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Les bouquinistes de plus en plus rares à Oran

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  • Les bouquinistes de plus en plus rares à Oran

    Les bouquinistes se font rares à Oran mais personne ne s’en émeut. Jadis, régnant sur plusieurs placettes et de nombreux trottoirs, ces «libraires de la rue» ont vu leur nombre diminuer graduellement jusqu’à ce qu’il n’en reste plus que quelques-uns résistant péniblement à l’indifférence d’une société qui ne lit que très rarement et des pouvoirs publics de plus en plus insensibles à la chose culturelle.

    «Les autorités ont d’autres priorités et les citoyens sont beaucoup plus préoccupés par leur pouvoir d’achat et leur cadre de vie», analyse un jeune sociologue. Il n’y a pas si longtemps encore, les bouquinistes étalaient leurs marchandises un peu partout dans la ville d’Oran : sous les Arcades, tout le long des rues Mohamed Khémisti et Larbi Ben M’hidi ou encore à la Bastille ou dans le quartier de M’dina J’dida.

    Les amateurs des divers genres de lecture pouvaient trouver satisfaction : «Dans les années 1980, se remémore une mère de famille, j’envoyais chaque fin de semaine mon fils aux Arcades pour échanger des Harlequins, ces romans d’amour dont la lecture constituait ma seule distraction entre le ménage et l’éducation des enfants.

    Aujourd’hui, je constate avec effroi que la lecture n’a pratiquement plus de place dans le quotidien des Algériens et que les espaces de culture diminuent à une vitesse folle.

    Je me promène dans Oran et je ne vois plus ces bouquinistes qui, jadis, apportaient tellement de beauté aux rues. C’est vraiment dommage !» De fait, dans les années 1990 et l’ouverture sur l’économie de marché, non seulement l’intérêt des commerçants et des importateurs s’est très rarement porté sur le livre mais de plus, les pouvoirs publics ne firent aucun effort pour sauvegarder et protéger un métier manifestement en voie de disparition : «On nous a fermé toutes les portes, confirme l’un des rares bouquinistes encore en activité.

    D’un côté, on nous interdit d’exposer dans la rue, et de l’autre, on refuse de nous octroyer un endroit bien à nous. Comment faire ?» En 2004, les bouquinistes d’Oran ont bien tenté –mais en vain- de se constituer en association pour exiger un lieu où ils pourraient exercer en toute quiétude : «La mairie a pris l’engagement de nous réserver un endroit près de la Cathédrale, il n’en fut rien. Et nous n’avons même jamais eu un mot d’excuse, une explication. On nous a laissés choir, c’est tout !»

    Aujourd’hui, les bouquinistes qui subsistent encore sont disséminés à travers la ville : quelques-uns se trouvent, en effet, près de la cathédrale, d’autres dressent leurs tables dans la rue Khémisti et M’dina J’dida : «Avec le développement des technologies et l’avènement d’Internet, les gens ne sentent plus le besoin de lire, déplore un enseignant.

    Pourtant, Dieu sait que rien ne peut remplacer un bon livre.» La preuve ? En France, les gestionnaires de Paris ont sollicité les bouquinistes pour la réalisation d’une étude sur leur situation pour «connaître leurs attentes, leurs difficultés et les impératifs de leur profession» afin de «dynamiser et de valoriser leur activité et d’élaborer des propositions pour leur avenir.» Il est vrai que sur les quais de la Seine, près de 220 bouquinistes se partagent trois kilomètres de randonnée pour proposer aux visiteurs … «300 000 livres anciens ou contemporains qui ont résisté aux modes et traversé le temps, des éditions épuisées que l’on ne retrouve nulle part ailleurs, mais aussi des estampes, gravures, revues, timbres et cartes postales de collection», selon un site Internet consacré au tourisme parisien. De quoi donner le tournis.

    Par la Tribune

  • #2
    Pas qu'a Oran ...

    A Alger aussi ils ont presque disparus, mais entre nous ce n'est pas si dramatique vu que les nôtres vendent souvent plus cher qu'en librairie, et pas forcement des ouvrages rares ou anciens !
    "L'armée ne doit être que le bras de la nation, jamais sa tête" [Pio Baroja, L'apprenti conspirateur, 1913]

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    • #3
      Le phénomène s'avère même à Beyrouth, où des librairies sont converties en magasins d'habits ou de pizzerias. De plus ne plus, les gens achètent leurs livre online ailleurs.
      Ask not what your country can do for you, but ask what you can do for your country.

      J.F.Kennedy, inspired by Gibran K. Gibran.

