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G20, bravo les artistes !

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  • G20, bravo les artistes !

    Quelle est la signification du retour à la prospérité économique, promis par les dirigeants réunis à l’occasion du G20 ? « En inondant le monde de pognon, le G20 souhaite redonner confiance aux entrepreneurs, aux consommateurs et aux marchés, » mais cette relance ne vise qu’à restaurer « les mécanismes qui ont conduit le monde à la récession économique et sociale en même temps qu’à la destruction des équilibres naturels, » alors qu’il est urgent de fonder un « nouveau projet de société, » tonne Jean Paul Besset, candidat à la députation européenne sur les listes d’Europe Ecologie, qui réunit Daniel Cohn-Bendit, José Bové et Eva Joly, ainsi que les Verts et des responsables associatifs. Ce texte appelle à notre sens quelques remarques. Si comme l’écrit M. Besset, « chaque milliard réinjecté pour réparer ce système prolonge la crise, » au sens ou rien ou bien peu dans l’immédiat n’est entrepris pour réorienter l’activité économique, pouvions nous raisonnablement faire autre chose dans l’urgence, sauf à accepter la perspective d’une dépression - d’ailleurs toujours pas écartée - avec son terrible cortège de souffrances, sans réagir ? Le sauvetage des banques au risque de ruiner les comptes de l’Etat est une opération fort déplaisante - d’autant plus au vu de la morgue dont leurs dirigeants continuent de faire preuve, et la timidité des politiques à rompre avec le sacro-saint dogme de l’entreprise privée ne fait que retarder l’assainissement nécessaire du secteur bancaire. Mais une société privée du jour au lendemain de ce service public qu’est la monnaie, bien imprudemment concédé en des mains peu fiables, serait dans la situation catastrophique de n’avoir d’autre recours que le troc, et verrait s’arrêter du jour au lendemain l’ensemble de l’activité, chacun se trouvant privé de revenu, pratiquement devenu incapable de se nourrir, faute de monnaie en circulation en quantité suffisante. Quel serait le coût social et humain si une situation du type que celle que l’Argentine a connu se propageait dans des dizaines de pays ? S’il est certain que l’urgence climatique et écologique requièrent une action rapide et résolue, celle-ci ne peut être menée avec quelques chances de succès qu’avec une machine économique en état de marche, pas au milieu des ruines, du désespoir et de la désagrégation des sociétés.

