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Un vaste trafic de diplômes : la réussite n'a pas de prix

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  • Un vaste trafic de diplômes : la réussite n'a pas de prix

    Un vaste trafic de diplômes découvert à l'université
    LE MONDE | 15.04.09 | 14h32 • Mis à jour le 15.04.09 | 17h37

    La réussite n'a pas de prix. Plusieurs centaines d'étudiants chinois, inscrits à l'Institut d'administration des entreprises (IAE) de l'université de Toulon, auraient versé de l'argent pour se payer des diplômes.

    Saisi d'une plainte d'un professeur de l'Institut, le parquet de Marseille a ouvert, le 26 mars, une information judiciaire pour "corruption passive et active, et escroquerie".

    L'instruction, confiée au juge Franck Landou du pôle régional économique et financier de Marseille, s'est accélérée jeudi 9 avril, lorsque les enquêteurs de la brigade financière de la cité phocéenne et de la police judiciaire de Toulon ont perquisitionné les locaux de l'IAE. "Ils ont embarqué toutes les copies d'examen des étudiants chinois des quatre dernières années, a indiqué au Monde Pierre Sanz de Alba, le vice-président de l'université. Ils sont repartis avec une dizaine de cartons remplis de copies."

    Entendu par les policiers, le directeur de l'Institut, Pierre Gensse, a reconnu avoir été sollicité début 2009 par un étudiant chinois qui lui aurait proposé un pot-de-vin de 100 000 euros en échange de diplômes - des licences et des masters - pour une soixantaine de congénères.

    Selon une source proche de l'enquête, la fraude s'exercerait depuis quatre ans et serait en constante augmentation. Le faux diplôme serait facturé 2 700 euros pièce, "mais les prix peuvent varier". Toujours selon cette source, au cours de l'année 2008, un étudiant aurait à lui seul "vendu" près de 300 diplômes à autant d'étudiants.

    L'affaire est née au cours de l'année universitaire 2004-2005, quand un étudiant chinois, inscrit à l'IAE, éprouvait toutes les peines du monde à décrocher sa licence. Dépité, il aurait alors soudoyé une personne de l'IAE avec succès, et fini par obtenir le précieux certificat. De là, lui serait venue l'idée d'en faire profiter des compatriotes désireux comme lui de flatter leur CV. D'autant qu'en Chine un diplôme provenant d'une université ou d'une école française est très couru.

    En 2008, des étudiants chinois de l'IAE, révoltés par ces pratiques, s'en étaient émus auprès d'un de leurs professeurs. Ils auraient dénoncé ces malversations à leur ambassade et deux d'entre eux ont déposé une main courante au commissariat. Quelques semaines après, en octobre 2008, une étudiante chinoise, qui devait une grosse somme d'argent à un intermédiaire, a été agressée sur le campus. C'est en enquêtant sur cette affaire que les policiers ont fait le rapprochement avec la main courante. Ils ont alors commencé à soupçonner l'existence d'un trafic. Les autorités judiciaires, administratives et universitaires ont été alertées à ce moment-là.

    100 % DE REÇUS

    Il y a deux mois, la direction de l'université de Toulon a procédé à des vérifications. "En février, dès que nous avons su que des soupçons pesaient sur la validité des diplômes de l'IAE, nous avons diligenté une enquête administrative", souligne M. Sanz de Alba.

    Les premiers éléments de cette investigation interne ont surpris les responsables. "Nous avons constaté des choses troublantes", concède M. Sanz de Alba. Ainsi, la statistique montre un taux de réussite aux examens nettement supérieur dès lors que les candidats sont chinois. "En master d'entrepreneuriat par exemple, on s'est aperçu que près de 100 % des élèves chinois étaient reçus. Alors que pour les autres nationalités, Français y compris, ce taux oscille entre 60 % et 70 %", poursuit le vice-président. Pis, cette année, l'université de Toulon, qui compte environ 650 jeunes Chinois dans ses amphithéâtres - un nombre en constante hausse -, en a accueilli une centaine de nouveaux. "La plupart d'entre eux ne parlaient pas français", déplore M. Sanz de Alba.

    En Chine, l'accès à l'enseignement supérieur repose sur un système très sélectif. Aussi, de nombreux jeunes restent sur le carreau et cherchent à s'inscrire dans des universités étrangères. Ils s'adressent à des agences qui, moyennant une certaine somme d'argent, se chargent de leur préparer les dossiers, les demandes de visa et autres formalités. L'une de ces agences aurait-elle mis sur le marché une sorte de produit complet avec garantie d'un diplôme à la clé ?

    Un professeur de l'université de Toulon, qui souhaite conserver l'anonymat, s'interroge : "Depuis trois ans, certains étudiants arrivent à Toulon, et ils assistent rarement au cours. Ils donnent l'impression que le diplôme leur est acquis d'emblée. On les appelle les étudiants touristes", ironise-t-il.

    Ces dernières semaines, plusieurs personnes travaillant à l'IAE et des étudiants ont été entendus par les policiers. Selon nos informations, certaines d'entre eux ont fait état de fraude possible dans les universités de Pau, de La Rochelle, de Poitiers et dans une autre en région parisienne. "C'est une enquête complexe qui demandera du temps", prévient le procureur de la République de Marseille, Jacques Dallest.

    L'Inspection générale de l'administration de l'éducation nationale et de la recherche (IGAENR) a lancé une mission administrative afin de démêler, dans "les meilleurs délais", les tenants et les aboutissants de cette affaire.

    Yves Bordenave

  • #2
    Ça ne rappelle pas un peu ce qui se passait à Alger dans les années 60-70 ?
    On disait alors qu'il n'a pas eu de chance, c'était la guerre... alors un coup de pouce... on l'aide... à moins qu'on le lui donne carréement son diplôme!

    En passant, il s'est produit la même chose en France après la deuxième guerre mondiale: Il fallait bien former des cadres et bie vite...
    L'État en avait bien besoin!

    Un autrepays que je ne nommerai pas: Il a un programme uniquement pour les étranger: On donne des bourse, ces étudiants une fois le cursus terminé, on leur donne un diplôme qui n'est valable que chez eux!

    Je finis en disant qu'après l'indépendance de l'Algérie, il y avait des étudiant (algériens) admis à l'ENA de Paris... et au bout d'un stage (?) de 1 an... ils sont revenus avec un Diplôme (?) de l'ENA.....

    Nécessité....oblige...

    Tout ça pour dire, mon ami Jawzia... que ce n'est là qu'un maillon de la chaîne qui s'est tramé... à travers le monde universitaire planétaire!
    L'homme parle sans réféchir...Le miroir réfléchit sans parler!

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    • #3
      Tout ça pour dire, mon ami Jawzia... que ce n'est là qu'un maillon de la chaîne qui s'est tramé... à travers le monde universitaire planétaire!
      ... Et dont nous dévoilons l'un des maillons aujourd'hui.

      Je n'aborderai même pas les diplômes "vendus" sur internet par des "institutions" américaines (pour la plupart).

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      • #4
        il y a aussi les diplomes des universités de l'ex URSS

        on pouvait se payer l'indulgence du professeur d'une matière donée moyennant qlq $

        cela avait atteint des niveaux très grave avec la fin de l'URSS années 90
        .
        .
        ''La pauvreté ne sera plus séditieuse, lorsque l'opulence ne sera plus oppressive''
        Napoléon III

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