Afrique :: Dimanche, 5 avril 2009 . 10:33 t.u. :: Keith Harmon Snow
J´ai reçu récemment un coup de téléphone d´un Australien qui m´a expliqué qu´il enquêtait pour le compte du procureur de la Cour Pénale Internationale (CPI) à la Haye, aux Pays Bas. L´enquêteur et son collègue avaient lu mon livre (”Merchant´s of Death: Exposing Corporate Financed Holocaust in Africa” Death: Exposing Corporate Financed Holocaust in Africa” ) et voulaient que je leur donne davantage d´informations sur les seigneurs de guerre responsables des massacres de Bogoro au Congo que j´avais brièvement décrits dans mon livre. Au bout de quelques semaines d´échanges où je reprenais mes notes et les photos que j´avais, pour rassembler les informations en ma possession, je leur ai envoyé un mail au moment même où il était prévu qu´ils recevraient de ma part une brève documentation sur l´affaire en question (qui, m´avaient-ils assuré, “avait soulevé beaucoup d´intérêt” à la CPI). Je leur ai alors avoué que je n´étais plus sûr qu´il soit éthiquement correct de ma part de collaborer avec une cour de justice internationale qui ne poursuivait que des noirs africains.
J´ai fait part de mes inquiétudes pour “Sandrine”, une jeune fille dont je parlais dans mon livre qui avait livré les noms de chefs de guerre, les dates des exécutions, et qui avait, elle-même, manié la machette au cours d´un massacre ethnique et avait été violée par des miliciens. Je leur ai fait remarquer que les témoins cités à comparaître devant le Tribunal pénal international pour le Rwanda avaient été assassinés ou avaient disparu mystérieusement, précisé que j´avais conscience de l´injustice qu´avaient constituée les Tribunaux pour l´ex-Yougoslavie et le Rwanda, et exprimé ma consternation devant la ligne que la CPI avait choisie. Je leur ai dit que je ne pouvais pas en conscience collaborer avec eux si la CPI n´arrêtait pas les criminels de guerre en col blanc qui s´égayaient en toute liberté aux quatre coins de la planète. > > J´ai compris que j´avais pris la bonne décision quand j´ai appris qu´ils avaient à nouveau porté des accusations contre un noir, et arabe, avec ça. C´était un choix d´orientation fort stupide, faisait remarquer quelqu´un.
Le 4 mars 2009, le procureur général de la CPI annonçait qu´ils avaient enfin pris la décision de poursuivre al-Bashir, le président arabe du Soudan, une inculpation que la cour avait longtemps menacé de mettre à exécution, et une première à l´encontre un chef d´état en exercice. Dans la même période, des “pirates” somaliens au large de l´Afrique orientale libéraient un navire ukrainien immatriculé au Panama, avec un équipage ukrainien et sous pavillon du Belize. Le cargo, qui transportait des tanks, des roquettes et des munitions destinées au Darfour, appartient à Vadim Alperin, `homme d´affaires” israélien, et agent du Mossad reconnu. Il est difficile de comprendre ce qui se passe au Darfour - surtout si on part de l´idée qu´il s´agit d´un “génocide” unilatéral commis actuellement par des Arabes sur des Noirs par le régime d´al-Bashir - mais ainsi va la propagande de l´establishment. La véritable version de l´histoire est bien plus longue et bien plus complexe que cela, et tourne autour de personnages plus ou moins connus mais troubles. Ce qui suit est un résumé bref mais imparfait des réalités géopolitiques bien plus profondes qui sous-tendent la lutte pour le Soudan.
La politique de crimes de guerre En préambule, je dirai que la CPI peut désormais être considérée comme un agent de la politique étrangère hégémonique des Etats-Unis, où les armes employées par les USA et leurs alliés peuvent aller jusqu´à des accusations ou des poursuites pour violations des droits humains, crimes de guerre et crimes contre l´humanité. Pour comprendre cela, il faut se demander pourquoi aucun Blanc n´a encore jamais été déféré, pour ces crimes-là ou d´autres, devant la CPI, qui a, à ce jour, déjà fait incarcérer cinq “seigneurs de la guerre” noirs africains et compte mettre sous les verrous et juger un autre Noir, arabe, de surcroît, Omar Bashir. Pourquoi donc George Bush n´a-t-il pas été poursuivi? Et Donald Rumsfeld? Et Dick Cheney? Et Henry Kissinger? Et Ehud Olmert? Et Tony Blair? Et Vadim Alperin? Et John Bredenkamp? Juste après l´annonce que la CPI, ayant retenu 7 chefs d´inculpation, poursuivait al-Bashir pour crimes de guerre, était aussitôt diffusé un communiqué par tous les médias occidentaux, entrant dans chaque foyer aux Etats-Unis avant la fin de la journée, que le président Bashir ordonnait l´expulsion de dix ONG internationales sur place au Darfour qui prétendaient agir par pur souci “humanitaire”.
