Bonjour,
Un article de Arezki AÏT-LARBI dans Ouest France samedi 11 avril 2009.
Un article de Arezki AÏT-LARBI dans Ouest France samedi 11 avril 2009.
Bouteflika joue les prolongations
Le régime, en équilibre instable, a occulté les questions qui minent la société algérienne. Alger.De notre correspondant
Sans surprise, le président Bouteflika a été réélu pour un troisième mandat de cinq ans, avec 90,24 % des suffrages. Le taux de participation de 74,54 %, contesté par l’opposition, rappelle les scores brejnéviens de la période du parti unique.
Ainsi conforté par « une large majorité », le raïs poussera encore plus loin sa politique de « réconciliation » avec les islamistes radicaux. Après avoir accordé l’impunité, en 2004, aux terroristes qui avaient déposé les armes, il a promis, cette fois, de décréter une amnistie générale pour ramener au bercail les derniers irréductibles du GSPC/Al-Qaida au Maghreb.
Autre casse-tête, la Kabylie. Depuis l’indépendance, la région frondeuse ne cesse de manifester sa colère pour faire respecter ses spécificités culturelles. Après une répression sanglante qui, en 2001, avait fait 126 morts parmi de jeunes manifestants, Abdelaziz Bouteflika a accordé un statut « national » à la langue berbère. Avec l’arrière-pensée de la diluer dans l’ensemble algérien, « d’origine amazighe, mais arabisé par l’islam ». Il y a deux semaines, le candidat a été accueilli avec tambour et trompettes par des « notables » corrompus, lors d’une cérémonie d’allégeance relayée par la télévision.
En balayant la poussière sous le tapis, le président Bouteflika a réussi à équilibrer son régime pour quelque temps. Mais l’équilibre est instable. Confortés par des concessions sans limites, les islamistes radicaux exigent un retour sur la scène politique, avec l’objectif d’instaurer un État islamique. Quant aux Kabyles, ils rejettent l’impunité accordée aux gendarmes assassins de leurs enfants. À défaut d’être reconnue dans sa différence, la région glisse peu à peu vers la solution autonomiste. Avec une nouvelle génération de militants impatients.
Le régime, en équilibre instable, a occulté les questions qui minent la société algérienne. Alger.De notre correspondant
Sans surprise, le président Bouteflika a été réélu pour un troisième mandat de cinq ans, avec 90,24 % des suffrages. Le taux de participation de 74,54 %, contesté par l’opposition, rappelle les scores brejnéviens de la période du parti unique.
Ainsi conforté par « une large majorité », le raïs poussera encore plus loin sa politique de « réconciliation » avec les islamistes radicaux. Après avoir accordé l’impunité, en 2004, aux terroristes qui avaient déposé les armes, il a promis, cette fois, de décréter une amnistie générale pour ramener au bercail les derniers irréductibles du GSPC/Al-Qaida au Maghreb.
Autre casse-tête, la Kabylie. Depuis l’indépendance, la région frondeuse ne cesse de manifester sa colère pour faire respecter ses spécificités culturelles. Après une répression sanglante qui, en 2001, avait fait 126 morts parmi de jeunes manifestants, Abdelaziz Bouteflika a accordé un statut « national » à la langue berbère. Avec l’arrière-pensée de la diluer dans l’ensemble algérien, « d’origine amazighe, mais arabisé par l’islam ». Il y a deux semaines, le candidat a été accueilli avec tambour et trompettes par des « notables » corrompus, lors d’une cérémonie d’allégeance relayée par la télévision.
En balayant la poussière sous le tapis, le président Bouteflika a réussi à équilibrer son régime pour quelque temps. Mais l’équilibre est instable. Confortés par des concessions sans limites, les islamistes radicaux exigent un retour sur la scène politique, avec l’objectif d’instaurer un État islamique. Quant aux Kabyles, ils rejettent l’impunité accordée aux gendarmes assassins de leurs enfants. À défaut d’être reconnue dans sa différence, la région glisse peu à peu vers la solution autonomiste. Avec une nouvelle génération de militants impatients.
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