dingue.
    C’est un portier qui aura la meilleure réflexion : « Sept clients qui vont en boîte et qui montent une fille dans une chambre valent mieux qu’un car pleind’Allemands ».


    A Casa, tout le monde en profite

    Du Twin Center au Maârif en passant par le « Triangle d’or », un certain nombre de professionnels et de secteurs d’activité profitent de la manne de la prostitution.
    « Depuis qu’il y a le Sida, les choses ne sont plus comme avant. Il y a à peine cinq ans, les deux -tiers des avortements concernaient des prostituées. Aujourd’hui, c’est un acte sur trois », affirme, mi-dépité mi-cynique, ce gynécologue casablancais. A raison de 1500 dirhams l’acte médical, ils sont beaucoup à avoir largement gagné leur vie sur l’inconscience des dames de nuit.
    Plus que la peur des MST ou du Sida, c’est la somme décaissée brutalement pour un avortement et la semaine de « repos forcé » nécessaire après l’intervention qui sont les véritables déclencheurs de l’utilisation du préservatif pour les prostituées, un risque du métier qu’elles ne veulent plus prendre. Et pour cause, la profession nécessite des frais conséquents en colifichets et autres vêtements d’apparats, véritable « identité » marketing de la péripatéticienne.

    Les twins symboles

    A Casablanca, le haut lieu du shopping professionnel, est le Maârif et ses tours phalliques du Twin center. « Dans les pays du Golfe, tout le monde vous parle des Twins avec un air entendu car un certain nombre de leurs ressortissants s’y sont allégrement fait plumer, mais aussi parce l’endroit est vite devenu un point de chute important de jeunes filles en quête de clients fortunés », souligne cet horloger de la célèbre galerie commerciale. « Dans ma gamme de prix (moyen), je préfère ne pas les avoir comme clientes car elles font fuir les familles. La femme aura peur pour son mari et vice-versa », ajoute-t-il. Ce négociant est bien le seul à avoir des a priori commerciaux sur les prostituées. Dans le même centre commercial, le gérant d’une bijouterie haut de gamme concède que « leurs acquisitions mettent du beurre dans les épinards, c’est pourquoi elles sont traitées comme des clientes normales ». Car un bijou ou une montre signée peuvent se revendre plus facilement et sans trop perdre d’argent par rapport au prix initial.
    Une montre à 40 000 dirhams se négocie au marché noir pour un peu plus de 30 000 dirhams. « Généralement, elles repèrent l’objet et quelques jours plus tard, elles reviennent avec le généreux donateur », affirme-t-il. Sinon, plus prosaïquement, leur choix se dirige naturellement vers la traditionnelle ceinture en or, un acte atavique connu pour être un placement sans risques, la « m’dama » étant facilement revendable plus tard en cas de coup dur.

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    • #3
      Maroc : Le business du sexe

      De bonnes clientes

      A la galerie Benomar, c’est un secret de polichinelle que les dames de nuit font vivre le commerce : « La concurrence est féroce et nous les considérons comme de bonnes clientes », souligne ce commerçant qui vend du prêt-à-porter classique.
      « Elles sont souvent accompagnées d’étrangers qui ne marchandent pas, et achètent de tout : du classique, du sexy surtout », ajoute t-il. Y a-t-il une tendance à la surfacturation dans ces cas là ? « Pas du tout. Une cliente satisfaite peut ramener ses collègues qui souhaitent acquérir le même article. Le vêtement est un outil de travail dont l’importance est primordiale. Nous avons donc tendance à privilégier de bonnes relations commerciales car elles sont de bonnes clientes », rassure-t-il. Comment les reconnaît-il ? « La présence d’un étranger, des clins d’œil appuyés au moment de payer... des petits signes qui ne trompent pas. Mais ce n’est pas pour me déplaire », concède ce bijoutier situé dans la même galerie. Visiblement gêné par la présence de son fils, il annoncera avec un petit sourire une fréquentation plutôt rare des prostituées à son échoppe, qui ne « dépasse pas les 1 pour 1000 ».
      Mais personne n’est dupe, les bijouteries vivent très bien grâce aux acquisitions des prostituées et de celles qu’elles appellent « victimes », ou plus poétiquement haouli (référence panurgienne).
      C’est ce que concède douloureusement la manager de cette boutique de cosmétiques pour femmes au centre commercial des twins. « 60% de nos clients sont des hommes, qui achètent généralement pour des femmes, parfois la leur mais aussi leurs petites amies (rires). Pourtant, nous avons autant de clients VIP hommes que femmes (50-50) », une manière comme une autre de laisser entendre qu’il y a une grosse tranche de filles de petites vertus qui sont aussi d’excellentes consommatrices.