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      • #4
        A Alger aussi ils ont presque disparus, mais entre nous ce n'est pas si dramatique vu que les nôtres vendent souvent plus cher qu'en librairie, et pas forcement des ouvrages rares ou anciens !
        Salut Harrachi,
        Tu me l'as enlevé de la bouche, à Batna Aussi, ils deviennent de plus en plus rares, seulement ceux de Batna ne vendent que ce qu'on peut trouver et télécharger gratuitement sur le net, des ouvrages tombés dans le domaine public, donc je ne vais pas pleurer leur disparition.
        Ainsi va le monde

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        • #5
          A mon avis leur rareté ne fait que réfléter l'intéressement des algériens à la lecture (heuuu j'ai dis lecture, je ne parle pas de feuilleter l'équipe ou un truc du genre).

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          • #6
            Oui, il y avait des bouquinistes à Oran dans les années 80. Mais le choix des livres était franchement réduit. A part les Harlequins, il n'y avait pas grand chose. Et ce n'est pas ce qu'on peut appeler de la grande littérature ni même de la littérature tout court...

            Leur disparition ne m'étonne pas.

            A mon avis leur rareté ne fait que réfléter l'intéressement des algériens à la lecture (heuuu j'ai dis lecture, je ne parle pas de feuilleter l'équipe ou un truc du genre).
            C'est un phénomène qui n'est pas qu'algérien. D'autre part, le problème vient plus de l'offre à mon sens. Dans les années 80, les bibliothèques étaient très fréquentées. Je parle de Tlemcen et Oran. A Tlemcen, le centre culturel français offrait un large choix. A Oran, c'était une petite bibliothèque tenue par des religieuses françaises. Le choix était un peu moindre (moins de moyens probablement) mais restait bien plus large que ce qu'offrait le diversifié des bouquinistes.
            « N’attribuez jamais à la malveillance ce qui s’explique très bien par l’incompétence. » - Napoléon Bonaparte

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            • #7
              Il y avait au début des années 1970, un bouquiniste en haut de la rue Didouche Mourad à Alger. Une véritable caverne d'Ali Baba. On y trouvait de tout et à des prix très abordables.
              Vers 1978, il n'était plus là.

              A Oran, il y avait les bouquinistes des Arcades, "spécialisés" dans les prêts des fameux Harlequin avec une clientèle principalement féminine.

              Sur l'avenue Marceau, en montant vers la Gare d’Oran, il fallait faire attention pour ne pas rater la boutique bien achalandée de Moussa. Là, en plus des échanges, des prêts et achats, vous pouviez commander le bouquin introuvable. Moussa, avec son réseau de bibliophiles, se chargeait de vous le procurer. Il faut dire qu'à l'époque, l'offre de livres, particulièrement de littérature et de sciences humaines, était très maigre.

              Chassé de sa boutique, aujourd'hui Moussa reste fidèle à sa profession. Tous les matins, qu'il pleuve ou qu'il vente, il vient accrocher ses livres et ses revues sur les murs à l'angle d'une petite ruelle en haut de l'avenue Emir Abdelkader. Et vous le trouverez souvent en grande discussion avec un «client».

              C'est vrai que les prix chez les bouquinistes étaient souvent excessifs. Mais ils pratiquaient aussi les prêts et les échanges.

              S'ils disparaissent les uns après les autres, c'est aussi parce que leurs sources d'approvisionnement se sont taries. Leur période faste devait être les années 1960, après que les bibliothèques privées des Pieds Noirs aient été vidées. Les bibliophiles clients des bouquinistes gardaient les «bons» bouquins et remettaient en circulation les «mauvais», de sorte qu'avec le temps, la qualité de la «marchandise» s'est de plus en plus détériorée.
              "Je suis un homme et rien de ce qui est humain, je crois, ne m'est étranger", Terence

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              • #8
                @Benam

                Il y avait au début des années 1970, un bouquiniste en haut de la rue Didouche Mourad à Alger. Une véritable caverne d'Ali Baba. On y trouvait de tout et à des prix très abordables. Vers 1978, il n'était plus là.
                Il y est toujours, encore chauve avec sa perruque, et ses prix n'ont pour ainsi dire rien d'abordable, ou du moins pas moins cher qu'en librairie.
                "L'armée ne doit être que le bras de la nation, jamais sa tête" [Pio Baroja, L'apprenti conspirateur, 1913]

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                • #9
                  Le prix du livre était subventionné par l'Etat, dans temps, les bouquinistes ne pouvaient appliquer les prix d'aujourd'hui. Même les gens qui vendent les livres à même le sol du trottoir on dirait qu'ils détiennent tout le savoir.
                  Ask not what your country can do for you, but ask what you can do for your country.

                  J.F.Kennedy, inspired by Gibran K. Gibran.

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