Ce qui n´a été dit nulle part dans la presse anglophone, c´est que les Etats-Unis viennent d´intensifier les opérations militaires actuelles pour s´assurer le contrôle du Soudan et de ses ressources: le pétrole, le cuivre, l´or, l´uranium, les terres fertiles pour planter de la canne à sucre et de la gomme arabique (indispensable à Coca, Pepsi et à Ben & Jerry´s). Cette guerre se joue sur le terrain au Darfour par l´intermédiaire de soi-disant ONG “humanitaires”, de sociétés paramilitaires privées, d´opérations de “maintien de la paix” et d´opérations militaires secrètes soutenues par les US et ses proches alliés. Cependant cette guerre des Etats-Unis destinée à prendre le contrôle du Soudan a toujours tourné autour d´opérations “humanitaires” (présentées comme étant neutres et uniquement soucieuses de protéger les vies de personnes innocentes) qui fournissent souvent une couverture à des activités et des interventions clandestines en vue de déstabiliser le régime. Il faut que les Américains prennent conscience que le choix du gouvernement d´Obama d´intensifier cette guerre pour placer le Soudan sous contrôle des Etats-Unis s´inscrit en droite ligne du programme permanent établi à la fois par les Républicains et les Démocrates sur les guerres à mener dans le monde. La déstabilisation actuelle du Soudan reflète la guérilla clandestine illégale qui avait été menée au Rwanda (également lancée et armée depuis l´Ouganda entre octobre 1990 et juillet 94). Les Forces Armées Rwandaises (appelées alors “Armée Patriotique Rwandaise”), dirigées par le commandant en chef Paul Kagamé, atteignaient ainsi l´objectif des US de réaliser un coup d´état au Rwanda grâce à cette campagne, et le président Paul Kagamé est devenu depuis un interlocuteur privilégié dans le conflit obscur qui a actuellement lieu au Darfour, Soudan. Au cours du mandat présidentiel de George Bush, le gouvernement américain faisait partie de l´appareil des services secrets du gouvernement soudanais. En même temps, d´autres groupes financiers et politiques américains poussaient à faire accuser le gouvernement soudanais de génocide. Actuellement, avec le changement de gouvernement aux Etats-Unis et la nomination de hauts responsables par Hillary Clinton qui ont été impliqués dans les opérations secrètes au Rwanda, en Ouganda, au Congo et au Soudan pendant les années Clinton (Bill), la pression s´est intensifiée pour déstabiliser le gouvernement soudanais, qualifié de régime arabe “terroriste”, mais il s´agit d´une entité qui opère en dehors du système bancaire US. La précédente opération avait consisté en des actions militaires secrètes où des missiles avaient été lancés par l´armée américaine contre l´usine pharmaceutique au Soudan (1998); c´était un crime de guerre international perpétré par le gouvernement Clinton et auquel avaient participé les hauts responsables actuellement au pouvoir.
La lutte géopolitique complexe pour prendre le contrôle du Soudan se manifeste à travers la situation explosive au Darfour où sont engagées des factions aussi diverses que la Lord´s Resistance Army (LRA - ou Armée de Résistance du Seigneur ), soutenue par Khartoum, qui est également impliquée dans les guerres au Congo et au nord de l´Ouganda. Sont également impliqués le Tchad, l´Erythrée, et l´Ethiopie, l´Allemagne, la République Centrafricaine, la Libye, la France, Israël, la Chine, Taiwan, l´Afrique du Sud et le Rwanda. Il y a des forces spéciales américaines sur le terrain des pays limitrophes, le Tchad, l´Ouganda, l´Ethiopie et le Kenya et les deux grandes questions qui se posent sont: 1) Combien de ces massacres imputables aux forces américaines de substitution ont été attribués à Al-Bashir et au gouvernement soudanais? 2) Qui finance, arme et entraîne les rebelles? L´agence américaine pour la destruction du monde. Des rebelles? Des insurgés? Le matraquage de la propagande occidentale présente le conflit comme une action unilatérale: une contre-insurrection à objectif génocidaire du gouvernement soudanais (selon les propres termes d´Eric Reeves) contre les bons samaritains de la communauté des ONG “humanitaires” … plus, quelques rebelles (indéfinis). “Le Soudan a ordonné mercredi qu´au moins 10 organisations humanitaires soient expulsées du Darfour à la suite du mandat d´arrestation émis par la CPI a émis à l´encontre du président” écrit Ellen M. Lederer reporter de l´AP.
