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Bouteflika Acte III

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  • Bouteflika Acte III

    Bouteflika a été élu avec 90% des suffrages et un taux record de participation de l'ordre de 74% en Algérie.Désormais, il se place en première ligne de toutes les batailles à venir. Au-delà des questionnements que soulèvent les élections du 9 avril quant à leur régularité et leur transparence au demeurant contestées par l'opposition, il faut bien admettre qu'une situation politique nouvelle se dessine en Algérie.

    Le renforcement des pouvoirs du président de la République, l'inexistence quasi totale de contre-pouvoirs, le verrouillage du champ médiatique en particulier la télévision et la radio, l'instrumentalisation des deux chambres du Parlement ainsi que de la principale organisation syndicale, constituent des facteurs de risques de dérive autoritaire dont la tentation du pouvoir ne fait plus de doute.

    A ces données internes vient se greffer un contexte international marqué par la plus grave crise économique à laquelle l'Occident est confronté depuis presque un siècle. En dépit du discours optimiste du pouvoir et de ses représentants, les effets de cette récession se font déjà ressentir dans notre pays et iront en s'aggravant durant au moins les deux prochaines années, selon des observateurs avertis.

    Pendant ce temps, l'économie algérienne reste dominée par la rente pétrolière et ne génère pas ou peu de richesses hors hydrocarbures. Le terreau de l'intégrisme religieux est toujours en place et est plus fertile que jamais.

    Face à ces ingrédients qui rendent la situation sociale explosive à tout instant, se profile un discours politique officiel indigent articulé autour de compromis avec l'islamisme politique. Le manque de lisibilité politique de ce discours officiel et du programme qui le sous-tend, les contradictions que ce même discours véhicule se sont révélées au grand jour lorsque le pouvoir, devant la hantise de l'abstention, a fait appel aux mosquées et à la religion pour sensibiliser les citoyens en instrumentalisant leur ferveur religieuse. L'islam politique a droit de cité quand le régime en a besoin, prenant le risque d'ancrer davantage l'intégrisme religieux dans la société.

    La prochaine révision constitutionnelle réclamée à cor et à cri par Belkhadem renseigne prématurément sur la matrice politique et religieuse que devra revêtir le rapport de force issu des élections du 9 avril 2009. L'éventualité d'une amnistie générale évoquée par le président durant la campane électorale autorise à penser que les questions identitaires et religieuses seront revisitées.

    A l'évidence, un chantier immense à la fois complexe et périlleux (le président n'a-t-il pas évoqué les risques d'une guerre civile que peut faire courir une amnistie générale) mettra le président dans une posture inconfortable. Ce ne sont pas les laudateurs zélés et les thuriféraires de tout genre qui l'entourent qui partageront le risque avec lui.

    Cette fange de courtisans prêts à lui baiser la main par lâcheté ou par avidité du gain seront demain les premiers à le poignarder dans le dos dès que la situation politique et sociale se compliquera.

    L'histoire nationale et universelle regorge de pareils cas. Le pouvoir, ayant effacé tous les acquis démocratiques nés dans le sillage d'Octobre 1988, se renferme sur lui-même, s'emmurant dans un autisme insensé devant les immenses attentes et les profondes aspirations du peuple à la démocratie et au bien-être.

    C'est en cela que le système politique algérien s'inscrit à contre-courant de l'histoire. Bouteflika se trouve objectivement face à un choix historique d'une extrême sensibilité. Les promesses politiques sociales et économiques qu'il a faites lors de sa campagne ne peuvent être réalisables que dans la mesure où les conditions démocratiques sont réunies. Une telle alternative exigera de lui un courage politique à la fois de rupture et de changement des meures pratiquées jusqu'alors par le système. Cela suppose une plus grande ouverture démocratique, une libération des énergies créatrices de la nation et une réhabilitation de la fonction du dialogue et de la concertation sociale et politique. En revanche, s'il opte pour le camp de ceux qui recherchent les compromis avec l'intégrisme religieux et le terrorisme pour faire fructifier leurs richesses au détriment des intérêts de la collectivité nationale, il aura raté l'entrée dans l'histoire par la grande porte.

    Par A. Hamma , Le soir

  • #2
    En revanche, s'il opte pour le camp de ceux qui recherchent les compromis avec l'intégrisme religieux et le terrorisme pour faire fructifier leurs richesses au détriment des intérêts de la collectivité nationale, il aura raté l'entrée dans l'histoire par la grande porte.
    Dépendamment ce que l'auteur veut dire par l'intégrisme religieux, les pseudo djihadistes de la nébuleuse al qaida, les drogués et les manipulés du GSPC, les nevrosés salafistes et autres excités spécialistes de la fitna ...
    ou les ''démocrates musulmans'' à l'exemple de ces intellectuels dirigeant le mouvement ''Rachad'', très coriaces et fervents défenseurs d'un systéme de droit.
    Selon l'obedience idéologique et politique de l'auteur Les vérités citées dans l'article peuvent avoir une consonnance très différente allant de l'inclusif rassembleur à l'exclusif étroit à l'exemple de nos malades mentaux de l'autonomie
    وإن هذه أمتكم أمة واحدة

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    • #3
      Cela suppose une plus grande ouverture démocratique, une libération des énergies créatrices de la nation et une réhabilitation de la fonction du dialogue et de la concertation sociale et politique.
      Comment peut-on être encore aussi naif et attendre du système de la démocratie...

