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L’université gagnée par la violence.

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  • L’université gagnée par la violence.

    Elle se clochardise et devient le théâtre d’affrontements : L’université gagnée par la violence

    C’est une étrange atmosphère qui règne ces derniers jours dans de nombreuses cités universitaires algériennes. L’université est devenue le théâtre de rixes, d’affrontements à l’arme blanche et parfois même de meurtres. Au vu du nombre de faits divers enregistrés dans des lieux censés abriter le savoir, il apparaît qu’à l’université, la violence devient presque une routine. La « clochardisation » de l’université répond, selon le politologue Mohamed Hachemaoui, aux mêmes logiques qui traversent la société algérienne. Selon lui, le savoir et la science « ont déserté depuis longtemps l’université algérienne ».


    L’université n’est plus un espace qui se distingue de la société. On y réfléchit de la même manière que le commun des citoyens », affirme le politologue. L’université paye depuis longtemps la lourde facture de l’ingérence du politique. Son histoire est presque aussi tragique que celle de l’Algérie. « Dès 1965, l’université a été contrôlée par les appareils politiques. Le pouvoir autoritaire ne pouvait laisser cet espace au bouillonnement d’une jeunesse qui veut faire la révolution. D’entrée de jeu, il fallait caporaliser cette institution. Il ne fallait pas que l’université échappe au contrôle des prétoriens. Il y a eu ainsi la répression du mouvement estudiantin. Cela ne suffisait pas, il fallait contrôler l’enseignement. » Puis vint l’arabisation « politique », qui a poussé à la sortie des professeurs francophones et créé un large déficit en encadrement. « Il n’y avait pas l’encadrement suffisant pour accueillir les flux. A cela s’ajoute la massification de l’enseignement qui a entraîné l’effondrement du niveau universitaire », explique M. Hachemaoui.
    Des conditions misérables

    Le faible niveau des étudiants n’explique pas, à lui seul, la clochardisation de l’université. Le fait est que la jeunesse d’aujourd’hui a vécu une violence inouïe pendant plus de dix ans. Ce qui prévaut aujourd’hui c’est le « Tag âla men tag ». « Les étudiants me répondent de façon violente. Il n’y a plus d’éthique », confie M. Hachemaoui. Il estime que l’université a été rattrapée par les « tendances lourdes » de la société, comme la violence, le clientélisme, la corruption. « Le gouvernement fait face à une explosion démographique. Dans chaque ‘’patelin’’, il y a une université. Mais l’encadrement scientifique fait défaut, on peut construire autant d’amphithéâtres, la situation ne changera pas. Il y a une fuite en avant (….) La corruption est omniprésente. Il est important de contourner toutes ces logiques et de fonder une université sur des bases nouvelles », estime-t-il. Alors qu’elle devrait transcender les barrières ethniques, tribales, régionales et mentales, l’université est réduite à des conditions misérables. Quant à la place de l’intégrisme religieux dans l’université, le politologue estime que « les étudiants sont le produit de l’enseignement fondamental dans lequel les manuels ont accordé peu de place à l’universalisme, à la Raison et aux questionnements philosophiques ». Il y a là une certaine conception de la religiosité, une représentation du monde en blocs religieux et la théorie du complot. « La raison et l’universalisme occupent une place marginale dans l’enseignement. Cela a des affinités électives avec l’islam politique radical, parce que l’université n’échappe pas aux logiques qui traversent la société. Ce n’est pas un hasard si la sahoua islamiya a investi l’université dès la fin des années 1970 », considère M. Hachemaoui. L’université, qui a longtemps été perçue comme une « menace » par le régime algérien, a ainsi été rattrapée par les démons de la société. Censée tirer la société vers le haut, elle tangue au gré des réformes et des rixes entre étudiants.
    El Watan
    Mieux vaut un cauchemar qui finit qu’un rêve inaccessible qui ne finit pas…

  • #2
    Bonjour Zak

    Shuttt faut pas dire ça , mais plutôt que Tous va bien dans l'Algérie de 2009.

    • Meilleure forme économique
    • Meilleure santé sociale
    • En gros nous sommes au summum de nôtre meilleure forme


    Quant à la réflexion Universitaire, faut croire que là n'est pas sa première prérogative.

    L'Université n'est plus une menace elle a été vidée de l'intérieur, maintenant elle va être dépecée, elle va se faire peau neuve parait-il.


    .../...
    “La vérité est rarement enterrée, elle est juste embusquée derrière des voiles de pudeur, de douleur, ou d’indifférence; encore faut-il que l’on désire passionnément écarter ces voiles” Amin Maalouf

    Commentaire


    • #3
      Bonjour, Miss Michelet.
      Ok, je n'en soufflerai plus un mot.
      Mais juste pour toi, j'ai jugé interessant cet article de M. Guetarni, prof d'université à Chléf.