      Le boom de l’immobilier

      Si les bijoux et les vêtements de luxe demeurent parmi les placements favoris des prostituées, une autre niche jouit de plus en plus de leurs faveurs, celle de l’immobilier. Le phénomène concerne surtout les pratiquantes dans les pays du Golfe. Ce banquier d’affaires casablancais a un avis tranché sur la question : « Ces femmes, souvent jeunes et belles, n’investissent pas en bourse ou dans tout autre registre financier, pour la simple raison qu’elles n’en ont pas la culture, seulement les moyens. Elles disposent de cash important sont très liquides mais ne veulent prendre aucun risque. Elles se tournent souvent vers l’immobilier, un placement jugé sûr ». Dans ce cas, deux solutions s’offrent à elles. Tout d’abord, les appartements de luxe dans les quartiers prestigieux de la métropole.

      500 000 DH pour une voiture

      Le banquier explique : « Elles sont des clientes privilégiées car elles payent rubis sur l’ongle et ne discutent généralement pas ou très peu les prix. Souvent accompagnées de leurs mères lors des visites, payer cher, même plus que de raison, dans un quartier prestigieux, est un moyen de montrer qu’elles ont réussi et n’ont rien à envier aux autres qui ont un métier "normal". C’est l’une des raisons pour lequelles le prix du mètre carré est devenu inabordable dans le triangle d’or casablancais (10 à 12 000 Dh). Les promoteurs savent qu’ils n’auront aucun mal à fourguer leurs produits et, payés en cash, pourront déclarer le montant qu’ils veulent aux impôts. La rumeur dit qu’il y a plus de 50 000 appartements vides à Casa. Je pense qu’une grande partie appartient aux prostituées, qui les achètent, les ferment, retournent gagner leur vie dans les pays du Golfe, avec un point de chute dans leur ville natale ».
      La seconde solution vient de l’habitat social, où une manne importante de la prostitution trouve refuge. Selon un agent immobilier, ce n’est, pour elles, pas un investissement, mais un moyen de calmer les esprits dans leur propre famille. « Souvent, elles cherchent à en acquérir deux ou trois d’un coup, pour leurs frères qui vivent difficilement les lazzis de l’environnement social face au "métier" de la sœur, exilée dans le Golfe. L’achat s’assimile alors à un cadeau doublé d’un moyen de quitter un lieu, le quartier, devenu hostile ».
      Enfin, dernier point de chute important de la manne issue de la prostitution, l’automobile. De luxe s’entend. Bien que le produit soit un signe extérieur de richesse ostentatoire, on n’hésite plus à mettre 500 000 Dh ou plus dans un véhicule, un phénomène non dénué d’anecdotes significatives.
      « Au paravant, nos voitures les plus chères étaient surtout destinées aux catégories socioprofessionnelles élevées, souvent des hommes d’un certain âge. Depuis trois ou quatre ans, la tendance s’est inversée. Ce sont de plus en plus des jeunes femmes qui viennent effectuer les plus gros achats, souvent accompagnées d’hommes mûrs et étrangers, des femmes que l’on toisait avec condescendance au début, que l’on traite beaucoup mieux maintenant », affirme ce responsable commercial d’une grande marque automobile de la place casablancaise. Là encore, les achats se font cash, « souvent des 4x4 », renvoyant le leasing à une pratique d’un autre âge.