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      • #4
        Cela suppose une plus grande ouverture démocratique, une libération des énergies créatrices de la nation et une réhabilitation de la fonction du dialogue et de la concertation sociale et politique. En revanche, s'il opte pour le camp de ceux qui recherchent les compromis avec l'intégrisme religieux et le terrorisme pour faire fructifier leurs richesses au détriment des intérêts de la collectivité nationale, il aura raté l'entrée dans l'histoire par la grande porte.
        Je pense que c'est une conclusion assez honnête mais ce n'est pas toujours facile de faire de " l'ouverture démocratique " dans une société minée de contradictions et d'injustices,accumulées depuis des décennies.

        L'intégrisme religieux et la philosophie djhadiste (tendance terroriste) ont pourri le profil psychologique et mental de beaucoup de gens qui on perdu les repères civilisationnels.

        Les compétances intègres et engagées sont rares en ces temps .Ca complique encore la mise en pratique d'une politique de redressement national .

        On ne peut pas faire du neuf avec du vieux....

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        • #5
          En revanche, s'il opte pour le camp de ceux qui recherchent les compromis avec l'intégrisme religieux et le terrorisme pour faire fructifier leurs richesses au détriment des intérêts de la collectivité nationale
          Voila un « si » qui renseigne sur les illusions que l’article véhicule. Bouteflika a déjà opté depuis 1999 pour le compromis avec l’intégrisme assassin au « détriment intérêts de la collectivité nationale. »

          Il va s’empresser à concrétiser ses promesses d’amnistie et de réhabilitation des intégristes assassins.

          Déjà, les terroristes qui ont bénéficié de « la réconciliation nationale » ne cessent de crier haut et fort qu’ils ne sont pas du tout des « repentis » mais qu’ils ont déposé les armes en contrepartie de promesses qui n’ont pas été tenues par les instances de l’Etat. Ils exigent et exigeront toujours plus de concessions de la part l'Etat. Pour se maintenir, le régime de Bouteflika fera peu de difficultés pour négocier en secret avec eux les conditions pour les leur accorder, tout en affirmant publiquement sa "détermination à ne pas céder au chantage".

          Ces faux repentis menacent de « renier leur repentance » si les instances de l’Etat « n’honorent pas leur part du marché. » En fait, ils ne peuvent se satisfaire que d'une reddition pure et simple de l’Etat républicain. Pour atteindre cet objectif, ils comptent sur Bouteflika et ses sbires pour qu’ils leur tirent les marrons du feu : briser toute velléité de résistance au retour à une situation similaire à celle qui prévalait au début des années 1990, fermeture du champs médiatique et politique aux courants démocratiques, talibanisation rampante des media publics (ENTV et radios notamment locales), leur donner la quasi exclusivité de la médiation sociale donc plus de visibilité et de crédibilié, etc.

          Donc, compter sur Bouteflika pour qu’il prenne « conscience » du danger des compromis avec l’intégrisme assassin et pour qu’il redresse la barre, est au mieux tout à fait illusoire pour ne pas dire trompeur.

          Heureusement, il y a dans le pays assez de forces pour réduire à néant les espoirs morbides des intégristes assassins et du pouvoir dont le souci majeur est de se maintenir et de garder la haute main sur les richesses du pays.

          L’urgence pour les forces du changement véritable est de mettre au placard leurs chamailleries stériles et de s’accorder sur des programmes réalistes et crédibles de sauvetage du pays, loin de leurs habituels procès d’intention.

          Des initiatives sont lancées ça et là pour la fondation d’une 2ème République Algérienne qui serait elle réellement démocratique et basée sur la justice et le droit. Des signes de convergence des forces salvatrices commencent à être perceptibles.
          "Je suis un homme et rien de ce qui est humain, je crois, ne m'est étranger", Terence

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          • #6
            Quelles sont ces forces salvatrices ?

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            • #7
              re Benam

              Chapeau !

              Analyse concise et circonspecte de la situation politique Algérienne.

              D'ailleurs à mettre en lien avec l'une de mes préconisations le jour même de l'élection Présidentielle et de la victoire de l'actuel Président de la Répubilque : sur l'importance et la nécessité d'une refondation des partis FFS-RCD et les mouvements de Citoyen(ne)s qui ne vont pas tarder à émerger ( et cela pour plusieurs motifs , tous plus valables les uns que les autres!).

              D' ailleurs j'ai cru lire un article posté par un forumiste qui allait dans ce sens, et dont la trame laissait présager des accords futurs entre ces partis tutélaires.

              Une lueur commence à poindre...

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