      Ce fut un temps où l’université algérienne était le fleuron du pays, sa pépinière de cadres et d’élite intellectuels. Ce fut un temps où elle était la voie royale de la réussite sociale. Ce fut un temps où le « professeur-chercheur » - en tant que cadre supérieur de la nation - avait le même prestige et la même considération que le cadre politique. Ce fut un temps où ce même professeur-chercheur percevait dix fois le SMIG et menait un standing de vie à la hauteur de ses efforts consentis et de ses compétences (Bac+10). Ce temps-là est-il à jamais révolu ? Le silence politique suicidaire sur une institution d’envergure comme l’université ne présage pas un bon augure. Est-il vrai qu’aucun responsable politique n’a rien à (re)dire, pas même le ministre chargé de ce secteur ô combien stratégique ?

      Aujourd’hui, enseignants et étudiants semblent abattus. Les enseignants, mal rémunérés et surtout mal considérés, préfèrent mettre leurs compétences au service d’autres pays qui apprécient la valeur du savoir et de ses détenteurs, au grand dam de l’Algérie. Ce qui vide nos universités de leurs cadres à compétences reconnues. Le chef de l’État, lui-même, lors de son discours prononcé à l’occasion de l’ouverture de l’année universitaire 2006-2007 à Batna, reconnaît que : « Nous formons pour les autres ». Oui, mais quelles sont les mesures idoines et urgentes prises (ou à prendre) au sommet de l’État pour arrêter - sinon freiner - cette véritable hémorragie intellectuelle qui a vidé l’Université algérienne de sa substance jusqu’à la rendre exsangue ? Quand les déclarations politiques seront-elles concrétisées en objectifs viables et fiables ?

      Nous avons eu l’occasion de dire, que la matière grise vaut autant - sinon plus - que la matière première. N’étant intellectuels de renom, nous n’avons pas, hélas, été entendus. Les étudiants souffrent dans leur chair - et surtout dans leur esprit — le manque d’un encadrement performant pour une formation « ès qualités ». La dévalorisation des diplômes, voire la « déqualification » de la formation ont fait que l’université est devenue une sorte de « parking pour chômeurs diplômés ». Cette idée, même si elle n’est pas fondée, décourage nos jeunes et leur fait perdre toute motivation pour les études. « Le saint esprit » de l’université du temps du père et celui du fils n’est plus le même. Certains enseignants se voient contraints d’exercer une activité seconde pour arrondir leurs fins de mois rachitiques pour la plupart.

      Il n’est un secret pour personne que le salaire de l’enseignant-chercheur, actuellement, est très loin d’être en adéquation avec le coût de la vie et de son doctorat en tant que dernier degré universitaire. Les conditions de la recherche sont insatisfaisantes. Il y a tout lieu de croire qu’il existe une politique qui accule les cadres nationaux de haut niveau vers la porte de sortie, les obligeant à quitter le pays au vu et au su des pouvoirs publics. « Dans un pays [le nôtre] où les artistes, universitaires, chercheurs, savants, intellectuels sont traités comme des pestiférés » (1). Sommes-nous « Persona non grata à ce point, dans notre propre pays ? » Si oui, par qui et pourquoi ? C’est là le point.

      Pourtant aucun pays au monde ne peut ignorer, ni encore moins se désintéresser de la rentabilité sociale de l’université. Sa négation signifie le refus de reconnaître le mérite de l’élite intellectuelle. S’il y a hiérarchisation de la société, cela doit se faire au seul niveau du mérite individuel ou du groupe, c’est-à-dire des cadres performants dont a besoin l’Algérie.

      Sans sombrer dans le défaitisme, l’université algérienne est souffrante. Un diagnostic clinique s’impose par des praticiens intègres et performants. Le calme qui prévaut actuellement relève plus d’un dépit que d’une sérénité. Enseignants et étudiants refusent d’assister aux obsèques de leur institution. Il serait gravissime de la part des pouvoirs publics de se fermer les yeux et de se boucher les oreilles face à une situation dont le pourrissement va crescendo.

      Pourquoi ne pas créer des « Unités d’Enseignement et de Recherche » (U.E.R.) à l’instar des grandes universités dans le monde où les enseignants partagent leurs compétences avec leurs collègues des universités nationales, régionales et - pourquoi pas - internationales et aussi avec leurs étudiants pour garantir une meilleure relève ? Ce serait un moyen, pour l’université algérienne, de contribuer concrètement et efficacement au développement du pays et de lutter contre l’incompétence, la médiocrité et surtout contre l’immobilisme social. Ceci est possible grâce à des hommes qui n’ont jamais renoncé à donner le meilleur d’eux-mêmes sans qu’il ne leur soit rendu le moindre hommage ni la moindre reconnaissance de leur vivant.

      Le savoir, chez nous, est-il tombé dans une pareille insignifiance, alors que nous faisons partie de la Oumma de « IKRA’A » ? L’intellectuel, pourtant loué par Dieu l’Omniscient, est-il considéré comme un apprenti sorcier ? L’université est-elle devenue « la fleur du mal ? »

      Quelle que soit la réponse apportée à ces interrogations inquiétantes, il y a lieu d’en retenir une : ne point marginaliser la société ni de décevoir les milliers de jeunes universitaires. Ce présent article est un diagnostic préventif. Mieux vaut prévenir que... guérir l’incurable.
      Mieux vaut un cauchemar qui finit qu’un rêve inaccessible qui ne finit pas…

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