      Portrait : Le panier de la fille de joie

      Elle s’appelle Siham, elle a 28 ans. Cela fait plus de cinq ans qu’elle tapine à Casablanca, essentiellement à partir de la boîte de nuit d’un hôtel quatre étoiles situé dans le centre ville.
      Lorsqu’elle arrive de Fès en 1998 après une fugue du domicile familial- cette analphabète vivait avec sa mère et sa jeune sœur-elle atterrira directement chez sa cousine installée dans le métier. « Au début, il fallait me mettre à niveau en terme de fringues et d’esthétique », souligne-t-elle, afin de mettre en exergue l’importance d’un « capital de départ ». Au-delà des 1500 dirhams par mois que j’envoyais à ma mère et des 750 dirhams de loyer (avec sa cousine), l’essentiel de mes revenus partait en vêtements (chraouats). A mes débuts, deux fois par an, en mars et en juillet, j’investissais dans un séjour à Agadir parce que l’après-midi, on pouvait y faire plus de passes qu’à Casa et le soir, les Moyen-Orientaux faisaient le reste. C’est difficile d’y rester toute l’année car la concurrence y est rude . Plus elle prendra de l’âge, plus son argent ira dans l’ameublement et la location d’un deux pièces en centre ville qui lui permettra d’agrémenter, en le louant à des collègues plus jeunes, ses fins de mois.
      « L’appartement, c’est mon assurance maladie. Si je ne peux pas travailler, il peut me rapporter au moins deux cents dirhams par nuit ». Elle investit donc en tableaux bon marché, meubles en kit, télé, DVD et chaîne stéréo. « Pour certains clients, je peux même m’improviser dealer de hashich. J’ai en permanence une barrette de trois cents dirhams que je revends au détail à 1000 dirhams : les clients sont en général soûls et peu regardants à la dépense ». Avec l’âge aussi, son addiction à l’alcool a grandit : « Quand j’ai débuté, je prenais en boîte une bière (de 50 à 80 dirhams) et me faisais offrir le reste. Maintenant, je bois du whisky à la maison avant de partir travailler et je prends au moins un verre en boîte. Du coup, j’en ai pour cent dirhams minimum par jour, même quand je ne travaille pas ».
      L’expérience aidant, certaines dépenses diminuent durablement : « Depuis le temps, tous les videurs me connaissent et sont donc plus indulgents avec moi. Ils savent que je suis sur une pente descendante. Ce sont mes deux dernières années.
      Ils ont bien profité de moi, alors maintenant, c’est mon tour ». Avec la police, les relations se sont arrangées avec le temps : « Avec les policiers, c’est un bras de fer perpétuel. S’ils sentent que tu es prête à passer une nuit au commissariat, ils laissent tomber. Quand j’étais plus jeune, j’étais tellement paniquée que je pouvais donner tout ce que j’avais ».
      Avec l’âge, on perd aussi de ses attraits et les clients sont de plus en plus exigeants : « A mon apogée il y a quatre ans, je faisais vingt passes par mois avec un minimum de 200 dirhams et un maximum de 1500 dirhams la passe. Je tournais avec un revenu de 15 000 dirhams par mois.
      Actuellement, je fais dix passes à 500 dirhams et avec les à-côtés (location de l’appartement et menus trafics), j’arrive péniblement à 8000 dirhams ». Du coup, les achats vestimentaires se font plus rares : Siham n’est plus toujours à la page et forcément, sa clientèle s’en ressent. Un cercle vicieux dans lequel elle ne veut plus tomber. « En quatre années d’exercice, je n’ai pas fait un centime d’économie. J’ai toujours cru que les ’’ beaux jours’’ ne finiraient jamais. Mais c’est la dure réalité de la vie. La carrière d’une prostituée est très éphémère. Avec l’âge, ce que l’on gagne en malice on le perd en attrait ». Du coup, elle compte totalement sur sa jeune sœur qui l’a rejointe dans le métier il y a deux ans pour lui « sauver » la vie. « Je la protège, je l’oriente, je lui montre les bons clients, je partage mes vêtements avec elle et une grande partie des charges du logement. C’est grâce à ça qu’elle peut faire des économies. Elle veut acheter un appartement ». A une question sur « comment elle voit son avenir » elle répond : « maquerelle ou morte », dans un rire empreint de tristesse.