J´ai reçu récemment un coup de téléphone d´un Australien qui m´a expliqué qu´il enquêtait pour le compte du procureur de la Cour Pénale Internationale (CPI) à la Haye, aux Pays Bas. L´enquêteur et son collègue avaient lu mon livre (”Merchant´s of Death: Exposing Corporate Financed Holocaust in Africa” Death: Exposing Corporate Financed Holocaust in Africa” ) et voulaient que je leur donne davantage d´informations sur les seigneurs de guerre responsables des massacres de Bogoro au Congo que j´avais brièvement décrits dans mon livre. Au bout de quelques semaines d´échanges où je reprenais mes notes et les photos que j´avais, pour rassembler les informations en ma possession, je leur ai envoyé un mail au moment même où il était prévu qu´ils recevraient de ma part une brève documentation sur l´affaire en question (qui, m´avaient-ils assuré, “avait soulevé beaucoup d´intérêt” à la CPI). Je leur ai alors avoué que je n´étais plus sûr qu´il soit éthiquement correct de ma part de collaborer avec une cour de justice internationale qui ne poursuivait que des noirs africains.
J´ai fait part de mes inquiétudes pour “Sandrine”, une jeune fille dont je parlais dans mon livre qui avait livré les noms de chefs de guerre, les dates des exécutions, et qui avait, elle-même, manié la machette au cours d´un massacre ethnique et avait été violée par des miliciens. Je leur ai fait remarquer que les témoins cités à comparaître devant le Tribunal pénal international pour le Rwanda avaient été assassinés ou avaient disparu mystérieusement, précisé que j´avais conscience de l´injustice qu´avaient constituée les Tribunaux pour l´ex-Yougoslavie et le Rwanda, et exprimé ma consternation devant la ligne que la CPI avait choisie. Je leur ai dit que je ne pouvais pas en conscience collaborer avec eux si la CPI n´arrêtait pas les criminels de guerre en col blanc qui s´égayaient en toute liberté aux quatre coins de la planète. > > J´ai compris que j´avais pris la bonne décision quand j´ai appris qu´ils avaient à nouveau porté des accusations contre un noir, et arabe, avec ça. C´était un choix d´orientation fort stupide, faisait remarquer quelqu´un.
Le 4 mars 2009, le procureur général de la CPI annonçait qu´ils avaient enfin pris la décision de poursuivre al-Bashir, le président arabe du Soudan, une inculpation que la cour avait longtemps menacé de mettre à exécution, et une première à l´encontre un chef d´état en exercice. Dans la même période, des “pirates” somaliens au large de l´Afrique orientale libéraient un navire ukrainien immatriculé au Panama, avec un équipage ukrainien et sous pavillon du Belize. Le cargo, qui transportait des tanks, des roquettes et des munitions destinées au Darfour, appartient à Vadim Alperin, `homme d´affaires” israélien, et agent du Mossad reconnu. Il est difficile de comprendre ce qui se passe au Darfour - surtout si on part de l´idée qu´il s´agit d´un “génocide” unilatéral commis actuellement par des Arabes sur des Noirs par le régime d´al-Bashir - mais ainsi va la propagande de l´establishment. La véritable version de l´histoire est bien plus longue et bien plus complexe que cela, et tourne autour de personnages plus ou moins connus mais troubles. Ce qui suit est un résumé bref mais imparfait des réalités géopolitiques bien plus profondes qui sous-tendent la lutte pour le Soudan.
La politique de crimes de guerre En préambule, je dirai que la CPI peut désormais être considérée comme un agent de la politique étrangère hégémonique des Etats-Unis, où les armes employées par les USA et leurs alliés peuvent aller jusqu´à des accusations ou des poursuites pour violations des droits humains, crimes de guerre et crimes contre l´humanité. Pour comprendre cela, il faut se demander pourquoi aucun Blanc n´a encore jamais été déféré, pour ces crimes-là ou d´autres, devant la CPI, qui a, à ce jour, déjà fait incarcérer cinq “seigneurs de la guerre” noirs africains et compte mettre sous les verrous et juger un autre Noir, arabe, de surcroît, Omar Bashir. Pourquoi donc George Bush n´a-t-il pas été poursuivi? Et Donald Rumsfeld? Et Dick Cheney? Et Henry Kissinger? Et Ehud Olmert? Et Tony Blair? Et Vadim Alperin? Et John Bredenkamp? Juste après l´annonce que la CPI, ayant retenu 7 chefs d´inculpation, poursuivait al-Bashir pour crimes de guerre, était aussitôt diffusé un communiqué par tous les médias occidentaux, entrant dans chaque foyer aux Etats-Unis avant la fin de la journée, que le président Bashir ordonnait l´expulsion de dix ONG internationales sur place au Darfour qui prétendaient agir par pur souci “humanitaire”.
