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Distribution de prébendes

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    Distribution de prébendes





    Réélu pour un troisième mandat avec un score inégalé dans l’histoire électorale de l’Algérie indépendante (plus de 90%) qui a fait jaser dans les chaumières politiques, le défi le plus urgent et le plus pressant qui attend le président Bouteflika après son investiture c’est de redistribuer les dividendes de cette rente électorale aux généreux donateurs et autres lobbies politiques et financiers qui ont contribué à ce miracle électoral. Tous ceux qui, par leur soutien politique ou financier — et ils sont nombreux — ont acheté des actions dans la bourse des valeurs de la candidature de Bouteflika s’estiment aujourd’hui légitimement en droit d’être payés en retour pour services rendus. Les besoins et les convoitises sont aussi divers que le furent les nombreux soutiens qui se bousculaient au portillon du candidat Bouteflika pour lui apporter leur obole sous une forme ou une autre. Ici, on espère pouvoir décrocher un poste de responsabilité dans les institutions de l’Etat, au sein de l’administration, dans les grandes entreprises publiques ou, mieux encore, dans nos représentations diplomatiques et commerciales à l’étranger. Là, si on est entrepreneur, on se place pour arracher des marchés publics juteux, on s’attend à moins de pression de la part du fisc et à ce que s’ouvrent grandes toutes les portes pour faire et faire encore des affaires. En un mot pour tout ce beau monde, on se sent investi d’un statut social privilégié que procure la proximité réelle ou supposée avec le président de la République et le cercle présidentiel. Un statut que l’on n’hésite pas à revendiquer et à faire valoir en tout temps et en tout lieu pour régler un problème, obtenir un privilège, une facilitation quelconque.
    A ce jeu de marché forain auquel on avait assisté à l’occasion de la campagne électorale écoulée où les donateurs avaient fait volontiers dans la surenchère pour mieux se positionner demain dans la course aux privilèges, il faudra beaucoup de doigté au président Bouteflika pour pouvoir arbitrer toutes les sollicitations dont il fera immanquablement l’objet directement ou par l’entremise des multiples réseaux de proximité avec le palais d’El Mouradia. Le système en place a toujours tiré sa force et sa pérennité de la distribution des prébendes érigée en pratique politique et en mode de gouvernance. Ceux qui ne l’auront pas encore compris en ont eu pour leurs frais. Si vous avez besoin de quelque chose « Thassbek » avait insisté en direct à la télévision nationale le président Bouteflika auprès du colonel Youcef Khatib lors de la réception officielle qu’il donnait à l’occasion de la célébration de la fête de l’indépendance. L’image avait profondément choqué les Algériens et désarçonné l’ancien colonel de la wilaya IV qui était resté sans voix. Elle renvoie à une réalité du pouvoir qui légitime la corruption quand elle est institutionnelle.




    Par Omar Berbiche

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    " Celui qui passe devant une glace sans se reconnaitre, est capable de se calomnier sans s'en apercevoir "
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