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      • #4
        Maroc : Le business du sexe

        Un plaisir nommé Agadir

        à Agadir, pour les tarifs, c’est à la tête du client, comme pour bon nombre de commerces. Si le touriste rougeaud ne doit pas s’étonner de payer le prix de nuit en plein jour pour le taxi, il ne s’inquiètera pas plus de débourser le double du tarif habituel pour une passe. De toute façon, ici, les meilleurs clients paient en pétrodollars, pas en euros...
        « Les plus chères, ce sont les filles du Mac-Do », assure Hicham, tenancier d’hôtel. Le lieu est stratégique : c’est juste en face de l’hôtel Sahara où débarquent les types du Golfe. « À partir d’une certaine heure, quand les familles sont parties, les filles commencent à débarquer dans le fast-food. Ce sont les plus jeunes, les plus belles et elles se négocient autour de 1000 dirhams la nuit », poursuit notre connaisseur.
        Amin, chauffeur de car, assure que certains crachent parfois jusqu’à 4000 Dh pour quelques heures de plaisir... Vers 23h, justement, les taxis déposent les premières donzelles. Bottes à talons hauts, jeans moulants et maquillage outrageux, elles viennent juste siroter un cola à la paille en attendant le chaland... Devant la porte, le mac de ces demoiselles joue du portable pour arranger les rendez-vous galants.

        Louer les chambres au 1/4 h

        Les filles de la nuit ne font pas que remplir les poches des macs. Les taxis jouent à l’occasion les entremetteurs. « Comme ils conduisent les filles des boîtes aux hôtels et des hôtels aux boîtes, ils connaissent leurs numéros. Pour les filles, c’est plus sûr de garder le même taxi pour les courses de nuit. Elles ont donc un tarif spécial : que le compteur indique 10 ou 20 balles, elles en paient 50 », poursuit Hicham. Quant aux gardiens dans les hôtels, ce commerce arrondit joliment leurs fins de mois : « Un de mes amis, gardien de nuit, s’est fait pincer récemment par son patron. En moyenne, il se faisait 1000 dirhams de plus par nuit en louant des chambres au quart d’heure ou à la demi-heure ». Sans compter que les filles viennent d’autres régions, de Casa ou de Rabat et qu’elles prennent des chambres, bien souvent au mois, dans des petits hôtels qu’elles n’occupent qu’occasionnellement en journée. Et pour les fauchés ? « Il y a le coin de la gare des grands taxis. Là, c’est 100 Dh la passe, mais tu te fais chaque fois avoir parce qu’elles veulent manger avant. Donc, tu dois d’abord leur payer un poulet-frites à 20 Dh avant de les emmener... », commente un habitué des lieux.

        Talborjt, centre névralgique

        La prostitution masculine est plus difficile à cerner. Elle se concentre du côté du quartier Talborjt,de la rue Hassan II et de la placedel’Espérance.Là,des jeunes hommes attendent assis sur des bancs, jambes écartées, regard baissé.
        Le client lambda est quinqua, voire plus, français ou allemand. Il scrute, fait son tour avant de se décider. Prix de la passe ? Difficile à savoir. Probablement autour de 200 Dh. Mais le commerce parallèle profite moins : « Ils ont plus de facilités que les filles parce qu’ils ont leur appart. Certains clients viennent aussi avec leur caravane, ça évite de passer par l’hôtel, toujours risqué », poursuit Hicham. À la morte-saison, on ne compte plus ces couples improbables, essayant de trouver un sujet de conversation entre la salade et le tagine... Sur la plage désertée, un quadra maniéré joue au foot avec un ado pas trop à l’aise, fuyant les regards des passants. Combien a-t-il payé pour quelques passes de ballon ?