Ce qui n´a été dit nulle part dans la presse anglophone, c´est que les Etats-Unis viennent d´intensifier les opérations militaires actuelles pour s´assurer le contrôle du Soudan et de ses ressources: le pétrole, le cuivre, l´or, l´uranium, les terres fertiles pour planter de la canne à sucre et de la gomme arabique (indispensable à Coca, Pepsi et à Ben & Jerry´s). Cette guerre se joue sur le terrain au Darfour par l´intermédiaire de soi-disant ONG “humanitaires”, de sociétés paramilitaires privées, d´opérations de “maintien de la paix” et d´opérations militaires secrètes soutenues par les US et ses proches alliés. Cependant cette guerre des Etats-Unis destinée à prendre le contrôle du Soudan a toujours tourné autour d´opérations “humanitaires” (présentées comme étant neutres et uniquement soucieuses de protéger les vies de personnes innocentes) qui fournissent souvent une couverture à des activités et des interventions clandestines en vue de déstabiliser le régime. Il faut que les Américains prennent conscience que le choix du gouvernement d´Obama d´intensifier cette guerre pour placer le Soudan sous contrôle des Etats-Unis s´inscrit en droite ligne du programme permanent établi à la fois par les Républicains et les Démocrates sur les guerres à mener dans le monde. La déstabilisation actuelle du Soudan reflète la guérilla clandestine illégale qui avait été menée au Rwanda (également lancée et armée depuis l´Ouganda entre octobre 1990 et juillet 94). Les Forces Armées Rwandaises (appelées alors “Armée Patriotique Rwandaise”), dirigées par le commandant en chef Paul Kagamé, atteignaient ainsi l´objectif des US de réaliser un coup d´état au Rwanda grâce à cette campagne, et le président Paul Kagamé est devenu depuis un interlocuteur privilégié dans le conflit obscur qui a actuellement lieu au Darfour, Soudan. Au cours du mandat présidentiel de George Bush, le gouvernement américain faisait partie de l´appareil des services secrets du gouvernement soudanais. En même temps, d´autres groupes financiers et politiques américains poussaient à faire accuser le gouvernement soudanais de génocide. Actuellement, avec le changement de gouvernement aux Etats-Unis et la nomination de hauts responsables par Hillary Clinton qui ont été impliqués dans les opérations secrètes au Rwanda, en Ouganda, au Congo et au Soudan pendant les années Clinton (Bill), la pression s´est intensifiée pour déstabiliser le gouvernement soudanais, qualifié de régime arabe “terroriste”, mais il s´agit d´une entité qui opère en dehors du système bancaire US. La précédente opération avait consisté en des actions militaires secrètes où des missiles avaient été lancés par l´armée américaine contre l´usine pharmaceutique au Soudan (1998); c´était un crime de guerre international perpétré par le gouvernement Clinton et auquel avaient participé les hauts responsables actuellement au pouvoir.
La lutte géopolitique complexe pour prendre le contrôle du Soudan se manifeste à travers la situation explosive au Darfour où sont engagées des factions aussi diverses que la Lord´s Resistance Army (LRA - ou Armée de Résistance du Seigneur ), soutenue par Khartoum, qui est également impliquée dans les guerres au Congo et au nord de l´Ouganda. Sont également impliqués le Tchad, l´Erythrée, et l´Ethiopie, l´Allemagne, la République Centrafricaine, la Libye, la France, Israël, la Chine, Taiwan, l´Afrique du Sud et le Rwanda. Il y a des forces spéciales américaines sur le terrain des pays limitrophes, le Tchad, l´Ouganda, l´Ethiopie et le Kenya et les deux grandes questions qui se posent sont: 1) Combien de ces massacres imputables aux forces américaines de substitution ont été attribués à Al-Bashir et au gouvernement soudanais? 2) Qui finance, arme et entraîne les rebelles? L´agence américaine pour la destruction du monde. Des rebelles? Des insurgés? Le matraquage de la propagande occidentale présente le conflit comme une action unilatérale: une contre-insurrection à objectif génocidaire du gouvernement soudanais (selon les propres termes d´Eric Reeves) contre les bons samaritains de la communauté des ONG “humanitaires” … plus, quelques rebelles (indéfinis). “Le Soudan a ordonné mercredi qu´au moins 10 organisations humanitaires soient expulsées du Darfour à la suite du mandat d´arrestation émis par la CPI a émis à l´encontre du président” écrit Ellen M. Lederer reporter de l´AP.
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