    Comment donner l’illusion du mouvement sans bouger sur le fond ? Ou comment mimer un triple salto avant en restant droit dans ses bottes ? Réponse : en s’applaudissant à tout rompre pour faire passer ses bobards. L’opération porte un nom : G20. Et une date : Londres, 2 avril 2009. Décryptage.
    Premier bobard : les "nouvelles règles" du capitalisme mondial. Selon le G20, ce serait donc le Costa-Rica, les Philippines, l’Uruguay et l’île de Labuan (une zone franche de Malaisie) qui auraient pourris le système financier international. Les voilà tous les quatre jetés sur une "liste noire" des paradis fiscaux. En revanche, les poids lourds du secret bancaire, de l’évasion fiscale et du blanchiment d’argent s’en tirent sans dommages. Macao, Hong Kong, Jersey, la City de Londres, les Iles Vierges, les Bermudes, les Iles Caïmans, Singapour, le Luxembourg, la Suisse, le Liechtenstein, Brunei, certains Etats américains comme le Delaware ou le Nevada... sont "blanchis" ou placés sur une "liste grise" qui existe depuis dix ans et qui ne les a jamais contraint à quoi que ce soit. Le G20 a donc décrété que les principaux centres financiers off shore étaient peu ou prou vertueux. Aucune sanction claire, immédiate, tangible, n’est arrêtée. Le message est limpide (chez nous, Monaco et Andorre se sont d’ailleurs empressés de se féliciter de l’absence de sanctions) : tout peut continuer comme avant, à quelques boucs émissaires marginaux près, sous réserve de quelques "recommandations" sur les bonus des traders, les pratiques des agences de notation et des fonds spéculatifs, en échange d’ "engagements" et de "coopération" sur la transparence des comptes bancaires nichés sous les cocotiers.
    La grossièreté de la manoeuvre est confondante et elle fera vite long feu. Les dirigeants des pays les plus riches du monde croient-ils que les acteurs de la société civile internationale sont à ce point des gogos ? Pour notre part, nous continuerons à dire qu’aucune régulation efficace du système financier ne verra le jour si celui-ci n’est pas contrôlé par un organisme international indépendant des puissances nationales et si les mouvements financiers vers ces paradis ne sont pas taxés à la source. Ce sont deux des points durs du programme d’Europe Ecologie, hors desquels les gesticulations sur la "moralisation" du capitalisme financier resteront ce qu’elles sont : des leurres.
    Deuxième bobard : le retour à la prospérité économique. L’atmosphère est saturée de milliers de milliards de dollars pour encourager la "reprise" tant désirée de la croissance. Passons sur le coup de bonneteau qui octroie au FMI et à la Banque mondiale - bras armés de la dérégulation mondiale - le rôle de médecin traitant de la régulation économique mondiale. C’est comme si on donnait à un virus la charge de combattre la maladie qu’il inocule. La bonne blague !
    Il y a plus grave. Par quoi est inspiré ce déversement colossal de crédits ? Sur quoi cette volonté de relance de la croissance est-elle fondée ? Rien d’autre que sur un mystérieux ingrédient psychologique qui, parait-il, débriderait les comportements : la Confiance. En inondant le monde de pognon, le G20 souhaite redonner confiance aux entrepreneurs, aux consommateurs et aux marchés. Pour en faire quoi ? Pour qu’ils retrouvent leurs habitudes, retournent au business as usual et se bercent de l’illusion d’une croissance infinie. Il s’agit ni plus ni moins que d’inviter les acteurs économiques à reprendre confiance dans les vertus du système, à restaurer les pratiques anciennes de production, de consommation et de commerce, à les encourager à redémarrer de plus belle (comme par exemple la décision de relancer la libéralisation des échanges au sein de l’OMC). Bref, le G20 invite à négocier le virage pour reprendre le même chemin.
    Cela ne conduira qu’à un formidable tête à queue ! Car c’est précisément les mécanismes qui ont conduit le monde à la récession économique et sociale en même temps qu’à la destruction des équilibres naturels que le G20 veut réhabiliter. C’est justement le principe de confiance qui est mort. Exceptés quelques drogués polymorphes accrocs au vieux monde, qui peut croire que les mêmes politiques ne conduiront pas aux mêmes effets ? Chacun sait ou ressent que c’est ce mode de développement, ce système de fuite en avant dans l’excès de tout en tout qui mène l’humanité à la casse. Serait-ce ce concasseur des hommes et de la nature qu’il faudrait restaurer, à coups de dollars et d’esbroufe ?
    Chaque milliard réinjecté pour réparer ce système prolonge la crise, creuse un peu plus la récession économique et la régression sociale, accentue la trajectoire d’effondrement des écosystèmes.
    Ce n’est donc pas la confiance en ce qui a failli qu’il faut restaurer. C’est l’espoir en un nouveau projet de société qu’il est urgent de fonder. Un changement systémique qui passe, progressivement, par la reconversion de l’ensemble des activités humaines en fonction des impératifs sociaux et écologiques, comme le programme européen d’Europe Ecologie le propose.
    Au fond, les principaux dirigeants de la planète ne sont peut être pas des âmes noires qui trompent sciemment le pauvre monde. A coup sûr, ce sont d’incorrigibles bigots. S’ils se sont efforcés à Londres de relégitimer la machine, c’est parce qu’ils sont dans l’impossibilité mentale de s’arracher aux schémas du passé, à la matrice culturelle originelle qui les a fait tels qu’ils sont, incapables d’imaginer un autre monde. S’ils veulent contre toute évidence sauver le système productiviste libéral, et pas le changer, c’est qu’ils y croient, les bougres, et, comme tout malade qui s’ignore, c’est qu’ils sont convaincus que le collapsus ne peut pas se produire. En ceci, ils ressemblent à s’y méprendre aux vieux pontes du socialisme réel qui n’ont pu imaginer l’implosion du système soviétique et qui l’ont découvert un beau matin agonisant à leurs pieds.