        La misère de Aïn Leuh

        En ville, si la prostitution peut être un moyen qui permet d’améliorer le quotidien d’une fille, dans le monde rural, elle devient surtout LE moyen de survivre.
        AAïn Leuh, petit village situé à une trentaine de kilomètres d’Azrou, c’est la basse saison. Dans une ruelle en pente, derrière la grande place, des filles sont assises devant leur porte et bavardent. Habillées en jogging usé ou en peignoir, elles attendent l’éventuel client. Certaines sont maquillées à outrance, d’autres préfèrent s’abstenir, probablement pour économiser sur le bâton de rouge à lèvres. Le client se fait rare et il n’est pas certain que la journée soit faste. Pour tenir le coup, elles vivent sur leurs économies et celles qui ont déjà tout épuisé sont soit reparties chez elles dans leur douar en attendant l’été, soit « partagent la gamelle avec celles qui ont la chance de trouver un client », comme le dit ce commerçant.
        Elles sont à peu près une centaine à vivre à Aïn Leuh en cette période et dès le début du printemps, leur nombre est multiplié par cinq ou six. En général, une prostituée vit chez sa maquerelle (lbatrona comme on dit ici) qui prend 50% du chiffre d’affaires. La passe est à 30 Dh et si le client veut passer la nuit, il loue la chambre à 100 Dh et paie la même somme à la fille.
        Mais comme en ce moment, les temps sont difficiles, on n’hésite pas à faire des rabais et on va même jusqu’à proposer au client une nuit de plaisirs à condition qu’il paie de quoi préparer le dîner.

        Dans les années 70 déjà

        Les plus beaux jours de Aïn Leuh et des autres villages du Moyen Atlas sont déjà loin derrière. Dans les années 70 et jusqu’au début des années 90, les « affaires » marchaient très bien. Les clients, essentiellement des Rifains qui avaient réussi dans la drogue, passaient de longs week-ends dans la région et leur générosité est devenue une légende. Deux mauvais souvenirs marqueront pourtant les habitants de Aïn Leuh.

        Les effets de la campagne d’assainissement

        Le premier se situe au milieu des années 70 lorsqu’un caïd scrupuleux (un peu trop, de l’avis des villageois) décide de mettre fin à la débauche. Les chikhates qui animaient les soirées ont été priées de quitter le village et brusquement, l’économie s’est arrêtée. « Cela a duré quelques mois, se souvient Ahmed, patron de café. Très vite, le Caïd a compris son erreur et il a vite rappelé les chikhates ».
        La seconde crise économique de Aïn Leuh, est due à la campagne d’assainissement orchestrée par Driss Basri dans les années 90. Les gros clients d’Aïn Elleuh étaient, soit en état d’arrestation, soit en fuite, et toute l’économie du village s’en est ressentie. « Dix ans après, reprend Ahmed, Aïn Leuh ne s’en remet toujours pas. De nos jours, quand un client gare sa voiture sur la grande place, tout le monde a envie de lui tomber dessus ». La grande place, qui s’appelle également le parking, est située en plein centre. Lorsqu’un étranger y gare sa voiture, il est aussitôt pris en charge par un ou deux rabatteurs. Tout lui est proposé : hôtel, maisons closes, alcools, le tout pour un prix très abordable. « Chez nous, explique Mohamed, tout ce qui est nachate (bringue ou fête) fait partie du mode de vie du village. La prostitution n’est pas considérée comme une dépravation, mais un moyen de faire vivre toute une famille ».
        Les prostituées de Aïn Leuh sont originaires des villages avoisinnants comme Aït Ali Reggada, Aït Ali Tabenâabout ou Toufstelt. Elles vivent à Aïn Leuh et, une ou deux fois par an, elles rentrent chez elles pour remettre leurs économies à leurs familles. « Je connais une fille qui, après une bonne saison, est rentrée chez elle pour l’Aïd El Kébir et a remis à son père 12.000 Dh. Celui-ci était très content, toute la famille en était fière et elle a été chouchoutée pendant deux mois. L’année dernière elle est rentrée chez elle une deuxième fois, mais elle n’avait que 4.000 Dh qu’elle a remis à son père. Tout le monde l’a boudée jusqu’à son départ et depuis qu’elle est revenue, elle a décidé de rompre tout lien avec sa famille ».

