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Symboles et mémoire d'une nation

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    Chronique (Mardi 14 Avril 2009)


    Symboles et mémoire d’une nation
    Par :Mustapha Hammouche
    Lu : (2085 fois)

    Entendre un journaliste interpeller le ministre de l’Intérieur sur les mesures à prendre contre le RCD dans l’affaire du drapeau noir a quelque chose d’écœurant, en ce que cela donne la mesure des dégâts de l’entreprise de “dé-mémorisation” de la société.

    Drôle d’époque ! On s’effarouche que le RCD ait suspendu un drapeau noir au front de son siège et on conçoit parfaitement que des gens, qui ont procédé à des massacres de villages entiers, doivent être “réinsérés” dans la société, et même dans la vie politique, sans qu’on leur fasse le moindre reproche sur leurs crimes !
    Ces “justiciers” à deux vitesses ne se demandent même pas, au préalable, d’où vient le RCD. Sinon, ils se rappelleraient, s’ils ont encore la capacité de se rappeler, que ce sigle a couronné un long et pénible cheminement militant, qui est pour beaucoup dans le mûrissement national de cette idée de démocratie dont beaucoup se prévalent aujourd’hui, tout en la combattant bien entendu par la fraude, le clientélisme et la manipulation. C’est l’issue de ce combat et d’autres qui permet, actuellement, à un régime qui impose la pensée unique de proclamer ses taux électoraux magiques comme les résultats d’une “élection libre”. Mais, on l’a oublié.
    C’est toujours l’oubli qui permet au terroriste Mezrag d’assumer comme un acte rédempteur l’assassinat de Abdelhak Benhamouda en ne suscitant qu’un ou deux murmures de désapprobation. Pourtant, sans le CNSA, dont il fut l’initiateur, la République qui, de nos jours, ne compose plus qu’avec l’intégrisme, aurait été emportée par l’offensive obscurantiste. Mais les redresseurs de torts d’aujourd’hui l’ont oublié.
    L’effarouchement provoqué par l’histoire du drapeau noir chez certains n’est pas sans rappeler les réactions chagrinées à l’appel à la résistance de Sadi en 1993. Jusque dans l’État, des voix émues exigèrent que le bûcher fût dressé pour lui. Aujourd’hui, on revendique volontiers son appartenance à un certain “parti des patriotes”. D’où viennent les “patriotes” sinon de cet élan de résistance, invalidé sur le moment, convoité par la suite ?
    En réduisant ce parti à un acte anecdotique dont on s’horrifie théâtralement, on espère la liquidation d’un mouvement qui, parce qu’il a existé, fait que l’Algérie ne peut plus se résumer au produit du compromis actuel. D’ailleurs, ses erreurs ne viennent que de ce qu’il lui arrive de succomber à l’attrait du compromis.
    Le RCD laissa, dans cette attitude, plus de cent militants assassinés pour ce qu’ils étaient : défenseurs de la République laïque, patriotes répondant à l’appel du devoir, présidents d’APC restés à leurs responsabilités au temps du sauve-qui-peut. Il y a un pan de l’Histoire récente que certains, on le comprend, voudraient bien gommer de la mémoire nationale.
    Avant de crier “haro sur le baudet”, que chacun se demande où il était quand les drapeaux noirs défilaient en rangs serrés dans Alger, quand le mot moudjahid avait changé de sens, quand simplement, il n’était plus sans risques de défendre les symboles de la nation.
    Si l’on commençait par nous rappeler ? Alors, peut-être, saura-t-on qui peut demander des comptes à qui.

    M. H.

    " Celui qui passe devant une glace sans se reconnaitre, est capable de se calomnier sans s'en apercevoir "
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