    Jean-paul Besset
    « N’attribuez jamais à la malveillance ce qui s’explique très bien par l’incompétence. » - Napoléon Bonaparte

  • #2
    Un changement systémique qui passe, progressivement, par la reconversion de l’ensemble des activités humaines en fonction des impératifs sociaux et écologiques, comme le programme européen d’Europe Ecologie le propose.
    Comment font les écolos pour avoir autant d'inspiration? Ils réfléchissent assis sur des bananes bio?
    le DRS contrôle toute la Galaxie

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    • #3
      Comment font les écolos pour avoir autant d'inspiration? Ils réfléchissent assis sur des bananes bio?
      Ca je n'en sais rien

      Ce n'est pas ce qui a le plus retenu mon attention dans l'article.

      Je te l'accorde, l'article est clairement gaucho, mais ce qui m'intéressait c'était le fond. Je suis assez d'accord sur le fait que le G20 nous a royalement pris pour des imbéciles.

      Je ne suis pas plus convaincue que ça par le rapport du sommet du G20.

      Je l'ai posté quelque part d'ailleurs.
      « N’attribuez jamais à la malveillance ce qui s’explique très bien par l’incompétence. » - Napoléon Bonaparte

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      • #4
        Salut m'fi ............

        Je suis assez d'accord sur le fait que le G20 nous a royalement pris pour des imbéciles.
        .... ça va toué ?

        bah, imbéciles c'est vite dit à mon avis car cette crise est avant tout une crise de confiance.La psychologie a donc toute sa place pour créer un electrochoc vis à vis du consommateur vu qu'on sait très bien que la relance se fera avant tout par la demande des ménages.

        P.S: et que penses-tu de ceux qui prétendent nous sortir du rouge avec du vert ?
        Kindness is the only language that the deaf can hear and the blind can see - Mark Twain

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        • #5
          bah, imbéciles c'est vite dit à mon avis car cette crise est avant tout une crise de confiance.La psychologie a donc toute sa place pour créer un electrochoc vis à vis du consommateur vu qu'on sait très bien que la relance se fera avant tout par la demande des ménages

          Je ne sais pas si t'es serieux quand tu dis ça, mais je trouve ça abbérant de minimiser les choses au point d'y voir (simplement) une crise de confiance ! Il s'agit d'une crise systémique, c'est à dire l'éffondrement de tout un système à cause de ses contradictions, et, surtout, à cause de son insolence !

          C'est la dictature de l'économie virtuelle sur l'économie réelle alors que c'est la première qui dépend de la seconde ! Alors quand les traders font les cons, c'est le prolo qui s'la prend dans l'os !

          que penses-tu de ceux qui prétendent nous sortir du rouge avec du vert ?
          Le constat est clair : la conception du développement doit être complètement revue à cause de l'échec du processus néo-libéral enclanché par Thatcher et Reagan. Parce que le risque écologique est clair, il faut prendre en compte ce facteur essentiel si l'on veut construire une vision d'avenir plus sereine. D'ailleurs, même Barack Obama prône l'économie verte en tant qu'alternative au mode production actuel, en investissant sur les recherches sur les énérgies renouvelables... L'état de la planète est cathastrophisque, et l'on ne peut continuer à commettre des crimes écologiques un peu partout dans le monde, car le jour où le problème de ressources se posera, ça sera autre chose que la crise financière...
          Dernière modification par marok1, 15 avril 2009, 23h54.
          Un jour, liberté naîtra, volonté existera, conscience on aura, et enfin, la paix sera...

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