        Les gendarmes aussi

        L’économie d’un village comme Aïn Leuh repose en grande partie sur l’argent de la prostitution. La plupart de ceux qui vivent de l’agriculture possèdent un petit lopin de terre et la production est tellement maigre qu’ils peinent à subvenir aux besoins de leur famille. « C’est pour cela, explique un jeune, que le phénomène de la prostitution est plus que toléré. Une fille qui racole trois ou quatre clients par jour, eh bien, tout le monde va en profiter : sa famille, sa batrona, le propriétaire du hammam, le marchand de légumes, l’épicier, le boucher et même le mendiant du coin ». Et il n’y a pas que les commerçants qui en profitent. Lorsqu’une belle voiture s’arrête au parking et que son propriétaire ainsi que ceux qui l’accompagnent décident de faire la fête, il n’est pas rare qu’en plein milieu de la soirée, une descente soit effectuée par la gendarmerie. Dans la plupart des cas, et selon la manière avec laquelle on a mené les négociations, l’histoire se termine par une happy end. « Des faux-frais, dit Ahmed. Moi, à leur place, en venant ici je laisserais ma belle Mercedes chez moi et j’emprunterai un pick-up. Comme ça, je suis sûr que personne ne viendra m’embêter ».

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        • #5
          la source de ce reportage?
          عيناك نهر من جنون... عيناك أرض لا تخون

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          • #6
            L’homosexualité en Algérie

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            • #7
              Maroc : Le business du sexe

              Le business « friendly » de Marrakech

              Intense bleu du ciel. Ocre rouge des murailles. Vert métallique des palmiers. Marrakech est pétrie de ses contrastes. Contrastes loin de se limiter aux couleurs « flashy ». À deux minutes d’un lieu de culte, la Koutoubia, on se retrouve dans un lieu de débauche, un riad, presque comme tous les autres. Deux Occidentaux vêtus de gandoura sont à l’accueil d’une dizaine de touristes. Un groupe qui passerait inaperçu s’il n’était pas composé exclusivement d’hommes.

              Les riads en profitent

              « L’endroit est connu pour son ambiance gay, explique un vendeur de cigarettes. Ce n’est pas le seul du genre. Des riads comme celui-ci, il en existe une bonne vingtaine à Marrakech ». Sur les guides homos, des dizaines d’hôtels ou de riads à Marrakech peuvent être recensés. Et il y en a pour toutes les bourses. Le prix de la nuitée peut varier entre 60 et 150 euros.
              « Il ne faut pas se leurrer. Beaucoup d’étrangers résidant dans la ville sont des homosexuels. Les plus riches y élisent domicile en rénovant un riad ou en lançant un restaurant. Les plus modestes y viennent juste pour les vacances », nous explique-t-on. Ils viennent soit en couple soit en solo. Tous y trouvent leur compte. Car les « célibataires » peuvent toujours se rabattre sur les homosexuels de la ville. Un fast-food, sis Av. Guéliz est le repère, par excellence, des homos « intéressés ». A une table, un quinquagénaire sirote son café en scrutant tendrement son jeune partenaire. Tee-shirt moulant, coupe de cheveu baroque, ce dernier avale avec indifférence son burger. « Le tarif ici est connu : un menu plus 200 dirhams pour une passe. En haute saison, ça va jusqu’à 300 dirhams », confie une serveuse. Le soir, bars ou boîtes de nuit prennent le relais. « Il n’existe pas d’endroit exclusivement gay. En revanche, il y a des clubs hétéros très fréquentés par les homos », raconte ce barman. Là, c’est tout de même un autre standing...
              La sélection est faite par le videur. Car comme pour les filles, le prix des « gars » est proportionnel au prix de la bouteille. « Un beau gosse peut demander jusqu’à 800 dirhams », poursuit le barman. Les moins chanceux des prostitués déambuleront dans les rues espérant croiser les plus excités des touristes. Ce n’est pas pour rien que Marrakech est la troisième destination touristique préférée des gays.

