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Algérie: Un Nouveau Regard sur la Réforme

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  • Algérie: Un Nouveau Regard sur la Réforme

    Au milieu de la tourmente économique mondiale et face à la baisse des prix du pétrole, les autorités algériennes ont tout de même tiré profit de leur position relativement à l'abri afin d'accélérer les réformes économiques sous un mandat renouvelé.

    A la suite de la réélection du Président Abdelaziz Bouteflika pour un troisième mandat, le Gouvernement algérien est appelé à poursuivre sa politique d'augmentation des dépenses, y compris en mettant en place un Fonds national d'investissement doté d'un capital public de 113.6 milliards d'euros. Alors que les critiques ont déploré la lenteur des réformes de l'investissement au cours des deux premiers mandats du Président Bouteflika, peu d'investisseurs doutent que l'Algérie soit aujourd'hui un lieu d'investissement nettement plus sûr qu'avant, en partie grâce à la politique constante de libéralisation du Gouvernement.

    L'annonce d'un flux régulier de projets d'investissement tels que le Fonds national d'investissement du Président estimé à 113.6 milliards d'euros, dévoilé en décembre 2008, sera mis en route, une fois retombée l'excitation des élections. Abdelmalek Sellal, directeur de campagne de Bouteflika, a déclaré à la presse locale la semaine dernière que « le montant a été calculé sur la base des réserves en devises..., ce qui permettra à l'Algérie de financer avec aise les investissements à venir ». Selon Kamel Mansouri, Président Directeur Général de Sofinance, un cabinet de services financiers, "Les autorités peuvent grandement contribuer à la diversification de l'économie en investissant le fonds dans des secteurs stratégiques innovateurs et diminuer la dépendance des importations».

    Le début du troisième mandat de Bouteflika a donné au Gouvernement l'occasion de faire passer quelques-unes des réformes économiques les plus urgentes qui avaient été mises en attente alors que les caisses de l'Etat débordaient des revenus pétroliers. Parmi les priorités pour les mois à venir, la clarification du cadre juridique qui régit la propriété étrangère. En décembre 2008, le Premier Ministre Ahmed Ouyahia a dévoilé une série de directives fixant des limites à la propriété étrangère, mais des ambigüités dans le texte ont conduit de nombreux investisseurs à adopter une attitude attentiste avant de procéder à de nouveaux projets. Les autorités ont déjà commencé à essayer de fournir des indications supplémentaires sur les nouvelles règles de propriété, en annonçant que les entreprises d'Etat ont désormais une participation majoritaire dans tous les nouveaux partenariats avec des sociétés étrangères. De même, le Ministère du Commerce a récemment demandé que les actionnaires locaux détiennent au moins une participation à hauteur de 30% dans les entreprises étrangères importatrices.

    Alors que la crise mondiale semble avoir suscité une série de réformes dans le monde de l'économie, l'Algérie est mieux placé que la plupart afin de faire passer des réformes dont on a grand besoin. Tandis que la baisse des prix du baril a fait paraitre la manne pétrolière lucrative de l'Algérie moins robuste que dans les années précédentes, l'entrée reportée de l'Algérie dans l'économie mondiale a permis au système financier du pays de resté relativement protégé contre les pires excès de la récession mondiale. En effet, un rapport du FMI sur l'économie du pays publié cette semaine montre que l'économie algérienne est à l'abri d'une contagion financière directe « ce qui limite l'impact de la crise financière mondiale ». La politique budgétaire et monétaire du Gouvernement a déjà limité l'exposition de l'économie à des facteurs externes, à l'exception des prix mondiaux de l'énergie. De même, l'Algérie a presque totalement résorbé sa dette extérieure, une croissance du PIB global à 3%, une interdiction sur le portefeuille d'investissements étrangers et un secteur bancaire très liquides dont 90% appartient à l'Etat. Selon le FMI, la Banque Centrale a géré avec prudence les réserves de devises, une grande partie de ces recettes a été investie dans des titres à revenu fixe. Par ailleurs, l'inflation reste parmi les plus faibles de la région, reflétant la stabilité des prix intérieurs de l'énergie, du fort contenu en importations de la demande intérieure, et des subventions dont bénéficient le blé et le lait ».

    Pourtant, la performance stable de l'Algérie face à la crise mondiale ne devrait pas signifier que la restructuration économique n'est pas nécessaire. Avec 98% du total des exportations et 75-80% des recettes du budget provenant des hydrocarbures, le PIB du pays est fortement tributaire de la volatilité des prix de l'énergie. De plus, des fluctuations supplémentarités de la demande européenne en énergie fera resurgir la nécessite de développer les secteurs hors- hydrocarbures.

    En outre, le secteur public continue à stimuler l'économie, ce qui continuera probablement dans les prochaines années avec la mise en œuvre du plan de dépenses de 113.6 milliards d'euros. Le Ministre de l'Energie et des Mines, Chakib Khelil, a déclaré à la presse en mars que la compagnie nationale d'énergie, Sonatrach, réalisera des projets estimés à 47.7 milliards d'euros au cours des cinq prochaines années.

    Pourtant, en dépit de ces obstacles, et dans le climat économique mondial qui prévaut, l'Algérie est en mesure de fournir un abri aux entreprises ayant un appétit pour les investissements à long terme. La fin de la saison électorale apportera cette clarté tant recherchée à la vision du Gouvernement pour le moyen terme et habilitera les autorités à prendre des mesures constructives dans la construction d'une économie diversifiée.

    OBG
    16 April 2009
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