              Rabat.Les « étudiantes »

              Rabat est une vile qui connaît un essor sans précédent de la prostitution. Traditionnellement épargnée, il ressort du rapport 2004 (parquet de Rabat)que 1.161 personnes impliquées dans 896 affaires (prostitution, proxénétisme et adultère) ont été poursuivies en justice dans la capitale.
              Mais la particularité de cette ville reste sans conteste la « prostitution estudiantine » de plus en plus visible, même dans les beaux quartiers. A l’avenue Fal ould Oumeir, espace de shopping bien connu de l’Agdal, elles déambulent en groupes et achètent sans compter dans les boutiques chic de cet espace autrefois réservé aux nantis. « Ces filles ne sont généralement pas originaires de Rabat. Certaines vivent dans la cité universitaire de l’Agdal et comptent sur la prostitution pour sortir de leur univers morose.
              C’est plus une échappatoire et un moyen d’arrondir leurs fins de mois qu’une prostitution de survie", souligne cet pbservateur de la vie r’batie. Le boom des studios dans l’Agdal est un autre fait marquant de ce phénomène. « Les prix de location flambent », assure-t-il. Du coup, la prostitution s’étale au quartier de l’Océan où des immeubles entiers sont occupés par des filles de la nuit.

              Lejournal-Maroc hebdo nº 196
              Dernière modification par imzgn, 12 avril 2009, 19h19.

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              • #8
                C'est un article trés ancien, mais je le trouve intéressant pour traçer les cercuits d'argent de ses réseaux, mais je pense qu'il manque encore des travaux de sociologie dans ce domaine.

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                • #9
                  oujGHi

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                  Dernière modification par eagle19, 12 avril 2009, 18h55.

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                  • #10
                    La Monarchie, le makhzen et le lobby de la branche du Tourisme

                    La Monarchie, le makhzen et le lobby de la branche du Tourisme

                    Personne au Maroc n'ignore ce qui se cache derrièredes mots comme tourisme, touristes, les nuits des festivals d’el Essaouira, Agadir, Jadida ou Marrakech sur la plage, les boîtes de nuits etc.
                    C’est tout un réseau du "Sexe Business" dont la Monarchie, le makhzen ainsi que le lobby de la branche du Tourisme au Maroc, et à l'étranger sont responsable.

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                    • #11
                      ah ben fallait le dire plutot imzgn, prostitution --> makhzen --> arabisme --> racisme contre les amazighs.

                      j'espere que tu as lu la partie sur "Agadir" la capitale des amazighs et ce que ses filles amazighs font? Oulla elles aussi cest le makhzen qui les pousse a faire cela?

                      Pour la comparaison Maroc-Algerie, nos freres algeriens n'ont absolument rien a nous apprendre sur le sujet, c'est comme l'autre histoire de la pedophile, ils reconnaissent qu'elle existe en Algerie, mais ils nous expliquent que "au moins, ca reste en famille la bas", c'est a dire c'est pratique par les algeriens contre des algeriens et qu'ainsi leur "fierte" est preservee...

                      Je ne vous dis pas ce que je pense de cet argument...

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                      • #12
                        Ouvrez les yeux ne détourner plus le regard

                        *****

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